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L'Ensei kanshō zusetsu (1823) de Yoshio Nankō: une fenêtre sur la science classique

Pages 105-126 | Received 08 Feb 2011, Accepted 04 Oct 2011, Published online: 17 Jan 2012
 

Summary

Although the Copernican hypothesis is popularized in Japan by Shiba Kōkan's books published between 1793 and 1805, the whole of the conceptions of the Occidental astronomy remains unknown at that time to most of the Japanese. Through the publication of Ensei kanshō zusetsu in 1823, Yoshio Nankō does achieve posthumously the project designed two years earlier by his young disciple, Kusano Yōjun, to spread this knowledge widely among the society. The book is a great and unprecedented success. Well known nowadays for its appendix (Chidō wakumon) and the influence that its content, while claiming the mobility of the Earth, did exert on the propagation of the heliocentrism in Japan until the very end of the Edo period, the book also provides as we think an unexpected and completely new platform for classical science, being the emissary of certain concepts invented by Shizuki Tadao from his relentless studies of Newtonian mechanics. Once we briefly recount Yoshio's career and discuss the sources and the morphology of his work, we give some arguments towards it.

Notes

1On peut citer en particulier le Chongzhen lishu (Traité calendérique de l’ère Chongzhen, 1634) des jésuites Adam Schall von Bell (1592–1666) et Giacomo Rho (1592–1638). Bien que conçu dans le style des traités calendériques chinois, il représente au milieu du XVIIe siècle le plus haut degré d'achèvement en astronomie européenne (en l'occurrence tychonienne) par les missionnaires présents en Chine. Importé au Japon en 1733, il ne sera toutefois pas réédité, à la différence du Tianjing huowen (Dialogue sur les classiques du Ciel, v. 1675) du lettré chinois You Yi qui connaît un grand succès jusqu’à la fin du règne des Tokugawa. Voir Shigeru Nakayama, A History of Japanese Astronomy (Cambridge, 1969), 166–67 ; Watanabe Toshio Kinsei nihon tenmongaku-shi () (Tōkyō 1986), 39. Le Tianjing huowen, où sont abordés les géocentrismes de Ptolémée et Aristote, ainsi que des éléments d'une cosmologie plus complexe qui rappelle les thèses de Tycho Brahe, est déjà connu dans le milieu intellectuel japonais bien avant sa parution en 1730, notamment par Shibukawa Harumi (1639–1715), personnage essentiel du paysage scientifique nippon au XVIIe siècle, qui y puisera en partie pour élaborer et introduire en 1685 le premier traité calendaire authentiquement japonais, le Jōkyōreki

2Sur l'introduction de l'astronomie occidentale en Chine par les jésuites, voir p. ex. Nicole Halsberghe et Keizō Hashimoto, « Astronomy », in Nicolas Standaert (dir.), Handbook of Christianity in China.
Volume One : 635–1800
(Leiden, 2001), 711–37 ; Keizō Hashimoto, Hsü Kuang-Ch'i and Astronomical Reform : the Process of the Chinese Acceptance of Western Astronomy 1629–1635 (Osaka, 1988) ; Minghui Hu, « Provenance in Contest : Searching for the Origins of Jesuit Astronomy in Early Qing China, 1664–1705 », The International History Review, 24/1 (2002), 1–36 ; Han Qi, « The Role of the Directorate of Astronomy in the Catholic Mission during the Qing Period », in Noël Golvers (dir.), The Christian Mission of China in the Verbiest Era : Some Aspects of the Missionary Approach (Leuven, 1999), 85–95 ; Augustín Udías, « Jesuit Astronomers in Beijing, 1601–1805 », Royal Astronomical Society Quaterly Journal, 35/4 (1994), 463–78.

3Tadashi Yoshida, « La science newtonienne selon Shizuki Tadao », in F. Girard, A. Horiuchi et M. Macé (dir.), Repenser l'ordre, repenser l'héritage : paysage intellectuel du Japon (XVIIe-XIXe siècles) (Genève, 2002), 386.

