Comment sortir du ‘terrorisme’? La violence politique et les conditions de sa disparition en France et en République Fédérale d'Allemagne en comparaison 1970–années 1990

Abstract

Research on political violence and terrorism is usually focused on the origins and the dynamics of violence. This article attempts to overcome the neglect of ways of leaving terrorism. One important hypothesis of this article is that terrorism should be understood as a strategy of communication. How did states and societies face the ‘communicative challenge’ posed by terrorism? This question will be applied to the cases of left-wing terrorism in 1970s and 1980s West Germany and France. In the 1970s, in West Germany, a political dialogue with the left-wing group RAF (Rote Armee Fraktion) seemed to be impossible, whereas in France violent groups engaged with the wider public through public communication. By this way an escalation of violence could be avoided, but in the 1980s French terrorist groups such as Action Directe modelled themselves on the West German RAF: as a consequence, any communication with the state or society was interrupted. At the same time, in West Germany, the question of whether a dialogue with the RAF should be started was at the core of public discussion. Some stated that it would be the only possibility to make them give up, while others rejected any idea of communicating with terrorists. The West German and French cases show us that the communicational situation, especially the degree of integration of the concerned left-wing groups in public discourse, had an important impact on the outcome of violence.

Notes

 [1] Voir à ce propos Fetscher et al., “Ideologien der Terroristen in der Bundesrepublik Deutschland”, 179.

 [2] Rote Armee Fraktion, Das Konzept Stadtguerilla, 40.

 [3] Voir Agit 883 , no. 86, 6 décembre 1972, in: Bewaffneter Kampf . Texte der RAF. Auseinandersetzung und Kritik, Graz (1973): 213–16. Les numéros du journal Agit seront prochainement accessibles sur CD-Rom, sous la direction de Markus Mohr.

 [4] Ibid., 221.

 [5] Voir Waldmann, Terrorismus.

 [6] “Natürlich kann geschossen warden.” Der Spiegel 15 juin 1970: 75.

 [7] Voir l'article “Terror in Berlin!” Bild-Zeitung 13 avril 1968.

 [8] Voir Balz, “Der Sympathisanten-Diskurs im deutschen Herbst,” 320–50.

 [9] “Die Bölls sind gefährlicher als Baader-Meinhof.” Quick 2 février 1972.

[10] Voir Balz, “Sympathisanten-Diskurs”.

[11] Pour la fréquente utilisation de métaphores de guerre dans ce débat voir Musolff, Krieg gegen die Öffentlichkeit et ibid., “Terrorismus im öffentlichen Sprachgebrauch der BRD”, 302–19.

[12] Le Monde, 31 May 1970: 10.

[13] Voir Sommier, La violence politique et son deuil, 238.

[14] Ibid, 94.

[15] Ibid.

[16] Geismar, Pourquoi nous combattons. Ibid. Tragt den Klassenkampf in die Armee! Beiträge der Gauche Prolétarienne und von Lotta Continua zum antimilitaristischen Kampf. München, 1971; Vers la guerre civile .

[17] Bernard Lambert, secrétaire de la Fédération des agriculteurs de l'Ouest, fournit un soutien actif à GP.

[18] Tels Sartre aux Temps Modernes, Casamayor à Esprit, Jean Daniel au Nouvel Observateur etc.

[19] Voir Wieviorka, Société et terrorisme, 513ff.

[20] Voir note en bas de page, numéro 17.

[21] Voir Le Monde 2 juin 1970: 8.

[22] Voir Le Monde 3 juin 1970: 9.

[23] Voir Les Temps Modernes, Hors-série, “Nouveau fascisme, nouvelle démocratie”, janvier 1972.

[24] Voir Le Monde 6 juin 1970: 8.

[25] Voir Le Monde 31 mai 10.

[26] Voir Van der Poel, Une révolution de la pensée, 44.

[27] Voir à titre d'exemple la réaction de Jean Daniel dans Le Nouvel Observateur, 1 décembre 1970.

[28] Voir Le Monde, 26 novembre 1970.

[29] Pour la distinction entre le politique et le non-politique voir les réflexions de Haupt, “Politische Gewalt und Terrorismus”, 59–73, ici 68.

[30] Voir Hamon et Rotman, Génération, tome 2: Les années de poudre.

[31] Ibid., 286.

[32] Ainsi en 1970 un commando de GP pilla une épicerie fine de Paris et distribua les vivres dans un foyer d'immigrés en banlieue.

[33] Baum, “Die Herausforderung des Terrorismus an Staat und Gesellschaft, 37–51, ici 51.

[34] Des extraits se trouvent dans: Jeschke und Malanowski, Der Minister und der Terrorist, 108–14.

