DE DISSIDENTIE EN DE OECUMENISCHE BEWEGING ALS THEOLOGISCH PROBLEEM

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SOMMAIRE

L'existence des communautés chrétiennes dissidentes et du mouvement oecuménique comme problème théologique.

Cette étude trouve sa justification dans la longue série de schismes, qui se sont produits au cours de l'histoire et dont le premier et peut-être le plus grave est à situer dans le rejet du Messie p,ar l'ancien peuple élu. Le mouvement oecuménique, d'origine protestante, tend à rétablir l'unité chrétienne, mais, comme la forme d'unité envisagée par ce mouvement n'implique pas la reconnaissance d'un primat de juridiction de droit divin de l'évêque de Rome, il se présente aux yeux d'un catholique comme essentiellement déficient.

On ne pourrait nier cependant que ce mouvement puisse être pour les dissidents de bonne foi, qui y participent, un moyen providentiel pour acquérir un accroissement de la grâce et un approfondissement des trois vertus théologales. Bienque, en adhérant publiquement à une communauté schismatique, les dissidents ne puissent plus être appelés, même s'ils sont de bonne foi, des membres réels, au plein sens du mot, de l'Eglise, ils ne perdent pas pour autant les autres effets de leur baptême. La réunion éventuelle des communautés chrétiennes dissidentes avec l'Eglise catholique pourrait apporter à celle-ci un enrichissement réel, quoique accidentel. Il se pourrait en effet que ces communautés dissidentes aient développé au cours de leur existence par la grâce de Dieu, dont leurs membres ne sont pas entièrement démunis, et à la faveur des „vestigia Ecclesiae”, qui leur sont restés, l'une ou l'autre virtualité accidentelle, qui à l'heure actuelle ne soit pas valorisée au même degré dans l'Eglise mère elle-même. Et, par ce fait même, on voit que même une réunion de communautés dissidentes entre-elles, pour autant que cette réunion irait dans le sens d'une plus ample participation aux „vestigia Ecclesiae”, signifierait pour les adhérants un vrai bien salutaire, dont pourrait se réjouir l'Eglise catholique.

Pour ce qui concerne la valeur salutaire de la persistance des schismes, il importe de noter en premier lieu que la dissidence en elle-même reste toujours un mal, et que le bien qui pourrait en résulter par la grâce de Dieu, qui est capable de tirer le bien du mal, ne justifierait jamais la volonté de perpétuer un état de schisme, ni même de retarder la réunion. Mais, ceci ayant été dit, on peut essayer cependant de voir pour quel motif salutaire Dieu puisse permettre le schisme et quels avantages il peut en tirer pour son Eglise.

Il semble être providentiel que les apôtres aient trouvé dans le refus d'Israël de reconnaître le Messie, l'occasion de se consacrer plus résolument à la conversion des Gentils. Entretemps l'ancien Israël app.araît comme le gardien providentiel et le témoin non suspect des livres de l'Ancien Testament et il restera jusqu'au moment de sa conversion finale un „signe” providentiel pour les nations de l'invitation persévérante de la grâce de Dieu malgré l'infidélité et l'incompréhension humaine.

Les autres schismes peuvent être considérés comme des avertissements de la part de Dieu et comme une punition pour les défaillances des membres de l'Eglise. Ils peuvent être l'occasion pour l'Eglise d'approfondir le vrai sens de ses dogmes et parfois même de trouver une formule plus adéquate pour les exprimer. Ils incitent les fidèles à une prière humble et confiante à Dieu, seul capable de réparer le mal une fois le schisme accompli, et ils peuvent en même temps stimuler les fidèles à une sainte émulation avec leurs frères dissidents. Enfin ils peuvent préserver l'Eglise de la tentation de croire le Royaume de Dieu déjà pleinement réalisé et ils maintiennent l'Eglise dans une attitude d'aspiration incessante vers l'accomplissement final, attendu à la parousie du Seigneur. Le temps et le mode du rétablissement de l'unité tant désirée reste cependant le secret insondable de la Providence divine.