Le congrès mexicain mis en scène. 1813–72

SUMMARY

By looking at the various sites where successive Mexican congresses met between 1813 and the 1870s (be they constituent or legislative bodies), this article examines the role of such assemblies in the national political history and public culture of Mexico. The first part of this article follows the steps of successive congresses, identifying periods of serious political conflicts – though congress enjoyed a time of relative flourishing when it occupied a chamber within the National Palace. By analysing the ceremonies, rituals and symbols adopted by congresses, the second part of the articles underlines a historical rupture after 1857, which coincides with the laicization of government, and the secularization of the public space and parliamentary rituals.

KEYWORDS:

• Mexico
• palace
• church
• civic religion
• symbols
• ceremonies
• rituals
• theatre

Notes

1 Le nouveau siège du sénat n’a été, quant à lui, inauguré qu’en 2011, sur le Paseo de la Reforma.

2 Il ne subsiste aujourd’hui de ce projet que le Monument à la Révolution, construit dans les années 1930 à partir des restes du projet initial.

3 1906 en Argentine, 1901 au Chili ; au Pérou en 1912 pour la chambre des députés et en 1938 pour le sénat.

4 L’ancien palais législatif a été entièrement détruit (y compris ses archives) par un incendie en 1909.

5 J. Poumarède (dir.), «Territoires et lieux de justice», Histoire de la justice 21, (2011), pp. 1–272.

6 P. Boucheron, De l’éloquence architecturale. Milan, Mantoue, Urbino (1450–1520) (Paris, 2014).

7 Ainsi, «le sénat, à l’époque porfirienne, a des allures de maison de retraite» ; F.-X. Guerra, Le Mexique de l’ancien régime à la révolution, 2 tomes (Paris, 1985), t. I, p. 104 ; sur la chambre des députés, pp. 101–3.

8 Guerra, Le Mexique, t. I, pp. 46–7.

9 Voir, par exemple, le propos de Emilio Rabasa cité par S.C. Gutiérrez, «La construcción del imaginario social “república representativa” en la folletería mexicana: 1856–1861», Historia Mexicana 48, (1999), p. 527.

10 L’ouvrage d’Antonio Zavala Abascal consacré aux lieux de la chambre des députés est à lire avec précaution s’agissant des données factuelles, mais il comporte une iconographie très complète des bâtiments ayant servi d’abri aux sessions parlementaires ; A.Z. Abascal, La Cámara de Diputados. Sus recintos desde la insurgencia hasta nuestros días (Mexico, 1968) ; voir aussi : M. Fernández, Recintos parlamentarios (Mexico, 2010).

11 Sur la réception de la constitution de Cadix en Nouvelle-Espagne, l’article de Roberto Breña est incontournable ; R. Breña, «La Constitución de Cádiz y la Nueva España: cumplimientos e incumplimientos», Historia Constitucional 13, (2012), pp. 361–82.

12 Chilpancingo est située dans l’actuel état du Guerrero, dont elle est la capitale.

13 Plus connu sous le nom de constitution d’Apatzingán, 22 octobre 1814.

14 Breña, «La Constitución de Cádiz», note 22, p. 373.

15 On peut reconstituer l’itinéraire du Congrès grâce à Lucas Alamán, Historia de Méjico desde los primeros movimientos que prepararon su independencia en elaño de 1808 hasta la época presente [1853], 5 tomes (Mexico, 1942), t. III et IV, passim.

16 Abascal, La Cámara de Diputados, p. 38.

17 Alamán, Historia de Méjico, t. III, p. 355. Le titre de «majesté» avait déjà été adopté par les cortes extraordinaires.

18 Le congrès adopte en cela le règlement intérieur des cortes de Cadix ; Alamán, Historia de Méjico, t. V, p. 321.

19 Le bâtiment est aujourd’hui dédié au musée des constitutions.

20 Abascal, La Cámara de Diputados, p. 45.

21 Le choix du bicaméralisme est généralement attribué au «modèle» fédéral états-unien.

22 J.M. Lafragua et M. Orozco y Berra, La ciudad de México [1854] (Mexico, 1987), p. 251.

23 Sur les murs de l’escalier qui conduisait à l’hémicycle sont peintes depuis les années 1930 des fresques de Diego Rivera.

24 Lafragua et Orozco y Berra, La ciudad de México, p. 250.

25 P. Gualdi, Monumentos de México (Mexico, 1841).

26 Les cortes extraordinaires se sont d’abord installées dans le «teatro cómico» de la Isla de León pour se mettre à l’abri des troupes françaises assiégeant Cadix ; puis à Cadix, à partir de février 1811, «dans l’église de l’oratoire de San Felipe Neri», Alamán, Historia de Méjico, t. III, p. 38.

27 Notamment El fistol del diablo que Manuel Paino commence à publier en feuilleton en 1845–46 ; cf. R. Cantú, «La guerra entre México y los Estados Unidos en la novela El fistol del diablo, de Manuel Paino», Literatura Mexicana XXIV, (2013). https://doi.org/10.1016/S0188-2546(13)71737-9.