[35] Voir l'article “Wir müssen den Staat verändern. Gespräch mit Horst Mahler”, in taz 3 janvier 1980.

[36] Ibid.

[37] Ibid.

[38] Concernant le procès, voir: Hannover, Die Republik vor Gericht 1975–1995, 149ff.

[39] Voir l'article “Ein bitterer Auftakt. Zu den Hintergründen der Kampagne um Klein und Mahler”, in taz 31 janvier 1980.

[40] Ibid.

[41] Voir l'article de Friedrich Karl Fromme, “An einen Tisch”, in FAZ 3 janvier 1980.

[42] Dans Der Spiegel se trouvaient un grand nombre de courriers de lecteurs réagissant à l'entretien. Pour la citation voir Der Spiegel, 28 janvier 1980: 194.

[43] Voir “Ihr habt unseren Bruder ermordet.” Die Antwort der Brüder des Gerold von Braunmühl an die RAF. Eine Dokumentation, Reinbeck b. Hamburg 1987, 23–31, ici 23.

[44] Voir l'article “Treffend sind Eure Kugeln. Brief der Brüder von Gerold von Braunmühl”, in taz 7 novembre 1986, publié dans: “Ihr habt unseren Bruder ermordet”, 19–22.

[45] Voir l'article de Pankraz, v. Braunmühl und die Morddämonen, in Die Welt, 10 novembre 1986, publié dans: “Ihr habt unseren Bruder ermordet”, 90–91.

[46] C'est Peter-Jürgen Boock qui s'est exprimé à ce sujet et à qui les frères von Braunmühl ont attribué le prix Gustav Heinemann, qui à l'origine leur était destiné. Boock, membre de la RAF, avait été un des premiers à quitter le noyau dur de l'organisation, même si à l'occasion il a pu exagérer le rôle qu'il a joué dans ce contexte. Il pensait que les auteurs du meurtre ne pouvaient pas ignorer la lettre et qu'elle était susceptible de renforcer les doutes quant au bien-fondé de leur action. Voir l'interview avec Peter-Jürgen Boock, “Kennzeichen D”, 3 juin 1987, publié dans: “Ihr habt unseren Bruder ermordet”, 110f.

[47] Voir l'article “Die Kritik an der RAF-Politik ist zugleich eine Kritik an uns selbst. Autonome zur RAF”, in Schwarzer Faden 1 (1987).

[48] Voir entre autres l'article “Kinkel: “Zur Versöhnung bereit sein”, in taz 6 janvier 1992.

[49] Voir l'article de Wolfgang Gast, “Konsens für RAF-Haftentlassungen”, in taz 3 janvier 1992.

[50] Voir l'article de Klaus Jünschke, “Im Westen was Neues, Bonn zeigt in Person des Justizministers Kinkel ungeahnte Zivilcourage”, in taz 3 janvier 1992. Jünschke avait rejoint la RAF en 1972 à l'intermédiaire du Sozialistisches Patientenkollektiv et avait été condamné à la perpétuité en 1977 avant d'être gracié en 1988.

[51] Dartnell, Action Directe, 64–65 et 75. En effet, certains membres d'AD avait milité dans les NAPAP (Noyaux armés pour l'autonomie populaire), un groupe armé qui au-delà de l'auto-dissolution de GP en 1973 avait continué la lutte maoïste à travers divers attaques et attentats, dont l'assassinat de Jean-Pierre Tramoni en 1977, le vigile qui lui avait tué le militant maoïste Pierre Overney en 1972.

[52] Ibid., 73–96.

[53] Voir Libération 6 août 1981.

[54] Voir Berstein, Milza et Bianco, Les années Mitterrand, les années du changement, 1981–1984, actes du colloque “Changer la vie, les années Mitterrand 1981–1984”, 14–15 et 16 janvier 1999.

[55] Comme en témoigne le fameux discours de Cancoun de Mitterrand en 1982.

[56] Voir Dartnell, Action Directe, 148f.

[57] Le Figaro 12 août 1982: 1.

[58] Voir Dartnell, Action Directe, 79.

[59] Voir Plenel, “Ist Action directe in deutscher Hand?”.

[60] Voir à titre d'exemple Le Figaro 16 avril 1980: 1 et 3 août 1982: 6.

[61] Voir appendice Dartnell, Action Directe, 197–200. L'auteur y a rassemblé les communiqués, déclarations et autre écrits d'Action Directe.

[62] Voir Dartnell, Action Directe, 153f.

[63] Voir commentaire Libération 19 novembre 1986.

[64] Le Figaro 28 janvier 1985: 1.

[65] Voir Le Figaro 31 mars 1986: 1.