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SIL Proceedings, 1922-2010
Internationale Vereinigung für Theoretische und Angewandte Limnologie: Verhandlungen
Volume 10, 1948 - Issue 1
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Original Articles

Alcuni caratteri generali dei laghi marginali sudalpini

Con 6 fig. e 10 tabelle nel testo

Esquisse des caractères généraux des lacs marginaux au bord méridional des Alpes

Some general features of the border lakes south of the Alps

Pages 50-69 | Published online: 01 Dec 2017
 

Résumé

En vif contraste avec la situation qui se présente sur le pourtour extérieur de l'are alpin, à son bord intérieur les lacs marginaux apparaissent en nombre très restreint et encore groupés dans un petit territoire d'à peine 190 km de long.

Ces cinq lacs: Orta, Maggiore, Côme, Iseo et Garda (on a excepté ici le Lac de Lugano qui gît pour la plus grande part en territoire suisse et dont l'origine et l'évolution sont affreusement compliquées) ont d'évidents caractères en commun: la forme des cuvettes, l'orientation tout à fait parallèle de leurs grands axes, la profon- deur considérable, le niveau de la plus grande plaine de fond.

Ce sont tous des bassins qui, sous une surface restreinte, ca- chent des volumes remarquables d'eau, ce qui ressort au mieux en comparant les profondeurs moyennes (en tant que rapport des volumes aux surfaces) aux profondeurs maximums. L'on obtient par là une sèrie d'indices qui se groupent étroitement autour de la mâme valeur (surtout si l'on considere, dans le Lac de Garda, non pas sa surface cartographique, mais la surface du bassin originel, en y re- tranchant le golfe de Peschiera, qui s'est ajouté au lac, mais qui n'a rien à faire avec la cuvette primitive).

Si l'on admet que l'évolution d'un bassin lacustre, en tant que contrôlée par des facteurs morphométriques, est surtout déterminée par le rapport entre le volume et la surface, il s'ensuit que ces lacs son sujets à une évolution lente et qui se poursuit, depuis le même â;ge, avec la même vitesse générale.

Or, il y avait, au bord méridional des Alpes, d'autres lacs mar- ginaux, par exemple dans les amphithéâtres morainiques des glaciers de la Dora Riparia, de la Dora Baltea, du Tagliamento, etc.; ils ont disparu sans exception, quoique quelques uns d'entre eux eussent des surfaces aussi étalées que le Lac Majeur actuel. C'est qu'ils n'avaient pas de grandes profondeurs; et c'est aussi que dans le cas des cuvettes qui ont subsisté, il s'agissait d'anciennes formes du terrain, profondément creusées dans la surface topographique, en tout cas précedentes à l'époque glaciaire qui n'a fait que de les modeler à nouveau et de les transformer, une fois encore, en des lacs, à peu près tels que nous les voyons aujourd'hui.

Bien que tellement anciens au point de vue de la génèse des cuvettes, ils sont en effet des lacs jeunes au point de vue de leur évolution morphométrique et c'est bien la première d'entre ces deux conditions qui a déterminé la seconde.

Il n'y a presque pas de traces de vieillissement morphologique de ces bassins, si l'on excepte la progression de la plaine alluvionale dans les bras en amont et l'étalement de quelques deltas qui sont parvenus, en maint cas, à retrancher du bassin principal des petite lacs tels que les lacs de Mergozzo, Mezzola, etc.

Le peu de données que nous avons à disposition ne permet pas de faire ressortir avec ampleur les caractères commune à leurs eaux. Mais l'on peut affirmer sans trop de crainte de démentis, que ce n'est pas les conditions actuelles des bassins d'alimentation qui cré- ent des différences marquantes entre les lacs actuéis. Le régime ther- mique, et surtout les températures de fond ne sont pas influencées de façon saisissante par la valeur des aires que les glaciers occupent dans le bassin d'écoulement. Ces températures de fond vont en croissant de l'ouest vers l'est et ne montrent aucune autre relation avec les conditions des cuvettes et de leur alimentation, c'est-à-dire qu'elles sont probablement en fonction d'un effet de latitude et de l'allure des isothermes de juillet.

Le régime thermique de ces lacs, autant que nous pouvons tirer des généralisations des données dont nous disposons, semble présenter un caractère en commun: le très faible développement et la courte durée su saut thermique; des précisions à ce sujet sont données dans le texte original.

Pour ce qui concerne le trophisme, quoique nous ne possédions encore des données suffisantes à une discussion profitable de cette question, il apparaît comme très probable qu'il s'agit partout de bassins typiquement oligotrophes. Pour le lac d'Orta (qui se trouve dans des conditions tout à fait spéciales à cause d'un empoisonnement total d'origine industrielle), aussi bien que pour les lacs Maggiore et de Côme, nous possédons assez d'informations sur ce point; pour les autres, nous en sommes réduits à supposer que les choses ne se passent pas d'une façon très différente.