4Le 19 septembre 1760, Benoist soumet à l'empereur Qianlong sa Mappemonde (Kunyu quantu ) qu'il assortit d'un court texte (le Diqiu tushuo ou Explication illustrée de la Terre) décrivant la théorie de Copernic. Celui-ci n'est largement diffusé qu’à partir de 1799. Voir Louis Pfister, Notices biographiques et bibliographiques sur les jésuites de l'ancienne mission de Chine, 1552–1773, tome II, notice de Michel Benoist n°377 (Shanghai, 1932), 820 ; Nathan Sivin, « Copernicus in China or, Good Intentions Gone Astray », in Nathan Sivin (dir.), Science in Ancient China. Researches and Reflections (Aldershot, 1995), 46–51.

5Shigeru Nakayama, « Diffusion of copernicanism in Japan », in Jerzy Dobrzycki (dir.), The Reception of Copernicus’ Heliocentric Theory : Proceeding of a Symposium organized by the Nicolas Copernicus Committee of the International Union of the History and Philosophy of Science, Toruń (Poland), 1973 (Dordrecht, 1972), 158.

6Tradition philologique visant à appréhender les sciences occidentales via la traduction d'ouvrages bataves. Elles seront pendant longtemps la porte d'entrée principale des savoirs européens.

7Pour une biographie de Motoki, voir par exemple Nichiran kōryū no kakehashiOranda tsuji ga mita sekai : Motoki Ryōei· Shōei fushi no sokuseki wo otte · (Kōbe 1998) ou, plus sommairement, Watanabe (note 1), 265–68 et Yoshikawa Keizō Kokushi daijiten (Tōkyō 1992) 13, 832.

8L'auteur en fait déjà mention dans plusieurs textes antérieurs, d'abord dans Oranda chikyu zusetsu (Explications illustrées de la Terre selon les Hollandais, 1772), puis dans Tenchi nikyū yōhō (De l'usage des globes céleste et terrestre, 1774) mais son approche du sujet reste à chaque fois incomplète. Selon Goodman, c'est dans le Taiyō kyūri ryōkaisetsu (Explications pour comprendre les lois naturelles du Soleil, 1789–1792) que Motoki aurait initialement exposé les subtilités de l'héliocentrisme (voir Grant Kohn Goodman, The Dutch impact on Japan (1640–1853) (Leiden, 1967), 102). En fait, si tel est bien le cas, cette exposition reste superficielle et seul l'ouvrage de 1793 en offre une vue précise.

9 Gronden der Starrenkunde, gelegd in het zonnestelzel bevatlijk gemaakt ; in eene beschrijving van't maaksel en gebruik der nieuwe Hemel- en Aard-Globen (Amsterdam, 1770) par Jacob Cornelis Ploos van Amstel (1726–1798), traduisant A Treatise Describing the Construction and Explaining the Use of New Celestial And Terrestrial Globes (London, 1766) de George Adams, Sr (v. 1720–1773).

10Hideo Hirose, « The European influence on Japanese astronomy », Monumenta Nipponica, 19/3 (1964), 309.

11Masayoshi Sugitomo et David Swain, Science and Culture in Traditional Japan (Rutland, 1989), 315 & 352.

12Il traduit 325 des 360 paragraphes que comporte l'original. Voir Nakayama (note 5), 165.

13Sur Shizuki, consulter Tadashi Yoshida, « The Rangaku of Shizuki Tadao: The Introduction of Western Science in Tokugawa Japan », thèse de doctorat (Princeton University, 1974) ou, plus récemment, Matsuo Ryunosuke Nagasaki rangaku no kyojin : Shizuki Tadao to sono jidai (Fukuoka 2007).

14Nakayama (note 5), 180.

15 ⌋ Voir Yoshio Nankō Ensei kanshō zusetsu in Nihon shisō taikei : yōgaku (ge) 65 (Tōkyō 1972), 55.

