Publication Cover
Paedagogica Historica
International Journal of the History of Education
Volume 40, 2004 - Issue 3
97
Views
1
CrossRef citations to date
0
Altmetric
Original Articles

La diffusion de la géographie dans l’enseignement français (fin XIXe siècle, début XXe) : force du mouvement et variété des projets

Pages 293-315 | Published online: 09 Aug 2006
 

Abstract

From the 1860s to the beginning of the twentieth century, the rise of academic geography in industrialized countries resulted from the need to produce geography teachers. The mushrooming of school geography, in turn, reflected a complex mixture of pedagogic thought, of a modernization trend, of nationalism and of imperialism. In France, this context caused the emergence of contrasting models describing the scientific requirements of school geography, from loose relations between scientific and pedagogical spheres to the structural link joining the republican university to the various school levels. This article details the strategy through which a group of scholars of the École normale supérieure led by P. Vidal de la Blache succeeded in creating a cognitive space for a new scientific discipline. It describes briefly its progressive introduction in elementary and in classical secondary teaching and how several older elements remained in programmes and in the school curriculum.

Notes

Monique Benoît, L’enseignement de la géographie à l’école primaire, 1867–1891 (Doctorat, Université de Paris I, 1992).

Isabelle Lefort, L’esprit et la lettre. Géographie savante–Géographie scolaire (1870–1970) (Paris, Éditions du CNRS, 1992); Id., “Deux siècles de géographie scolaire”, EspacesTemps. Les Cahiers, LXVI–LXVII (1998), pp. 146–154.

Sur cette période, pour le secondaire, outre Isabelle Lefort, L’esprit et la lettre, voir: Pascal Clerc, La culture scolaire en géographie. Le monde dans la classe (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002). Sur l’enseignement primaire, voir, outre la thèse de Monique Benoît (cf. supra), Micheline Roumégous, La didactique de la géographie. Enjeux et pratiques (1968–1998) (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2002).

Sur cet ordre d’enseignement, voir l’habilitation à diriger des recherches de Jean‐Pierre Chevalier, Du côté de la géographie scolaire. Matériaux pour une épistémologie et une histoire de l’enseignement de la géographie à l’école primaire en France (Université de Paris I, 2003). Les conclusions de cette étude originale portant sur le temps long (1830–2002), qui sont conformes à nos analyses, n’ont pu être intégrées ici.

Catherine Rhein, “La géographie, discipline scolaire et/ou science sociale? (1860–1920)”, Revue française de sociologie, XXIII (1982), pp. 223–251.

Horacio Capel, “Institutionalization of geography and strategies of change”, in: David Stoddart (Ed.), Geography, Ideology and Social Concern (Oxford, Basil Blackwell, 1991), pp. 37–69.

Jean‐Jacques Dubois, “Essai sur les professions des membres des Congrès”, in: Union géographique internationale, La géographie à travers un siècle de congrès internationaux (Caen, Imp. Ozanne, 1972), p. 53.

Vincent Berdoulay, La formation de l’école française de géographie (1870–1914) (Paris, Bibliothèque nationale, 1981; réédition: Paris, Editions du CTHS, 1995).

David Livingstone, The Geographical Tradition (Oxford, Blackwell, 1992), p. 216.

Michel Korinman, Quand l’Allemagne pensait le monde. Grandeur et décadence d’une géopolitique (Paris, Fayard, 1990).

Marie‐Claire Robic, “L’invention de la géographie humaine au tournant des années 1900: les Vidaliens et l’écologie”, in: Paul Claval (dir.), Autour de Vidal de la Blache. La formation de l’école française de géographie (Paris, Éditions du CNRS, 1993), pp. 137–147.

Rhein, “La géographie, discipline scolaire et/ou science sociale?”, p. 235.

Pierre Foncin, “Géographie”, in: Ferdinand Buisson, Dictionnaire de pédagogie et d’instruction publique (Paris, Hachette, 1880), 2ème partie, t. 1, p. 856.

Victor Karady, “Les professeurs de la République. Le marché scolaire, les réformes universitaires et les transformations de la fonction professorale à la fin du XIXe siècle”, Actes de la recherche en sciences sociales, XLVII–XLVIII (1983), pp. 90–112.