Aucun d'entre ees lacs n'est menacé pour ce que nous en savons, de ees redoutables glissements du trophisme par causes édaphiques qui ont donné tant de soucis à nos collègues suisses, et qui — pa raît-il — commencent à préoccuper aussi les limnologistes anglais. Une recherche conduite assez récemment sur ce problème, dans un des bassins du laC de Côme, n'a révelé que des traces minimales d'eutrophisation, quoiqu'il s'agit d'une portion du lac située à pro- ximité du port de la ville de Côme.

Les teneurs d'oxygène sont partout suffisamment élevées, même sur les grands fonds; le phytoplankton et le nannoplankton sont typiques pour des eaux oligotrophes, Oscillatoria ne compie presque pour rien. Il y a bien de temps à autre des flos aquae en quelques endroits du lac de Côme, provoqués par des associations oú Microcystis ou Ulothrix prédomine, mais ce sont des phénomènes éphémères qui ne laissent presque pas d'échos dans les équilibres biocénotiques du lac.

Nous sommes done encore loin d'une eutrophisation édaphique de ces grands bassins profonde.

Est-ce que ces lacs sont aussi des lacs méromictiques? Nous n'en possédons pas les preuves, mais par quelques indices, nous supposons que ce soit le cas; nous pensons d'ailleurs que la méromixie est la condition générale des nappes d'eau assez profondes, comme la littérature de ees dernières années paraît le montrer pour des cuvettes lacustres situées dans les conditions les plus disparates.

Quant au peupleraent et à la biologie de ces lacs, nous en savons encore assez peu, ce qui est sans doute très regrettable. Le plus d'informations touche malheureusement au domaine qui a peut-être le moins d'importance à ce point de vue: le zooplankton.

Nous sommes presque dépourvus d'informations sérieuses tenant à la productivité globale et pour ce qui concerne phytoplankton et nannoplankton, nous en sommes encore à peu près aux listes des Auteurs les plus anciens. Pour ce qui concerne le zooplankton à Crustacés, Rina Monti a donné, il y a vingt ans, un tableau comparatif qui a besoin d'une certaine revision. Ces données ont été reportées dans le texte original de ce papier.

Pour ce qui concerne les Poissons, les populations de nos lacs ont été tellement raélangées et brassées par des immissione répétées dont on n'a pas très souvent gardé les données d'une façon suffisamment exacte, qu'il vaut mieux de ne pas les prendre en considération sur le fondement du matériel d'information dont nous disposons maintenant.

Relativement à la succession des faciès biocénotiques au cours de l'année, nos informations sont satisfaisantes pour le seul Lac Majeur, oú l'on a pu travailler d'une façon continuative à ce problème pendant plusieurs années. Même pour le Lac de Côme, nos données sont encore trop fragmentaires, surtout si l'on tient compte du niveau d'exactitude auquel l'on est obligé de pousser l'analyse, si l'on veut en tirer des résultats qui aient un dégré de vraisem- blance statistiquement significatif.

Ainsi, tandis que nous pouvons affirmer que, dans ses grandes lignee, le peuplement planktique de ces bassins est très homogène, ce qui d'ailleurs n'a pas une très grande signification au point de vue général — nous avons pu démontrer que, pour quelques espèces en particulier, chaque; cuvette héberge une différenciation locale assez prononcée.

Or, ce problème — qui a reçu d'ailleurs une solution générale — est assez intéressant pour ces lacs marginaux puisqu'ils sont assez anciens pour que la différenciation ait effleuré le seuil du niveau spécifique, ce qui semble être le cas, par exemple, pour le Diaptomus Steueri du lac de Garda.

Dans l'un de ces grands lacs nous avons aussi pu mettre en évidence que la distribution du mésoplankton est inhomogène dans le plan horizontal et probablement revêt l'aspect de l'essaim. C'est peut-être dans cette condition qu'il faut rechercher une des causes de la différenciation très poussée entre populations de la même cspèce dans les différents points du lac.

En conclusion, ces lacs marginaux du bord méridional des Alpes nous apparaissent comme des systèmes remarquablement stables, nettement oligotrophes, très semblables entre eux, en proie à une évolution presque seulement morphométrique et par là très lente, qui vont offrir encore pour beau nombre d'années — bien supérieur à la durée de nos vies de chercheurs! — un champ très promettant pour des recherches comparatives sur la vie physique et biologique de grandes masses d'eau en condition juvénile.

Summary

Owing to the lack of a systematic and careful collection of analytical data over a long period on the Italian border lakes, it is still hard to draw general conclusions on their limnological features and the type of evolution they are going through. But from available data, the big border lakes south of the Alps seem to represent very stable systems owing to their morphometric characters. They are oligotrophic in a classic sense, very similar, and undergoing a very slow evolution, probably controlled by mere morphometric factors. They show no conspicuous differences in specific composition and cyclic succession of their zooplanktic populations.

The greatest difference between them and the Swiss lakes lies in their resistance to eutrophication. While for the Italian border lakes we can assume that, till now, their trophic evolution is mainly a morphometric one, for the Swiss lakes the edaphic factor takes the first place, as is demonstrated by the density of human dwellings on the shores and by the intensity of the surrounding agriculture.

It seems probable that the Italian border lakes, owing to their general features, represent a transition between temperate and subtropical lakes, but for the factual demonstration of this hypothesis a lot of analytical and comparative work is still needed.

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