ABSTRACT
This essay focuses upon MIchel Serres’s etymological connection between peser (to weigh) and penser (to think, or judge). I take Serres to mean the weight of the world is a judging or rendering that takes place without human intention, but which places us into a new relation with the world itself. This shift occurs in his notion of the ‘parasite’ as ‘noise’, meaning the noise of the world in its complexity, and also as a ‘third’ that shifts the balance of relationships that compose the world. Such is the complexity of ‘things’: tangles of relations from which human experience and thinking first arise. The background noise of Serres’s earlier work is the confluence of science and violence whose emblematic event, its ‘third’, is the bombing of Hiroshima, whereas his later work concerns the noise of the climate crisis. In tracing this shift, I emphasize Serres’s identification with Hermes, the deliverer of messages. The point of messages is not to understand them but to receive their transmission. I suggest that Serres’s work is to intervene in this transmission: it is a parasitic performance aiming to deliver new messages and to change the balance in our relation to things.
RÉSUMÉ
Cet article explore le travail de Michel Serres en se penchant sur la connexion étymologique entre peser et penser pour conceptualiser la relation entre l’humain et le monde sans tomber dans l’objectivisme scientifique ou dans le subjectivisme de la tradition philosophique. Je comprends Serres comme affirmant le poids du monde comme un jugement ou un compte rendu qui a lieu sans l’intention humaine, mais qui nous situe dans une nouvelle relation avec le monde lui-même. Ce déplacement a lieu au sein de son propre projet dans ses notions de « parasite » comme « bruit », le bruit du monde dans sa complexité. C’est une complexité des « choses » qui sont elles-mêmes des enchevêtrements de relations d’où surgissent l’expérience humaine et la pensée. Je montre que le bruit de fond dans ses premiers travaux se situe dans la confluence de la science et de la violence dans le bombardement d’Hiroshima, et que ses travaux plus récents se soucient du bruit que constitue la crise climatique, où les effets de la science sont mondialisés et où la nature n’est plus un paysage local mais le Planète terre. En prenant note de ces changements, je mets en exergue l’identification de Serres à Hermès, le messager. L’intérêt des messages pour Serres n’est pas leur contenu, mais leur transmission, et il n’y a pas de transmission sans parasite, sans le « bruit parasite » ou interruption qui marquent leur réception. Ainsi, je soutiens que le travail de Serres est une intervention de transmission de messages plutôt qu’une tentative d’argumentation ou de défense d’un point de vue. Il appartient aux générations futures de décider si cette intervention est efficace pour déplacer le poids du monde ou si elle n’est que « simple » bruit. Peut-être la valeur du travail de Serres au long terme est-elle la projection d’un espace dans lequel le futur peut avoir lieu.
Disclosure statement
No potential conflict of interest was reported by the author.