Résumé
L'identification médico-légale d'une victime repose sur l'étude de caractéristiques spécifiques à chaque individu (empreintes digitales et génétiques). Cependant, il est parfois impossible d'accéder à ces données du fait de la dégradation importante du corps (carbonisation, etc.). Quant à l'odontologie médico-légale, son intérêt achoppe sur l'absence d'informations ante mortem à comparer aux indices post-mortem. Dans ces cas là, l'analyse des isotopes stables, notamment le carbone 13, peut s'avérer un outil puissant au service de l'identification médico-légale. La caractérisation isotopique, si elle n'est pas spécifique à un individu, est la transcription chimique de la vie de cet individu, notamment de son alimentation et de son lieu de vie. L'étude de différents tissus humains permet également de tracer les migrations d'un individu au cours de son existence, depuis les dents qui fournissent des informations sur l'enfance de la victime jusqu'aux cheveux reflétant ses dernières années de vie. Ces indices peuvent permettre à la fois d'exclure l'identité d'une victime en cas de non concordance des informations ante mortem/post mortem mais aussi de restreindre le champ d'investigation des enquêteurs en l'absence d'identité potentielle de la victime.
Abstract
Forensic identification is based on the study of individual patterns (fingerprints and DNA). However, sometimes these data are not available due to the alteration of human remains (charred bodies, etc.). The point of forensic dentistry is limited by the lack of ante mortem data to compare with post mortem data. In these cases, stable isotope analysis, especially of carbon 13, can be a powerful forensic identification tool. Stable isotopic characterization, while not specific to one individual, is the chemical transcription of his life especially of his diet and living locations. Study of different human tissues allows one to follow migrations of an individual from his childhood by studying teeth, to his last months of life by analysing hair. These data allow the exclusion of a victim identity in case of non-concordance between ante mortem and post mortem data but also the restriction of the area of investigation when no potential identity is available.