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Resumé
La Lagune de Venise comprend un bassin de 58,600 hectares; elle est nettement séparée de la mer, avec laquelle elle communique seulement par les trois ports-canaux de Lido, Malamocco et Chioggia. La quantité d'eau douce qui y parvient est minime. A travers ces trois ports la lagune est vivifiée périodiquement par les eaux marines qui entrent pendant la marèe haute et sortent par marèe basse. Le mouvement de l'eau qui entre dans la lagune est plus intense dans les parties les plus proches de la mer, tandis que dans les parties les plus internes il se propage avec une vitesse progressivement décroissante. La quantité d'eau qui pénètre dans la lagune et qui se mélange avec les eaux lagunaires est plus grande pendant les marées de syzygie que pendant celles de quadrature, et atteint son maximum aux equinoxes.
Durant l'été les eaux lagunaires ont une température moyenne plus élevée que celle des eaux marines, tandis que durant l'hiver on observe le phénomène inverse. Les eaux lagunaires sont soumises & des variations thermiques plus accentuées, particulièrement dans les parties les plus internes de la lagune.
Dans le port-canal de Chioggia les eaux marines du flux entrant ont une salinité moyenne plus élevée (33,5‰) que les eaux lagunaires du flux sortant (32,5‰). Les eaux lagunaires sont soumises à une plus forte évaporation ou à la diluition; elles présentent des variations de salinité plus fortes que celles de la mer.
A l'intérieur de la lagune les eaux s'enrichissent en oxygène et en conséquence de la fonction clorofillienne il y a une élévation du pH quand elles s'étendent sur des fonds couvert de végétation. Sur les fonds lagunaires on observe une production ahondante de sels nutritifs, nitrates, nitrites, phosphates, qui détermine aussi l'enrichissement des eaux par ces sels; il est plus élevé en automne-hiver qu'au printemps-été, quand la vie animale et végétale est plus intense. La concentration des ces sels nutritifs dans les eaux qui pénétrent dans la lagune dépend aussi de la masse d'eau marine qui pénétre dans la lagune; elle est par conséquent plus élevée pendant les petites marées de quadrature et minima pendant les grandes marées de syzygie.
Le plancton introduit par l'eau de mer dans la lagune subit une mortalité sélective. Il présente des maxima au printemps et en automne. Le zooplancton qui entre de la mer est constitué en grand partie par des Copépodes (adultes et larves), puis par des larves de Gastéropodes et de Lamellibranches, par des Polychètes, des larves de Décapodes et d'Échinodermes, des Chétognates, des Appendiculaires. Dans le flux sortant les Copépodes, les larves d'Échinodermes, les Chétognates et les Appendiculaires sont moins abondants, tandis que les larves de Lamellibranches et de Gastéropodes sont parfois plus nombreuses. A l'intérieur de la lagune on observe la production d'un plancton propre, du aux espèces qui s'y reproduisent (Copépodes, Lamellibranches, Gastéropodes).
L'eau de mer apporte par le courant de marée une charge de matériel biologique qui sur les fonds lagunaires est minéralisé. La lagune représente un milieu d'activité biologique intense, qui détermine la production d'une faune abondante, mais plus monotone et pauvre en espèces que celle de la mer.