Ce numéro 4 du volume 31 de Logistique & Management propose quatre articles originaux autour de thématiques actuelles et importantes pour la logistique et le Supply Chain Management. Les articles de ce numéro interrogent le sensemaking, notamment dans la gestion de crises en milieu industriel (Raphael Lissillour ; Raphael de Vittoris et Bousquet Carole), l’usage de la blockchain dans la chaîne logistique de la grande distribution (Mondher Feki et Aurélie Dudézert), le rôle médiateur de l’intégration amont, interne et aval de la chaîne logistique sur les performances opérationnelles et financières de l’entreprise (Anis Ben Salem ; Maha Bouhlel ; Hager Zorgati et Lassaad Lakhal). Le dernier article est une étude d’un cas de durabilité dans la chaîne logistique des vins et spiritueux au prisme de l’innovation et de la collaboration (Morgane Fritz et Gérald Ferrari).
Le premier article s’intitule « Sensemaking et qualité décisionnelle dans les cellules de crises : le cas de Michelin ». Rédigé par Raphael Lissillour ; Raphael de Vittoris et Bousquet Carole, il a pour objectif d’identifier les facteurs qui influencent l’impact de la simulation sur la performance et le sensemaking dans la gestion de crise en milieu industriel. A partir d’une étude de cas unique d’un grand groupe industriel français, l’article montre l’usage de cellules de crise pour gérer une crise logistique en mettant en relief les facteurs clés de succès pour la mise en place de ce type de cellules. Une modélisation des quatre types de sensemaking au sein d’une cellule de crise est proposée en conclusion de l’article.
Le second article rédigé par Mondher Feki et Aurélie Dudézert est une « Étude exploratoire de l’usage effectif de la blockchain dans la chaîne logistique d’un grand distributeur français ». Il questionne l’usage potentiel de la technologie blockchain pour la chaîne logistique dans le secteur de la grande distribution. Cet article met en évidence que les avantages de l’usage de la blockchain sont bien recherchés pour la relation aux clients de la grande distribution alimentaire, alors que l’exploitation des propriétés de la blockchain est plus ambiguë pour la relation aux autres acteurs de la chaîne. Le rapport entre contrôle et confiance est à cet égard questionnée.
Le troisième article est intitulé « L’impact de l’utilisation des technologies e-business sur la performance opérationnelle et financière de l’entreprise : le rôle médiateur des dimensions de l’intégration de la chaîne logistique ». Dans cet article, Anis Ben Salem ; Maha Bouhlel; Hager Zorgati et Lassaad Lakhal étudient, à travers les trois dimensions de l’intégration de la chaîne logistique (amont, interne et aval), l’effet direct et indirect de l’utilisation des technologies e-business sur la performance opérationnelle et financière de l’entreprise. Les résultats sont mitigés quant à l’effet de l’intégration sur la performance financière. Ils sont beaucoup plus probants sur la performance opérationnelle.
« Durabilité de la Supply Chain de la filière vins et spiritueux : un besoin d’innovation et de collaboration » est notre deuxième étude de cas. Rédigée par Morgane Fritz et Gérald Ferrari, elle aborde la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) initiée dans les années 2000, par les principales appellations d’origine contrôlée (AOC) de la filière vins et spiritueux. L’étude montre que le fret export de bouteilles représente une part importante de GES que les entreprises du secteur ont cherché à réduire par des innovations avec leurs fournisseurs. À partir du cas spécifique de la filière de Cognac, les auteurs montrent que l’ensemble des parties prenantes doit participer à l’effort pour atteindre une réduction notable de GES et que de nouveaux outils doivent être développés pour répondre à cet enjeu.