16 : Yoshio (note 15), 55.

17Yoshio Nankō n'apparaît que dans très peu d’écrits. L'un des plus complets est sans doute celui de Yoshikawa sur l'histoire des sciences médicales dans le fief d'Owari : Yoshikawa Yoshiaki Owari kyōdo bunka igaku-shi kō (Nagoya 1955), 71–94. Voir aussi Hirose Hideo Yoshio Nankō to Ensei kanshō zusetsu in Nihon shisō taikei : yōgaku (ge) 65 (Tōkyō 1972), 466–72 ; Nihon gakushi-in Meiji-zen Nihon tenmongaku-shi (Tōkyō 1979), 202–3 ; Watanabe (note 1), 280–85 et 431.

18Fonction officielle de l'organisation administrative alors tout nouvellement instituée par le bakufu.

19Le terme de « maison » est à prendre aussi bien au sens matériel qu'au sens professionnel, mais pas plus chez les Yoshio que chez d'autres familles de traducteurs on ne peut dire précisément comment la langue hollandaise était enseignée. Sur l'organisation des interprètes de Nagasaki, voir l’étude de Katagiri Kazuo Oranda tsūji no kenkyū (Tōkyō 1985).

20C'est à partir de Juzan (?–1723), petit fils de Kimotsuki Hakuzaemon, que la famille prend le nom de Yoshio.

21La date de naissance de Sadanosuke n'est pas connue. Cependant, son cadet (Kensaku ) étant né en 1770, il ne peut être âgé de plus de vingt ans au moment de son exil en 1791.

22Voir par exemple Yoshikawa Keizō , Kokushi daijiten (Tōkyō 1992) 14, 389 ; Watanabe (note 1), 282.

23Dans l'introduction de son dictionnaire hollandais-japonais, communément appelé Dōyaku Halma (ou Nagasaki haruma , achevé en 1833 mais publié à partir de 1855), Doeff voit Gon.nosuke comme « le plus compétent en langue hollandaise parmi tous les membres de la guilde des interprètes ». Cité dans Henk de Groot, « The Great Dutch-Japanese Dictionaries in Early Nineteenth Century Japan », Voortgang, Jaarboek voor de Neerlandistiek, 22 (2004), 164.

24Kishino Toshihiko Keisuke to Owari no yōgaku , in Edo kara Meiji no shizen kagaku wo hiraita hitoItō Keisuke botsugo 100 nen kinen shinpojiumu , Nagoya (Nagoya , 2001), 28.

25Hirose (note 17), 470.

26L'une des façons japonaises de confectionner un livre où chaque feuillet est relié au précédent et au suivant par le côté de telle sorte que le livre forme un accordéon de papier.

27Références mentionnées en note 15. La bibliothèque de l'université Waseda conserve de très beaux exemplaires du premier volume, datant de 1826, et du Chidō wakumon, datant de 1823, consultables par le public, ainsi qu'un exemplaire de 1879 du Seisetsu kanshōkyō.

28Nihon gakushiin Nihon kagakushi kankōkai , Meijizen nihon tenmongakushi (Tōkyō , 1979), 202.

29Arima Seihō , « Kakuretaru kagaku senkakusha  », Kagaku chishiki 12 (1930), cité dans Kimura Makoto , « Kagakushi kobore hanashi » , Kōgyō kayaku kyōkai-shi , 28/4 (1967), 303.

30Spécialiste des rangaku.

31Voir le catalogue en ligne du Kokusho sōmokuroku (http://base1.nijl.ac.jp/~tkoten/about.html).

32Nakayama (note 5), 180–81.

33Yoshio (note 15), 69.

34Goodman (note 8), 111–12.

35Yoshio cite bien les noms de Martin et Martinet, mais pas les titres de leurs œuvres auxquelles il se réfère. Celles-ci ont vraisemblablement été identifiées dans la première moitié du XXe siècle.

36Yoshio indique lui-même avoir recouru à une édition de 1744 (Yoshio (note 15), 146). La première traduction de Martin par Tirion remonte à 1737.

