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International Journal for Philosophy and Theology
Volume 7, 1946 - Issue 2
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MENSELIJKE LIEFDE EN VRIENDSCHAP

Pages 161-199 | Published online: 09 Jan 2013
 

RESUME

Qu'est-ce que l'amitié? Voilà la question que se propose de résoudre cet article. Il s'agit évidemment d'un moment spécial de l'amour humain, qu'il y aurait erreur fondamentale de confondre sans plus avec lui, erreur qui d'ailleurs dans l'histoire de la philosophie ne serait pas sans précédent: même la φɩλία d'ARISTOTE et l'amor amicitiae de St. THOMAS n'y ont pas échappé. D'autre part comment construire une philosophie de l'amitié sans situer celle-ci dans la totalité de l'affection humaine? Il fallait donc bien consacrer une grande partie de cette étude à l'amour humain comme tel, pour en déduire ensuite, par voie dialectique et phénoménologique, le moment particulier de l'amicitia.

Par là se trouvent indiquées les grandes divisions de l'article. Un premier chapitre, traitant de l'amour, s'essaie à montrer que l'amour en général n'est autre chose que notre activité même, que l'exercice de notre forme d'être, mais en tant qu'exercice, en tant qu'activité et réalisation. Cette réalisation n'est rien d'autre que l'identité active de l'être (comme personne, c-à-d. comme valeur absolue) avec lui-même—et par là réalisation de son unité fondamentale avec l'Etre absolu et avec la totalité des êtres (le monde des personnes). On analyse ensuite cette unité sous les différents aspects de présence et de similitude, de don et d'originalité.

Le chapitre II s'intéresse davantage aux relations qui rattachent la personne aimante à l'objet aimé et à l'insertion réelle et symbolique de l'affection humaine dans le monde des „choses”.

Cependant l'opposition et la distance dans lesquelles le sujet aimant et l'objet aimé réalisent leur identité font que l'activité intérieure de l'amour ne se maintient dans son intériorité qu'en sortant d'elle-même, se restreignant et s'épanouissant à la fois dans une extériorité individuelle. L'objet aimé sera toujours l'autre, et ce n'est cependant qu'en posant cet autre comme un alter ego, que le sujet aimant atteint son identité active avec soimême. L'acte de l'amour se constitue donc dans une structure où se rencontrent et se résolvent plusieurs antinomies qu'analyse le chapitre III et d'où découlent certains autres aspects de l'amour humain tels que la communication de l'incommunicable, le respect de la personne, la discrétion, la transcendance religieuse. D'autre part encore l'impossibilité où se trouve le sujet individuel de s'objectiver adéquatement dans un don de soi purement spirituel détermine les différentes formes de l'amour subjectif, comme l' affectivité, l'émotion, le sentiment et la sympathie.

Des deux grands principes de l'amour—principe objectif de la bonté (amabilitas) absolue et principe subjectif de l'indigence propre—le chapitre IV déduit ce qu'on pourrait appeler l'orcio caritatis, dans lequel se situent les différents moments concrets de l'amour humain: amour filial, amour fraternel, amour conjugal, amour paternel et maternel, amour des hommes, amour du prochain, amour en Dieu et finalement l'amour érotique et l'amitié proprement dite.

L'amitié—dont le chapitre V essaie de faire une philosophie sommaire—constitue un moment de l'amour gratuit, tout en ayant comme objet la bonté spirituelle et objective de l'être aimé. S'opposant au moment érotique—qu'il s'agit évidemment de ne pas confondre avec l'amour sexuel—l'amitié semble cependant le continuer mais en un prolongement spirituel qui le transcende complètement. Comme l'amour érotique, l'amitié a, elle aussi, ses normes esthétiques, quoique la valeur symbolique en soit toute différente. Tout en gardant une entière spontanéité et gratuité elle est un amour réel. A son origine se trouve toujours une élection (dilection) tout aussi gratuite, c-à-d. motivée uniquement par elle-même, mais d'une gratuité parfaitement réciproque. Cette gratuité éclot en outre en une union intuitive, contemplative même, expérience émue de la splendeur de l'affection comme telle. Réelle par essence, intégrant les défauts de l'ami dans l'objet de son affection, l'amitié n'a rien de romantique. Foncièrement spirituelle, elle se réalise dans une attitude commune envers les plus hautes valeurs de la vie, et c'est dans et par cette attitude transcendante que se poursuit la rencontre et la communication des personnes. L'affection elle-même ne sera donc pas le thème explicite et immédiat de l'amitié, pas plus que la solitude subjective et respective, qui dans toute amitié humaine persiste irrémédiablement. Enfin, l'amitié atteindra sa forme parfaite, quand la rencontre, au delà de toute valeur humaine, se fera en Dieu, principe de toute bonté et de toute amabilité.

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