Flood recession agriculture in the Senegal River Valley

Abstract

The purpose of this paper is to explore the system dynamics, the importance and future of the low yielding flood recession farming system as practiced in the Senegal River Valley. This is discussed in relation to the introduction of irrigated agriculture into villages of the valley and to the hydrological changes of the Senegal River caused by the construction of the Manantali dam and the Sahelian drought of the 1970s and 1980s. The paper is based on data collected during three months of fieldwork in three villages located in the Podor region in Senegal. The fieldwork focused on the physical and ecological aspects of the flood recession farming system. Data was obtained through semi-structured interviews on the household level and with groups of village elders and local agricultural leaders. On the regional and national level interviews were carried out with the agricultural and water management authorities.

The flood recession farming system is based on natural irrigation and fertilization of the flood plain. Sorghum, beans and melons are cultivated on the remaining soil moisture from the yearly inundations of the river valley in August and September. Flood recession farming receives no controllable input other than land and labour and therefore has a very high net return to energy expenditures. The study however shows that the labour productivity and the net income from the input intensive irrigated farming system far exceed that of the traditional flood recession farming. Nevertheless, the output front the recession farming is very important to household subsistence since the general energy requirements of the households are far front covered by the irrigated farming. The recession agriculture would then support the household subsistence during months where other contributions to the household subsistence are limited. Furthermore, results of the recession farming are strongly affected by the limited flooding that prevailed during the investigated period.

The management of the Manantali dam in Mali and the varying precipitation in the upper part of the river basin cause large yearly variations in river valley inundations and thus affects the yield from recession farming. Since the farmer cannot control the access of river water to the recession fields there exists no incentive for the farmer to invest in the development of the flood recession farming system. If the system is not further developed, the future potential for recession agriculture is likely to decrease as population and subsistence demands increase and irrigated agriculture is further developed. Therefore, the future of flood recession agriculture depends for a large part on the willingness of the dam management authorities to ensure a yearly and stable inundation of recession land in years of limited natural flows. This would eliminate the insecurity of water availability and justify investments in and further development of traditional farming practices.

Résumé

Cet article explore la dynamique des systèmes agricoles, ainsi que l'importance et l'avenir des faibles rendements de l'agriculture de décrue telle que pratiquée dans la Vallée du Fleuve Sénégal. Cette analyse est faite en relation avec l'introduction de l'agriculture irriguée au niveau des villages de la vallée, mais aussi en rapport avec les modifications hydrologiques du Fleuve Sénégal causées par la construction du Barrage de Manantali et l'avènement des années de sécheresse entre les années 1970 et 1980. Les données utilisées pour ce travail ont été collectées pendant une mission de terrain de trois mois dans trois villages de la zone de Podor (Sénégal). Les informations obtenues pendant cette mission de terrain concernent les aspects physiques et écologiques des systèmes agricoles de décrue. Elles ont été collectées en utilisant des entretiens semi-structurés au niveau de ménages et de groupes d'individus composés des anciens du village ou des promoteurs agricoles. Au niveau national, des entretiens ont été menés auprès des autorités responsables des aménagements hydriques et agricoles.

Le système agricole de décrue est basé sur l'irrigation et la fertilisation naturelles des plaines alluviales. Le sorgho, le haricot et le melon sont cultivés à partir de l'humidité résiduelle du sol après les inondations annuelles de la vallée pendant les mois d'Août et de Septembre. L'agriculture de décrue ne requiert pas d'intrants contrôlables autre que l'accès à la terre et à la main d'œuvre et présente ainsi un grand bénéfice net en termes de coût énergétique. L'étude montre cependant que le rendement de la main d'œuvre ainsi que le revenu net de l'agriculture irriguée, exigeante en intrants, est de loin plus important que ceux de l'agriculture de décrue. Cependant, la production de l'agriculture de décrue est très importante pour la subsistance des ménages dont les besoins alimentaires ne peuvent être satisfaits par la seule agriculture irriguée. L'agriculture de décrue peut ainsi supporter la subsistance des foyers pendant plusieurs mois au moment où les autres sources d'approvisionnement de la famille sont limitées. En outre, la production de la culture de décrue était très affectée par la faiblesse des crues pendant la période d'étude.

Le contrôle de débit au Barrage de Manantali au Mali ainsi que les variations pluviométriques dans la partie du haut bassin du fleuve entraînent des fluctuations annuelles de la crue affectant la production de la culture de décrue. Puisque l'agriculteur n'a pas de contrôle sur l'inondation des champs de vallée, il n'est pas motivé à s'investir dans la promotion de l'agriculture de décrue. Si le système n'est pas amélioré, le potentiel futur de l'agriculture de décrue va inévitablement diminuer au moment où la population et la demande en produits de subsistance augmentent et l'agriculture irriguée fortifiée. Par conséquent, l'avenir de la culture de décrue dépend dans une large mesure de la volonté des autorités du Barrage à assurer une inondation annuelle et stable des champs de décrue pendant les années à faible crue. Ceci pourra mettre fin à l'insécurité de la disponibilité en eau et justifier un effort d'investissement supplémentaire pour le développement des pratiques agricoles traditionnelles.

Keywords:

• Flood Recession Agriculture
• Manantali dam
• Senegal River Valley

Mots-Clefs:

• Agriculture de décrue
• Barrage de Manantali
• Vallée du Fleuve Sénégal