37Benjamin Martin, The Philosophical Grammar ; Being a View of the Present State of Experimented Physiology, or Natural Philosophy (London, 1735).

38Selon une lettre en provenance de Batavia que cite Le Rotterdamse Courant du 27 novembre 1784, un certain Sammon Sammé, Landheer van Tamba (Sammon Sammé, seigneur de Tanba), préparait à l’époque—soit quarante ans avant EKZ—une traduction japonaise du Katechismus, ce dont le biographe de Martinet, A. van den Berg (1733–1807), nous dit que l'auteur avait été informé (voir Ahasuerus van den Berg, Levensberichten van J.F. Martinet (Amsterdam, 1796), 34–5). Mikami suppose que Yoshio était peut-être connu sous le nom de Sammon parmi les Hollandais de Nagasaki (voir Y. Mikami, « On a Japanese Astronomical Treatise Based on Dutch Works », Nieuw Archief voor Wiskunde, 9 (1910), 233), mais cela est tout simplement impossible car Yoshio n’était pas encore né en 1784. Aussi le nom de Sammon Sammé ne sonne pas japonais a priori et aucune traduction du Katechismus n'a jamais été retrouvée au Japon.

39 Over het uitspansel en de hemelsche lichaamen : Johannes Florentius Martinet, Katechismus der Natuur (Amsterdam, 1777), XIV.

40Grâce aux outils numériques, nous savons que le mot « Dieu » apparaît déjà 135 fois dans le seul premier volume du Katechismus contre 19 dans The Philosophical Grammar. The British System of Education considère le Katechismus comme un « ouvrage excellent, concis, bien écrit et rempli de citations et d'observations pieuses tirées de la Sainte-Écriture ». Voir Joseph Lancaster, The British System of Education (Washington, 1812), 104.

41Auteur confucéen, connu pour son talent de calligraphe et de poète, Hata Kanae enseigne au Meirindō , l'une des principales écoles domaniales (hankō ) d'Owari.

42Voir Isaak Tirion, Filozoofische Onderwyzer ; of Algemeene Schets der Hedendaagfche Ondervindelyke Natuurkunde (Amsterdam, 1744), 119 ; Martin (note 37), 129.

43Les livres occidentaux importés au Japon durant l’époque d'Edo furent variés et fort nombreux. À ce sujet, voir Matsuda Kiyoshi , Yōgaku no shoshiteki kenkyū (Kyōto , 1998).

44Nakayama (note 1), 123.

45Quelques courts paragraphes sont consacrés à EKZ dans les ouvrages japonais sur l'histoire de l'astronomie au Japon. En langues occidentales, le cas est rarissime ; bien que succincte, l'analyse la plus complète est probablement celle qu'en a fait Mikami en 1910. Voir Mikami (note 38), 231–34.

46En japonais, et ce encore aujourd'hui, l'expression chidō qui se retrouve dans chidōsetsu (communément traduit par « théorie de l'héliocentrisme ») signifie littéralement « mouvement de la Terre ».

47Yoshio (note 15), 64.

48Voir l’édition originale de 1823.

49Tirion (note 42), 102b (chapitre Selenography, or the philosophy of the Moon de l'original : Martin (note 37), 118b).

50Tirion (note 42), 116b (dans l'original : Martin (note 37), 154b).

51Martin (note 37), 202b. Nous n'avons pas trouvé cette planche dans notre édition hollandaise (un oubli ou une dégradation ?), mais étant donnée la très grande ressemblance entre le schéma de Yoshio et l'original de Martin, nous ne doutons pas que le savant japonais y aura eu accès dans la sienne.

52Tirion (note 42), 176b (dans l'original : Martin (note 37), 192b).

53Tirion (note 42), 92b (The Copernican or Solar Syftem dans l'original : Martin (note 37), 106b).

