Résumé
La pression artérielle est la résultante d’une composante stable, la pression artérielle moyenne, et d’une composante pulsatile, la pression pulsée, cette derniÈre étant largement déterminée par la rigidité des gros troncs artériels. Les lésions des organes cibles demeurent un élément majeur de la prise en charge de l’hypertension artérielle. De récentes données montrent que la diminution de la pression artérielle systolique joue un rôle déterminant dans la protection des hypertendus vis-à-vis du risque d’événements cardiovasculaires, mais que cette diminution n’est pas le seul facteur en cause puisque des antihypertenseurs qui diminuent la pression artérielle dans des proportions équivalentes ne confÈrent pas tous le même degré de protection cardiovasculaire. Les différences existant entre ces médicaments pourraient être liées à des propriétés propres à chacun d’entre eux, tel par exemple l’effet exercé sur la pression pulsée centrale ou périphérique. La pression pulsée diffÈre significativement selon qu’elle est mesurée au niveau central ou périphérique, et c’est, bien sûr, à la pression pulsée centrale que le cœur est soumis. Il a été établi que la pression pulsée centrale constitue un facteur prédictif de mortalité de toutes causes au cours de l’insuffisance rénale terminale, ce qui n’est pas le cas de la pression pulsée périphérique. L’un des principaux facteurs qui déterminent la pression pulsée aortique est la rigidité des parois artérielles, car celle-ci conditionne la quantité d’énergie absorbée par les gros troncs artériels. Trois études épidémiologiques ont montré que la rigidité artérielle est elle-même un facteur prédictif indépendant du risque de décÈs de toutes causes, de mortalité cardiovasculaire, d’événement coronaire et d’accident vasculaire cérébral chez les patients hypertendus. La pression pulsée et la rigidité artérielle constituent donc deux cibles importantes des traitements antihypertenseurs, qui doivent se montrer efficaces non seulement sur l’élévation de la pression artérielle au niveau des artÈres humérales, mais aussi sur la rigidité des grosses artÈres, afin d’assurer une protection efficace des organes cibles.
La première preuve de é des antihypertenseurs sur ces différentes composantes a été fournie par une étude ayant comparé la plurithérapie perindopril/indapamide à l“aténolol. Dans cette étude, seule la plurithérapie diminue significativement la pression pulsée centrale et la rigidité artérielle.