Abstract
La question du geste, dans sa capacite´ a` restituer au corps un certain mode de pre´sence a` e^tre enlien avec soi-me^me et les autres, est omnipre´sente dans le traitement de la psychose et despathologies graves du narcissisme. Au-dela` de toute atteinte organique, le sujet ne veut plus oune peut plus re´aliser les gestes de la vie quotidienne devenus comme impossibles a` accomplir. Il semble re´sister activement ou passivement a` toute sollicitation du monde exte´rieur te´moignantainsi d’un impossible travail de re´appropriation de son histoire en mal de repre´sentation et desymbolisation. Les groupes d’expression et de communication autour du modelage de l’argile, dudessin, de la peinture ou de l’e´criture, avec les gestes qu’ils engendrent, sont alors susceptiblesd’accueillir et de remobiliser une mise en travail de repre´sentation de soi, a` l’exte´rieur de soi, a`travers des mate´riaux non soi. L’impact the´rapeutique de ces gestes plastiques s’inscrit dans une rencontre, une liberte´ et une ple´nitude d’accomplissement soumis a` aucune finalite´ esthe´tique ni fonctionnelle. Dans l’ambiance d’un corps groupal retrouve´, des traces de vie psychique prennent forme, s’e´changent et se transforment en pre´sence de l’autre.
The question of gesture, in its ability to restore to the body, a certain awareness to self and others, is omnipresent in the clinical approach of psychosis and serious narcissism pathologies. Beyond any organic affection, the subject does not want or cannot do activities of daily living which have become impossible to accomplish. The subject seems to actively or passively resist to any solicitation from the external world. This shows an impossible work of reappropriating his or her own story, due to a lack of representation and symbolization. Therapeutic activities involving symbol-bearing objects such as argile modeling, drawing or writing and the gestures involved in those activities are then susceptible of receiving and remobilizing a work of self-representation, external to oneself and through non-self materials. The therapeutic impact of those plastic gestures lies in a conjunction, a freedom and a fullness of accomplishment not submitted to any aesthetic or functional finality. In the rediscovered group atmosphere psychic-life traces emerge, are shared, and evolve in the presence of other.