54Voir page 32 de l’édition originale du Chiten kyūri-ron. Un exemplaire existe dans les fonds de la bibliothèque de l'Université Waseda.

55Matsuda (note 43), 536 ; Donald Keene, The Japanese discovery of Europe, 1720–1830 (Stanford, 1969), 75.

56Calvin L. French, Shiba Kōkan : Artist, Innovator, and Pioneer in the Westernization of Japan (New York & Tokyo, 1974), 180. Sur Shiba et son œuvre, on pourra consulter en japonais : Naruse Fujio , Shiba Kōkan : shōgai to gagyō (Tōkyō , 1995).

57Les schémas de Yoshio sur « les positions visibles et masquées » des planètes inférieures et supérieures sont en effet semblables aux illustrations du Shinsei tenchi nikyū yōhōki (qui reproduit scrupuleusement celles d'Adams) sur le même phénomène. Il en va de même pour le schéma du système tychonien.

58On retrouve aussi des similitudes frappantes entre EKZ et le premier volume du Kopperu tenmon zukai de Shiba.

59Les huitième et dixième (a & b) figures du premier volume s'accompagnent d'explications sur la manière de reproduire avec du papier les dispositifs expérimentaux qu'elles illustrent, le premier consistant à simuler le mouvement diurne, c'est-à-dire le mouvement apparent de rotation de l'ensemble du ciel en un jour sidéral, pour n'importe quelle lieu, à condition d'en connaître la latitude, et le second de se figurer en bloc l'ensemble des mouvements et positions relatives du trio Soleil-Terre-Lune à chaque moment du jour, du mois ou de l'année, tout en fournissant les correspondances entre quatre séries de données de l'astronomie (dont trois sont typiquement locales) : les douze maisons zodiacales (jūnikyū ), les douze mois occidentaux, les vingt quatre séquences saisonnières traditionnelles (ki ou « souffles ») et les vingt huit divisions célestes (nijūhachishuku ), qu'on appelle «  mansions » et qui sont détaillées aux pages 150–151 de notre édition.

60Yoshio (note 15), 64.

61 Yoshio (note 15), 64.

62À l'instar du confucianisme, le yinyang qui, selon le Nihon Shoki (720), apparaît au Japon sous le règne de l'impératrice Suiko (524–628), joue un rôle notable dans le développement de la pensée nippone, mais de façon nettement plus précoce puisque dès le Xe siècle, il s'impose au sein de l'aristocratie comme l'une des principales voies rituelles, parallèlement au shintō et au bouddhisme, influençant jusqu'aux structures mêmes de l’état japonais dont il nourrit en bonne partie les traditions.

63Wai-Ming Ng, The I ching in Tokugawa thought and culture (Honolulu, 2000), 146.

64La graphie semble la plus fréquente aujourd'hui.

65Voir Yoshida Tadashi , « Shinyūjutsu kara “sekai no fukusūsei” he  », in Shizuki Tadao botsugo 200 nen kinen kokusai shinpojiumu hōkokusho Nagasaki , (Nagasaki 2007), 100–7 ; Annick Horiuchi, « Les effets du rangaku sur la pensée japonaise – Le Nouveau Livre d'astronomie de Shizuki Tadao », in Pascal Griolet et Michael Lucken (dir.), Japon pluriel 5 : actes du cinquième colloque de la Société française des études japonaises, Paris, 19–21 décembre 2002 (Arles, 2004), 115–26.

66Pour une étude détaillée sur le Rekishō shinsho, se reporter à Tadashi Yoshida , « “Rekishō shinsho” no kenkyū  », Nihon bunka kenkyūjo kenkyū hōkoku , 25 (1989), 107–52 et « “Rekishō shinsho” no kenkyū 2  », Nihon bunka kenkyūjo kenkyū hōkoku , 26 (1990), 143–76.

67Uehara Sadaharu « , Wa ga kuni ni okeru kepurā no daisan hōsoku no juyō — Asada Gōryū no ‘Gosei kyochi no kihō’ wo chūshin ni shite  », Tenkai , 88/981 (2007), 68.

