Technological culture: Its representations and potential for theorizing technology education

Abstract

In this article, technological culture is considered through a prism of comparative analysis as a way of contributing to a theoretical understanding of technology education. Two major representations of technological culture are the technocratic and humanistic approaches. Contrasting Russia and the West (with some emphasis on England) provides an opportunity to highlight the differences in these approaches. In the Russian context, the concept of technological culture has a very positive connotation. It is considered as an important concept in theorizing technology education and as a means of humanizing technology and incorporating broad sociocultural issues. In Western countries, on the other hand, technological culture is not associated with the inclusion of humanistic understanding or moral values in technical phenomena. Technocratic ideology, instrumentalism and rationality, and the view that technology represents a threat to humanity are often associated with technological culture.

Although these views characterize technological culture in very different ways, they illustrate the universal quest to identify key features for incorporation into technology education. The author argues that technology education should be value inclusive, should create possibilities for reflection, and should overcome the purposive‐rational approach to technology.

Sommaire exécutif

Cet article se penche sur la culture technologique, vue ici à travers un prisme comparatif, afin d'offrir une contribution au discours théorique sur l'enseignement des technologies. Les deux principales représentations de la culture technologique analysées sont l'approche technocratique et l'approche humaniste. Une opposition entre la Russie et l'Occident (en particulier l'Angleterre) fournit l'occasion de mettre en évidence les différences entre ces deux approches. Dans le contexte russe, la notion de culture technologique a des connotations très positives. Elle est considérée comme un concept important dans l'élaboration théorique en enseignement des technologies ; elle est vue comme un moyen d'humaniser cet enseignement et d'y intégrer des questions socioculturelles de vaste portée. En Occident, la culture technologique ne se caractérise par aucune notion de compréhension de type humaniste ni ne se préoccupe de la valeur morale des phénomènes techniques. Au contraire, l'idéologie technocratique, l'instrumentalisme et la rationalité, et l'idée que les technologies représentent une menace pour l'humanité, sont des traits qu'on associe souvent à la culture technologique. Cette séparation nette entre les technologies et la culture est évidente dans de nombreux documents qui traitent des curricuiums en enseignement des technologies.

Le fait d'utiliser la notion de culture technologique comme moyen d'humaniser l'enseignement des technologies en Russie, et le fait de ne pas l'utiliser en Angleterre, peut avoir pour conséquence qu'on conceptualise l'enseignement des technologies selon deux perspectives opposées : d'une part la possibilité d'être responsable et réfléchi, de développer des technologies appropriées et de mettre en pratique certaines valeurs (y compris morales), et d'autre part une absence de réflexion, une approche instrumentale et le développement d'une intelligence pratique (plutôt que critique). Cependant, la préoccupation sous‐jacente est celle de définir les aspects clés d'un bon enseignement des technologies. Celui‐ci doit se pencher sur les valeurs, fournir des occasions de réflexion et rejeter l'approche rationnelle comme fin en soi. Le discours théorique sur l'enseignement des technologies doit refléter le principe qu'on ne peut accorder au rationnel (défini comme efficacité et économie) le même degré de priorité qu'aux autres valeurs. II est nécessaire de l'assortir de considérations morales. L'enseignement des technologies doit se développer dans le cadre d'un paradigme humaniste : des technologies qui tiennent compte des valeurs, des technologies qu'on étudie pour leur valeur intrinsèque (dans la terminologie de Beck), des technologies orientées sur la personne et non sur l'économie.