Abstract
Dans cette étude de la métaphore tauromachique chez Michel Leiris et Catherine Breillat, j’examine diverses manifestations de l’incorporation de l’impur dans le pur pour atteindre au sacré, ce « doigt de venin, sans lequel aucun alcool ne serait concevable, puisque l’ivresse – si euphorique qu’elle soit – ne saurait jamais être qu’une image plus ou moins approchée de notre communion future avec le monde de la mort » (Leiris, 1937, 67). Je procède en suivant le fil d’Ariane de « la corrida dans la succession même de ses phases », de ses tiers, de façon à exposer l’élaboration de l’élément impur simultanément avec la construction du sacré alors qu’il « se manifeste sous sa forme épurée de félure et qu’à la conflagration de contraire encore mal dégrossis se substitue l’ambiguïté ». Je montre enfin que la métaphore tauromachique chez Leiris et Breillat reflète une guerre des sexes dans laquelle le torero et le toro ne sont pas toujours ceux que l’on imaginait.