Abstract
The author analyses the way in which public discourse was used and perverted by the Argentine military régime of 1976 to 1983 in order to obscure or justify torture, repression, murder and wholesale abuse of human rights. He shows how the military's use of language conforms to the model of “Newspeak” as defined by George Orwell. This perversion of political discourse has obvious parallels in Chile, Uruguay and other Latin American countries subjected to repressive régimes, where terms such as “democracy” and “liberty” have been systemically used to describe their polar opposites. While this practice reached its most extreme manifestations under the military régime, the author argues that “the crisis of the public language has been a matter of record in Argentina's political life for quite some time”, and that the problem has not entirely disappeared with the return to democracy since 1983.
L'auteur analyse la façon dont le régime militaire argentin, entre 1976 et 1983, a usé et abusé du discours officiel pour occulter ou pour justifier la torture, la répression, le meurtre et la violation généralisée des droits de la personne. Il montre comment l'utilisation du langage par les militaires se conforme au modèle du «Novlangue» («Newspeak») comme le définissait George Orwell. Cette perversion du discours politique trouve un parallèle évident au Chili, en Uruguay et dans d'autres pays latino-américains soumis à des régimes répressifs, où des termes tels que «démocratie» et «liberté» ont été systématiquement utilisés pour décrire leurs contraires. Bien que cette pratique ait atteint son paroxysme sous le régime militaire, l'auteur soutient que «la crise du discours officiel est sensible depuis un bon moment dans la vie politique de l'Argentine» et que le problème n'est pas entièrement disparu avec le retour à la démocratie en 1983.