Discours de Lavisse aux agrégatifs en 1880, cité par Olivier Dumoulin, “Les noces de l’histoire et de la géographie”, EspacesTemps. Les Cahiers, LXVI–LXVII (1998), pp. 7–8.

Lucien Gallois, “La géographie et les sciences naturelles”, Revue universitaire, I (1899), p. 41.

Marcel Dubois, “La géographie et l’éducation moderne”, Revue internationale de l’enseignement, XXXV (1898), p. 236.

Numa Broc, “L’établissement de la géographie en France: diffusion, institutions, projets (1870–1890)”, Annales de géographie, LXXXIII (1974), pp. 545–565.

Victor Karady, “Stratégies de réussite et modes de faire‐valoir de la sociologie chez les Durkheimiens”, Revue française de sociologie, XX (1979), pp. 49–82. Sur les relations de longue durée entre histoire et géographie voir: “Histoire/Géographie, 1. L’arrangement”, EspacesTemps. Les Cahiers, LXVI/LXVII (1998), et “Histoire/Géographie, 2. Les promesses du désordre”, EspacesTemps. Les Cahiers, LXVIII/LXIX/LXX (1998).

Marie‐Claire Robic, “Bertrand Auerbach (1856–1942). Éclaireur et ‘sans grade’ de l’École française de géographie”, Revue géographique de l’Est, XXXIX/1 (1999), pp. 37–48.

Bertrand Auerbach, “Caractère et tendance de la science géographique”, Annales de l’Est, II (1888), pp. 63–64.

Marcel Dubois, “L’avenir de l’enseignement géographique”, Revue internationale de l’enseignement, XV (1888), p. 465.

Ibid., p. 472.

Ludovic Drapeyron, “Les résolutions et irrésolutions du Congrès international de géo­graphie de 1889”, Revue de géographie, XIV/1 (1890), pp. 40–49.

Émile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique (Paris, Félix Alcan, 1895).

Marie‐Claire Robic, “Des vertus de la chaire à la tentation de l’action”, in: Paul Claval & André‐Louis Sanguin (dir.), La géographie française à l’époque classique (1918–1968) (Paris, L’Harmatan, 1996), pp. 27–58.

Le premier article paraît dans les Annales de géographie, pp. 97–111, le second dans la Revue de synthèse historique, pp. 219–240. Voir l’ouvrage posthume de Vidal de la Blache, Principes de géographie humaine (Paris, Armand Colin, 1922; réédition: Paris, Utz, 1995), les nombreuses rééditions de Jean Brunhes, La géographie humaine. Principes et exemples (Paris, Félix Alcan, 1910), le livre posthume d’Albert Demangeon, Problèmes de géographie humaine (Paris, Armand Colin, 1942), et la grande série publiée par Maximilien Sorre, Les Fondements de la géographie humaine (Paris, Armand Colin, 1942–1950).

Pour une analyse des liens entre la création des Annales par Marc Bloch et Lucien Febvre et l’école de géographie, voir: André Burguière, “Histoire d’une histoire: la naissance des Annales”, Annales ESC, XXXIV/1 (1979), pp. 1347–1359; Jacques Revel, “Histoire et sciences sociales: les paradigmes des Annales”, Annales ESC, XXXIV/1 (1979), pp. 1360–1376; Krzysztof Pomian, “L’heure des Annales. La terre, les hommes, le monde”, in: Pierre Nora (dir.), Les lieux de mémoire II, 1: La Nation (Paris, Gallimard, 1986), pp. 377–429; voir aussi: Marie‐Vic ­Ozouf‐Marignier, “Géographie et histoire”, in: Antoine Bailly, Robert Ferras & Denise Pumain (dir.), Encyclopédie de géographie (Paris, Economica, 1992), pp. 93–107; voir aussi note 18.

Outre les nombreux lecteurs qui connaissent alors Vidal de la Blache, savant, patriote et écrivain, les géographes sont à l’honneur dans les milieux du régionalisme, partisans d’une décentralisation à géométrie variable, qui apprécient leurs monographies des régions françaises et des petits pays.