68Cité dans Horiuchi (note 65), 122.

71Le terme shūgō renvoie au pelage des animaux qui change à l'automne et dont les pointes semblent être particulièrement fines à ce moment-là. Il représente l'idée de quelque chose de microscopique.

69Yoshida (note 65), 105.

70Yoshio (note 15), 65.

72Horiuchi (note 65), 122.

73James W. McAllister, « Thought Experiments and the Belief in Phenomena », Philosophy of Science, 71/5 (2004), 1164–75.

74Voir James W. McAllister, « Universal Regularities and Initial Conditions in Newtonian Physics », Synthese, 120 (1999), 325–43.

75Sur l'expérience de pensée faite par Newton pour s'assurer de l'existence de la rotation absolue, voir par exemple Ronald Laymon, « Newton's Bucket Experiment », Journal of the History of Philosphy, 16 (1978), 399–413.

76McAllister (note 73), 1169.

77Gilles Deleuze, Francis Bacon : logique de la sensation (La Roche-sur-Yon, 1981), 99.

78Horiuchi (note 65), 120.

79Voir Yoshida (note 3), 390.

80Yoshio (note 15), 65.

81 : Yoshio (note 15), 66.

82 : Yoshio (note 15), 140–42.

83Yoshio n’évoque jamais Uranus découverte par Herschel en 1781. L’édition en hollandais de The Philosophical Grammar (1744) sur laquelle il travaille ne peut en aucun cas contenir cette donnée. Appliquée au livre de Martinet, la question est intéressante car elle nous renseigne sur l'année d’édition employée par l'auteur japonais dont nous disions plus haut qu'elle est inconnue. En effet les quatre volumes originaux du Katechismus (1777–1779) ne mentionnent pas l'existence d'Uranus. La planète a bien été observée à maintes reprises durant l’époque moderne, mais elle a toujours été considérée comme une étoile du fait d'un albédo relatif peu important. En revanche, un reprint anglais du Katechismus (1793) que nous avons consulté, évoque bel et bien la présence d'Uranus au-delà de l'orbite de Saturne. Il est donc fort à parier que Yoshio s'est servi de l'une des premières éditions hollandaises du Katechismus parues avant 1781, voire peut-être de la toute première. Ceci dit, il faut aussi se demander s'il ne veut pas tout simplement se conformer à la thèse originale de Copernic qui ne connaissait que six planètes, et s'il n'a pas choisi en conséquence d'ignorer volontairement la découverte de Herschel. Car même si Uranus n'est observée au Japon par Adachi Shinjun (1796–1841) qu'en 1824, elle est y déjà connue longtemps avant cela.

84Yoshio (note 15), 101.

85Horiuchi (note 65), 120.

86Yoshio (note 15), 160.

87À l’époque où paraît le Rekishō shinsho (1798–1802), la plupart des termes de la science européenne de pointe sont absents du registre notionnel japonais, y compris celui des savants. Pour traduire les concepts qu'il rencontre dans son étude des textes hollandais, Shizuki conçoit les éléments d'un nouveau lexique scientifique qui comprend des mots tels force centrifuge (enshinryoku ), pesanteur (jūryoku ), élasticité (danryoku ), matière (busshitsu ), particule (bunshi ) ou encore gravitation (inryoku ). Le terme de vide (shinkū ), qu'il invente aussi, est toujours employé dans la physique japonaise contemporaine. Voir Torii Yumiko « Shizuki Tadao no shōgai to gyōseki — Ima naze Shizuki Tadao nanoka » in Shizuki Tadao botsugo 200 nen kinen kokusai shinpojiumu hōkokusho Nagasaki (Nagasaki 2007), 10.

88Yoshio (note 15), 159.

89Voir Nakayama (note 1), 180–86.

90Yoshio (note 15), 161.

91 Eki ou Ekikyō

92Yoshio (note 15), 162.

93Yoshida (note 3), 389 et 391.

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