Abstract
Linked to a renewed definition of writing as anterior to speech, language, and even meaning, literature emerges here as the manifestation of the immemorial inscription of an event that no longer consists in translating or transposing given familiar situations, objects, or “meanings”—but rather as an activity that initiates the inscription of unheard of and not readily available data that, in its turn, inaugurates an arch-meaning determining the very nature of what is called “literature”: that is, the manifestation of an event that stems from nothing and aims at the infinite.
Notes
1. Il écrit dans sa Lettre sur le roman qu’il conviendrait de créer « une théorie du roman qui serait théorie au sens originel du terme : une intuition spirituelle de l’objet dans un état d’esprit entièrement paisible, serein, ainsi qu’il convient pour la fête joyeuse où l’on contemple le jeu significatif des images divines. Une telle théorie du roman devrait être elle-même un roman qui restituerait en visionnaire chacune des tonalités éternelles de l’imagination visionnaire et qui s’égarerait à nouveau dans le chaos de la chevalerie ». (Eine Theorie des Romans, die im ursprünglichen Sinne des Wortes eine Theorie wäre: eine geistige Anschauung des Gegenstandes mit ruhigem, heitern ganzen Gemüt, wie es sich ziemt, das bedeutende Spiel göttlicher Bilder in festlicher Freude zu schauen. Eine solche Theorie des Romans würde selbst ein Roman sein müssen, der jeden ewigen Ton der Fantasie fantastisch wiedergäbe, und das Chaos der Ritterwelt noch einmal verwirrte.) Texte allemand : http://www.zeno.org/Literatur/M/Schlegel,+Friedrich/%C3%84sthetische+und+politische+Schriften/Gespr%C3%A4ch+%C3%BCber+die+Poesie; Texte français dans Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy, L’Absolu littéraire, Paris, Seuil, 1978, p. 328 (traduction modifiée).
2. Monsieur mon Passé est une chanson de Léo Ferré, mais où le passé se voit plutôt prié de passer vraiment, de ne plus obséder le présent …
3. Dernière strophe de l’art poétique : Que ton vers soit la bonne aventure / Eparse au vent crispé du matin / Qui va fleurant la menthe et le thym … / Et tout le reste est littérature.
4. « Étourdissons-nous avec le bruit de la plume et buvons de l'encre. Cela grise mieux que le vin. » À Ernest Feydeau, 15 juillet 1861.
5. Même lorsque Virgile, par un déplacement décisif, commence à la première personne – Arma virumque cano … Les faits d’armes et l’homme je chante … – cette personne s’entend elle-même inspirée – aspirée – par le chant. Le je littéraire, fût-il celui de Rousseau, se sait toujours comme la fiction d’un sujet de la parole et/mais comme la vérité de-dans cette parole. Il se sait issu de nulle part et exposé de même.