Cf. les interventions d’un géographe de deuxième génération après Vidal, Albert Demangeon (1872–1940), qui écrit dans une revue moderniste destinée aux instituteurs, Le Volume, où il va jusqu’à prôner une rupture entre géographie et histoire et son alliance avec les ­sciences naturelles. Sur ce thème voir: Denis Wolff, “Une rupture non consommée”, EspacesTemps. Les Cahiers, LXVI–LXVII (1998), pp. 80–92. Voir aussi les interventions de Vidal de la Blache, Dupuy et Gallois aux Conférences pédagogiques de 1905 réunies au moment des réformes, qui ont été publiées dans les Annales de géographie en 1905.

Voir: Lefort, L’esprit et la lettre, pp. 33sqq.

Instructions pour la sixième, cinquième et troisième citées par Lefort, L’esprit et la lettre, p. 34.

Ibid., p. 35.

Ibid.

Voir aussi: Marie‐Françoise Durand & Micheline Roumégous, “Le fardeau de l’école républicaine?”, Le Débat, XCII (1996), pp. 58–67.

Sur cette orientation épistémologique et sur les enjeux des recherches en didactique de la géographie, voir pour le primaire: Roumégous, La didactique de la géographie, et, pour le se­condaire, Clerc, La culture scolaire en géographie. Sur la dynamique des recherches en didactique voir un point fait par Jean‐Pierre Chevalier & Isabelle Lefort, “Enseigner la géographie, quelques décennies de réflexions didactiques en France”, in: Rémy Knafou (dir.), L’état de la géographie. Autoscopie d’une discipline (Paris, Belin, 1997), pp. 54–67. Voir aussi: Annick Le Roux, “De la didactique disciplinaire à la formation des enseignants”, Cahiers de la RMSH, XXVIII (2002), pp. 71–86. Sur les relations entre géographie et histoire à l’école voir le dossier d’EspacesTemps. Les Cahiers, LXVI/LXVII (1998). Sur la géographie comme discipline scolaire voir aussi: François Audigier, Les représentations que les élèves ont de l’histoire et de la géographie. À la recherche des modèles disciplinaires entre leur définition par l’institution et leur appropriation par les élèves (Doctorat, Université de Paris VII, 1993).

Marie‐Claire Robic, “Variations sur la forme: l’exercice cartographique à l’école (1868–1889)”, Mappemonde, II (1991), pp. 38–44, et III (1991), pp. 34–40; Id., “Carte et topographie: quand pédagogues, savants et militaires définissent l’intelligence du terrain (1870–1914)”, in: Catherine Bousquet‐Bressolier (dir.), L’il du cartographe et la représentation géographique du ­Moyen Âge à nos jours (Paris, Comité des travaux historiques et scientifiques, 1995), pp. 245–265.

Ferdinand Buisson, Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, t. I (2 vol.) et t. II (2 vol.) (Paris, Hachette, 1880–1887).

Les manuels du primaire de cet éditeur ont été dirigés par P. Foncin.

Paul Vidal de la Blache, “La carte de France au 1/50000”, Annales de géographie, XIII (1904), pp. 113–120.

Olivier Dumoulin, “Les noces de l’histoire et de la géographie”, rappelle son succès spectaculaire qui fait que seule l’université de Poitiers n’avait pas de chaire de géographie en 1914 alors qu’il n’en existait qu’à Paris en 1870.

Voir: Olivier Orain, “Les ‘postvidaliens’ et le plain‐pied du monde. Pour une histoire de la géo‐graphie”, in: Jacques Lévy & Michel Lussault, Logiques de l’espace, esprit des lieux. Géographies à Cerisy (Paris, Belin, 2000), pp. 93–109; Roumégous, La didactique de la géographie.

Log in via your institution

Log in to Taylor & Francis Online

PDF download + Online access

  • 48 hours access to article PDF & online version
  • Article PDF can be downloaded
  • Article PDF can be printed
USD 53.00 Add to cart

Issue Purchase

  • 30 days online access to complete issue
  • Article PDFs can be downloaded
  • Article PDFs can be printed
USD 259.00 Add to cart

* Local tax will be added as applicable

Related Research

People also read lists articles that other readers of this article have read.

Recommended articles lists articles that we recommend and is powered by our AI driven recommendation engine.

Cited by lists all citing articles based on Crossref citations.
Articles with the Crossref icon will open in a new tab.