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Paedagogica Historica
International Journal of the History of Education
Volume 40, 2004 - Issue 3
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Original Articles

L’invention de la dissertation littéraire dans l’enseignement secondaire français

Pages 261-277 | Published online: 09 Aug 2006
 

Abstract

The dissertation was originally a literary genre practised in France since the middle of the seventeenth century (Saint‐Evremond, Boileau). The genre was created in imitation of the Latin dissertatio that itself goes back to the sixteenth century, several thousand of which having been received by the Bibliothèque nationale de France before the nineteenth century. Little by little, the number of French dissertations caught up with the number of Latin dissertationes in the catalogue of the library, with equality being reached by 1800. In the second phase, in the eighteenth century, the exercise of the dissertation passed from literary or erudite circles to the academic and university world. But it was only during the nineteenth century that it spread in the French university, first to the licence and the agrégation in the humanities, in its double Latin and French form, then in philosophy classes, where it was practised in the two languages. During the first half of the century, the distribution of the French composition exercises followed a simple principle: up to the rhetoric class (the first), the students wrote narratives and discourses (French, but also Latin) that applied the principles of traditional rhetoric (imitation of the great writers, amplification, figures, pompous style); in philosophy, one moved on to the dissertation, which was based on contrasting principles (rigorous treatment of the subject, self‐determination of the plan and the general organization, adoption of a precise style devoid of useless decorations). In the second half of the nineteenth century, the dissertation gradually won ground over the discourse, which, in this period of rapid evolution, remained too much bound to the most traditional classic humanities. It began to be practised in the rhetoric class, and preference was given to French literature (but also Latin and Greek). In 1836, for the first time, a literary dissertation was given on a classical author in a public examination (it was a competition for the agrégation in humanities). After 1870, the taste for French literature, which till then was the poor relative of classical studies, invaded secondary‐school education, as a reaction to the defeat and the loss of national territory. In ten years, a decisive evolution occurred, first in minds and then in the regulations. The Latin discourse, which was the major examination for the baccalaureate, was done away with by Jules Ferry in 1880 and was replaced by a “French composition on a literary or historical subject”. The literary dissertation was henceforth on track. It remained only to find ways of teaching it to students, which would still take several decades.

Notes

L’abbé Prévost, Manuel lexique ou Dictionnaire portatif des mots français dont la signification n’est pas familière à tout le monde, nlle éd. (Paris, Didot, 1767).

Le catalogue informatisé BN‐Opale Plus, plus récent et plus complet (il intègre les anonymes, les factums, les périodiques, etc.), n’offre malheureusement pas les mêmes possibilités. Les données ici présentées ne portent donc que sur les notices comportant un nom d’auteur.

Cf. Daniel Roche, Le Siècle des Lumières en province. Académies et académiciens provinciaux, 1680–1789 (Paris, EHESS, 1978).

Cf. Antoine Picon, Architectes et ingénieurs au siècle des Lumières (Marseille, 1988).

Cf. Pierre Albertini, L’Enseignement classique à travers les exercices manuscrits des élèves, 1600–1940 (Paris, INRP, 1986).

La source est ici: [Ministère de l’Instruction publique], Etat numérique des diplômes et des certificats de capacité conférés par les facultés de théologie, de droit, des sciences et des lettres, par les écoles préparatoires à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres et par les commissions des lettres de 1804 à 1863 (Paris, Imprimerie impériale, 1865), 75 pp.

Le Bulletin de l’instruction publique et des sociétés savantes de l’académie de Caen publie (janvier 1842) tous les “sujets de composition donnés par la faculté des lettres de Caen depuis 1815” jusqu’en 1841. Il sauve ainsi de l’oubli les premiers sujets de composition française qui aient été proposés au XIXe siècle dans un établissement public. Tous les sujets mentionnés ici sont empruntés à notre recueil La Composition française au XIXe siècle, dans les principaux concours et examens, de l’agrégation au baccalauréat (Paris, Vuibert, INRP, 1999).

Statut portant règlement général sur les concours de l’agrégation des collèges (27 décembre 1828).

Règlement des concours de l’agrégation (28 février 1837).

Statut concernant les collèges royaux et communaux (4 septembre 1821).

Le Dictionnaire universel. Panthéon littéraire et encyclopédie illustrée (1852).

Circulaire qui prescrit l’interdiction des exercices de poésie française dans les lycées, les collèges et les autres établissements d’instruction publique (18 décembre 1812).

Souvenirs (Paris, Calmann‐Lévy, 1912).

A. Sayous, Conseils à une mère pour l’éducation littéraire de ses enfants (Paris, Hetzel, 1863), p. 187.

Cf. Augustin Jacquet, Le Discours latin (Paris, Belin, 1863).

Circulaire aux proviseurs sur l’enseignement secondaire (27 septembre 1872).

Circulaire aux recteurs sur l’enseignement de la langue et de la littérature françaises (14 décembre 1872).

Arrêté sur le plan d’études des lycées (classes de lettres) (23 juillet 1874).

Circulaire du vice‐recteur de l’académie de Paris (Adolphe Mourier) aux inspecteurs de l’académie, relative à l’envoi d’un programme pour l’enseignement du français dans les lycées et collèges (5 avril 1875).

Circulaire relative à l’enseignement littéraire (8 novembre 1875).

Le règlement du baccalauréat exige à l’époque que les candidats passent les épreuves écrites par séries de vingt, ce qui explique le grand nombre des sujets proposés. 1100 sujets de composition latine donnés au baccalauréat ont été relevés pour l’ensemble de la période 1853–1880. Le total des sujets réellement proposés est sans doute très largement supérieur.

Pour plus de détails sur cette période, voir notre article, “Le baccalauréat et les débuts de la dissertation littéraire (1874–1881)”, Histoire de l’éducation, no. 94, mai 2002, pp. 103–139, no. spécial L’Examen, évaluer, sélectionner, certifier, XVIe–XXe siècles (sous la dir. Bruno Belhoste).

Instruction relative à l’enseignement du français dans les lycées et collèges (22 février 1909).

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