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Abstract
By analyzing the comic strip albums of the 2000s about Emil Zatopek, this article aims to show that making sportsmen heroes is the work of the media in which comic strips are involved, namely through artists’ memory and/or the images they used to build their stories. From then on, the myth is perpetuated through the decades owing to the repeated use of the same imagery made up of clichés, whether photos or renewed beliefs. Zatopek, les années Mimoun by Marcel Couchaux (2006) particularly draws our attention because, beyond the glorious years of the Czechoslovakian champion, this work expresses the influence of such heroes in both collective and children’s imaginations, allowing everyone to become or to remain a ‘little Zatopek.’
En analysant des albums des années 2000 évoquant l’athlète Emil Zatopek, l’ambition de cet article est de montrer que l’héroïsation des sportifs est une construction médiatique à laquelle participe la BD, notamment par le biais de la mémoire des auteurs et/ou l’appropriation d’images pour construire leurs récits. Dès lors, le mythe se perpétue au fil des décennies par la mise en scène renouvelée de la même imagerie, faite de clichés, qu’ils soient photographiques ou croyances réitérées. Zatopek, les années Mimoun de Marcel Couchaux (2006) retient particulièrement notre attention, car, dépassant les années de gloire du champion tchécoslovaque, l’œuvre exprime le rayonnement de ce héros dans l’imaginaire enfantin et collectif, permettant à chacun de devenir ou de vouloir rester un « petit Zatopek ».
Déclaration
Aucun conflit d’intérêts potentiel n’a été rapporté par les auteurs.
Notes
1. Équivalent du Panthéon des sportifs.
2. Adidas et Bata reprendront l’image de Zatopek pour vanter les qualités de chaussures de course à pied.
3. Couchaux (2006), planche 33, case 6.
4. Toutes les citations en italique de l’article sont issues de deux entretiens avec l’auteur réalisés en août et octobre 2015.
5. Site : www.pastis.org/6piedssousterre.
6. Londres (1948) Or sur 10 000 mètres et Argent sur 5 000 mètres; Helsinki (1952) Or sur 5 000 mètres, 10 000 mètres, et Marathon.
7. À Bruxelles en 1950 sur 5 000 mètres et 10 000 mètres puis en 1954 à Berne sur 10 000 mètres.
8. Paavo Nurmi (Finlande), Gunder Haegg (Suède), Viljo Heino (Finlande)….
10. Sport mondial, 9, novembre 1956, p. 24.
11. Sport mondial, 1, mars 1956, p. 48.
12. C’est ainsi que des milliers de jeunes et de travailleurs s’engagent dans ce que l’on nomme le « Mouvement Zatopek ». Participer à ce mouvement, c’est avant tout prendre un engagement devant la nation et ses dignes représentants pour se surpasser. Prendre un « engagement Zatopek », c’est se faire la promesse, à soi et à la patrie, que l’on peut améliorer ses performances sportives, mais aussi son éducation, sa culture et son habileté professionnelle.
13. On notera l’approximation puisqu’il s’agit du Fartlek (jeu d’allures) et non du fractionné proprement dit.
14. Dans le dossier Marathon de l’album.
15. Film de Jean Renoir 1938.
16. La photo en fin d’album fait écho à cette case. Marcel Couchaux y figure, dans les années 2000, sous l’affiche géante de ses héros d’Helsinki.
17. Même si l’auteur reconnait « je ne lisais pas L’Équipe autant que je le prétends dans la bande dessinée ». Entretien avec l’auteur réalisé en aout 2015.
18. Les cases 5 et 6 sont un véritable hommage rendu au dessinateur de l’époque puisque Marcel Couchaux reproduit directement les dessins de Pellos.
19. Planche 7, case 5.
20. Planche 4.
21. Planche 10, case 6. Le 11 juin 1955, un terrible accident durant les 24 Heures du Mans causa la mort de 84 personnes.
22. Planche 42, case 6.
23. Cases 5 et 6.
24. Seul Jean Echenoz tente, dans son ouvrage Courir (Citation2008), de nuancer voire de tuer ce mythe.
25. Planche 5, case 2.
26. Planche 4, case 2.
27. Planche 18, case 4.
28. « On peut admettre qu’il y a hommage. Par conséquent il a sa place dans l’album. Mais chaque médaille a son revers ». Entretien avec l’auteur réalisé en octobre 2015.