Résumé
Les guerres de guérilléros incarnent mieux que tout autre phénomène politique les contradictions du lien entre la contrainte et le consentement. Cet article utilise les perspectives sur les guerres de manoeuvre et de position de Gramsci, dans le but d'analyser les tensions entre la démocratie et le totalitarisme dans la guerre de guérilléros et la manière dont elles ont été résolues dans les relations entre les civils et les guérilléros et les luttes idéologiques au niveau des chefs militaires. Les voix des “dissidents” démocratiques arrivés à des postes de commandement durant la crisede ZANU de 1975 à 1977 sont enregistrées et analysées de façon à illustrer certaines de ces tensions et les solutions qui y ont été apportées. La confrontation entre la dialectique de démocratie et la contrainte dans la guerre a été un facteur crucial dans la création d'une identité qui a encouragé une perspective critique parmi les membres de ce groupe de cadres. La conclusion pose la question de savoir si les discours post-coloniaux sur le pouvoir peuvent aider à mieux comprendre des situations similaires.