Résumé
Contrairement à ce que pensent certains intellectuels, les Africains ont développé des traditions autonomes de résistance à la servitude et d’antiesclavage. Aux dix-huitième et au dix-neuvième siècles, les peuples réduits à l’esclavage sur la côte de la Haute-Guinée ont régulièrement résisté aux commerçants d’esclaves régionaux et aux propriétaires d’esclaves, en s’évadant, en créant des enclaves libres et en usant de violence. La révolte de Mandigo de 1785 à 1796 et la rébellion de 1838 illustrent deux exemples d’une résistance prolongée des esclaves contre les propriétaires d’esclaves régionaux. Ces rébellions ont semé la confusion, mais elles ont aussi contribué à la réorganisation de la police, de l’économie et de la société dans la région. Les architectes de ces rébellions, particulièrement Bilali, chef de la seconde rébellion, se sont montrés inflexibles dans leur opposition à l’esclavage. Loin d’être des actes de résistance isolés, ces rébellions doivent être comprises comme faisant partie de l’histoire plus large de l’anti-esclavage dans la région.