Summary
Les expériences décrites montrent l'effet létal de la désintégration des atomes de 33P incorporés dans l'ADN du bactériophage S 13. L'efficacité létale en est élevée, égale à 0,72 à 0°C et 0,55à – 196°C. Ces résultats ne sont pas modifiés par la présence d'un capteur de radicaux comme l'AET. On sait que, pour de tels phages à ADN monocaténaire, l'efficacité létale de la désintégration de 32P est égale à l'unité et que l'événement létal est, pour un tel ADN, une cassure simple brin, causée par l'énergie de recul élevée de l'atome nucléogénique de 32S. Comme l'énergie de recul de l'atome 33S est trop faible pour provoquer une telle rupture, on suggère que la réorganisation en sulfate de la molécule de phosphate initiale est capable d'entraîner une cassure simple brin avec une efficacité aussi élevée que 0,72 à 0°C. Un schéma à deux mécanismes est suggéré pour expliquer le processus de rupture, après transmutation, des deux chaînes de l'ADN.