Variables scriptographiques dans Circus (1972) de Maurice Roche

Click to increase image sizeClick to decrease image size

Notes

Notes

1.  « Nous savons bien que lire, c’est d’abord regarder, mais l’excessive rapidité de lecture à laquelle nous sommes contraints […] nous amène à traverser immédiatement cet aspect visuel pour ne nous intéresser qu’au sens, […] » (Butor, « Préface » 8, je souligne).

2.  [Agrave] la suite de Jean Gérard Lapacherie (voir infra), Jan Baetens distingue le grammatexte du scriptotexte. Le premier terme désigne « l’écrit qui accentue [le] champ graphico-visuel tandis que le second nomme la catégorie d’ « écrit o[ugrave] ce travail fait ou semble faire défaut » (51).

3.  Mentionnant Opéra-Bouffe, Lapacherie classe ce texte dans la quatrième catégorie de son tableau récapitulatif (293), « celle de la réactivation non figurative des potentialités scripturaires » à laquelle se rapporte ce que H. Meschonnic a appelé les « typographies foisonnantes »: « Il n’y a pas de figuration, mais la linéarité scripturaire est détruite » (291).

4.  « On peut […] prendre le signe typographique lui-même comme élément de base de la construction d’un écrit; direction dans laquelle s’engagea, parmi d’autres pionniers, pour une prosodie narrative typographique, voici quelque dix ans, Maurice Roche dans Compact » (Roubaud 188).

5.  Le signe du dollar qui devient un des deux « éclairs » des SS illustre cette violence critique et polémique du texte de Roche (Charbonnier 11–2).

6.  Terme emprunté à la textique de Jean Ricardou, Intelligibilité structurale de l’écrit.

7.  Ainsi Lapacherie sépare deux degrés intermédiaires entre ces deux pôles : d’un côté, « le partiellement figuratif » qui « mêle le langage et l’image » qui correspond au degré idéogrammatique, le calligramme illustrant bien en général ce mixte de signes linguistiques et de dessins ; d’un autre côté, le « relationnellement figuratif », degré diagrammatique, d’après le concept de diagramme défini comme « une icône de relation ». L’on a ainsi « quatre degrés de figuration scripturaire » […] l’icône, l’idéogramme, le diagramme et l’alphabet, quatre modes différents de représentation par l’écriture » (288). Le problème avec cette catégorisation étant, que par métonymie, la catégorie alphabétique, qualifiée à juste titre d’« abstraite », se trouve inféodée à une logique de représentation iconique et donc caractérisée de manière négative comme « non figurative » (supra).

8.  Dans la typologie de J. G. Lapacherie, c’est un exemple d’idéogramme « au niveau de la lettre », alors que le calligramme est idéogrammatique « au niveau de la page » : « Au niveau de la lettre, la classe de l’idéogramme recouvre les pratiques de la mimologie graphique ou de ‘symbolisme’ typographique, dans lesquelles une lettre, tout en transcrivant un phonème, représente un objet » (290), ainsi du « O » dans le Jet d’eau d’Apollinaire.

9.  Suivant la sémiologie de Ch. S. Pierce, c’est un signe à caractère indiciel, mais dont l’indicialité, si l’on peut dire, est ici feinte ou simulée.

10.  Pour cette classe, tout ce qui est aussi décrit comme opérant plus strictement « au niveau de la lettre » caractérise aussi bien un texte comme Circus: hétéro(scripto)graphie (« suppression de l’harmonie typographique »), méta(symbolo)graphie (« la substitution de chiffres ou de signes mathématiques aux lettres d’un mot »), hétéro(scripto)graphie (« le fourmillement de la ponctuation »), etc.