Limnologie des lacs karstiques

Résumé

Les lacs du karst dinarique se forment dans les dépressions superficielles fermées de difféerente grandeur (dolines, ouvalas, poljes), dues à l'érosion karstique. Alimentés principalement par l'eau des sources et s'écoulant par la voie souterraine, les lacs karstiques se distinguent par l'astatisme prononcé, qui est déterminé par la répartition inégale des précipitations (climat méditerranéen) et par la capacité d'écoulement souterrain.

L'astatisme saisonnier des poljes-lacs périodiques est le résultat de leur évolution hydrographique. La plupart de ces lacs ont été autrefois (pliocène, diluvium) des lacs permanents qui possédaient un émissaire superficiel. A ce Stade se trouvent encore les poljes-lacs d'Ohrid, d'Ostrovo, de Prespa et de Petersko, dont les trois derniers ont déjà perdu leur émissaire superficiel. Avec l'élargissement progressif des gouffres d'absorption (ponors), les anciens lacs karstiques permanents ont d'abord perdu le mode d'écoulement superficiel, leur niveau a baissé ensuite progressivement et enfin ils sont devenus des lacs périodiques. Le Stade final de cette évolution hydrographique est le polje karstique sec.

Les lacs karstiques, même ceux de faible profondeur, se caractérisent par une oligotrophie primaire qui est déterminée par le facteur édaphique (terrains rocheux dénudés et pauvres en substratum pédologique, composé principalement de sols squelettiques; eau d'alimentation provenant des sources très pauvres en sels nutritifs de P et de N), Ils ne sont pas à désigner comme alcalitrophes, leur teneur en CaO étant modérée. Il est possible que leur grande richesse en végétation macro-phytique contribue à la pauvreté en production planctonique.

Les conditions thermiques favorables (climat doux méditerranéen) augmentent le taux de productivité organique des lacs karstiques. Ceci explique la disproportion apparente entre le revenu annuel en poissons assez élevé et la biomasse modeste du plancton et du peuplement de fond.

Les petits lacs karstiques sont souvent soumis aux influences culturales et ils deviennent alors facilement eutrophisés.” Sinon, ils gardent leur oligotrophie primaire.