28 Reynaldo Sordo, «Paz o guerra. Los gobernadores en Querétaro», Estudios - Instituto Tecnológico Autónomo de México, 62–63 (2000), pp. 65–98 (80–81).

29 Sordo, «Paz o Guerra», p. 84.

30 «República itinerante, la ruta de Juárez», Excélsior, 24 décembre 2016.

31 Rebaptisée par la suite Ciudad Juárez.

32 Guerra, Le Mexique, t. I, p. 46.

33 Guerra, Le Mexique, t. I, p. 46.

34 Guerra, Le Mexique, t. I, p. 47.

35 «Eventually Santa Anna imposed his own solution to the impasse that had developed by simply ordering soldiers to close the congressional building and telling the representatives that their services were no longer required», M.P. Costeloe, The Central Republic in Mexico, 1835–1846. Hombres de Bien in the Age of Santa Anna (Cambridge, 1993), p. 35.

36 «At 4 a.m. on 19 December the capital’s garrison […] occupied the corridors leading to the congressional debating chamber […] The “red congress”, as Arrangoiz called it, was over», Costeloe, Central Republic, p. 211.

37 «By midday, several [deputies] had left [the session] and when they tried to return, they found their way blocked by armed guards», Costeloe, Central Republic, p. 254.

38 V. Riva Palacio (dir.), México a través de los siglos, tome V, J.M. Vigil, La Reforma (Mexico, 1884), pp. 110–11.

39 J.M. Luis Mora, Obras completas, vol. 1, Obra Política I (Mexico, 2^e édition, 1994), p. 467.

40 Abascal, La Cámara de Diputados, p. 78.

41 Le cirque est par la suite devenu un temple méthodiste ; Abascal, La Cámara de Diputados, p. 84.

42 Abascal, La Cámara de Diputados, p. 96.

43 Guerra, Le Mexique, passim.

44 Voir par exemple, l’ironie avec laquelle Francisco Zarco, pourtant libéral convaincu, rapporte le retard quotidien de l’ouverture des sessions du congrès constituant ; F. Zarco, Crónica del Congreso extraordinario constituyente 1856–1857 (Mexico, 1957).

45 Le Congrès s’amuse est le titre de deux films, le premier, franco-allemand, de 1931 (réalisateurs Jean Boyer et Erik Charell), le second de Géza von Radványu, en 1966 ; les deux ont pour théâtre le congrès de Vienne.

46 C.C. Sartorius, México hacia 1850 (Mexico, 1990), p. 200.

47 Alamán, Historia de Méjico, t. V, p. 315.

48 Sur l’espace public dans la première moitié du dix-neuvième siècle, cf. A. Lempérière, «¿Nación moderna o república barroca? México, 1823–1857», dans F.-X. Guerra et M. Quijada (dir.), Imaginar la nación, revue Cuadernos de Historia Latinoamericana (AHILA, 1994) 2, pp. 135–77.

49 Alamán, Historia de Méjico, t. V, p. 315.

50 Gutiérrez, «La construcción del imaginario social», p. 359.

51 Abascal, La Cámara de Diputados, p. 72.

52 Lafragua et Orozco y Berra, La ciudad de México, p. 250.

53 Lafragua et Orozco y Berra, La ciudad de México, p. 251. Orozco y Berra (écrivant au début des années 1850) indique que d’autres noms, ceux de présidents de la république, doivent bientôt s’ajouter à ceux déjà inscrits.

54 «Les députés se sont réunis en groupes en accord avec leurs idées politiques» ; Sartorius, México hacia 1850, pp. 201 et 202.

55 Gutiérrez, «La construcción del imaginario social», pp. 545–6.

56 Abascal, La Cámara de Diputados, p. 96.

57 Guerra, Le Mexique, t. I, p. 103.

Additional information

Notes on contributors

Annick Lempérière

Annick Lempérière is Professor of History at the Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Paris, with a specialism in Latin American History. Her publications include Les clercs de la nation. Intellectuals, État et société au Mexique, 1910–1968 (Paris, 1992); Los espacios públicos en Iberoamérica. Ambigüedades y problemas. Siglos XVIII y XIX (Mexico, 1998), in collaboration with François-Xavier Guerra; Penser l’histoire de l’Amérique latine. Hommage à François-Xavier Guerra (Paris, 2012); Entre Dios y el Rey: la républica. La ciudad de México de los siglos XVI al XIX (Mexico, 2013). She has published in leading specialist journals such as Historia contemporánea, Ayer, Historia mexicana, and Nuevo mundo, mundos nuevos; Estado, t. 3 de J. Fernández Sebastián (Dir.), Diccionario Político y social del mundo iberoamericano. Conceptos políticos fundamentales, 1770–1870, 10 vols (Madrid, 2014).