Abstract
Critics have read Apollinaire's “Lul de Faltenin,” one of Alcools’ most obscure poems, as a veiled narrative allegory of a mythological figure such as Ulysses or Orpheus. The present article argues that one can read “Lul de Faltenin” neither as a narrative nor in terms of a given mythological figure. Instead, the style and devices of “Lul de Faltenin” suggest it should be approached in light of Mallarmé's poetics of oblique evocation, which avoids narrative and privileges circumlocution and ambiguity. In “Lul de Faltenin,” Apollinaire's poet-hero of the same name appears suspended in a contradictory space, or to move unpredictably between a series of spaces: the sea, the forest, and/or the starry sky. Lul de Faltenin's virtual existence in all of these spaces demonstrates the poet's gift of ubiquity, present in other poems and stories by Apollinaire. Here, Apollinaire does not directly thematize ubiquity as in other texts; instead, he suggests it by way of fused antinomies and equivocation. But for Apollinaire, Mallarmé is not just another poet. He represents an Other, a foreign sensibility and a distinct poetic lineage. Appropriating Mallarmé's practice therefore demonstrates Apollinaire's ability and desire to occupy at will any point in the poetic landscape.
Notes
1. A propos de ce manuscrit, des protestations d’ignorance douteuses d’Apollinaire, et de son relatif silence au sujet de Mallarmé, voir Campa 120–21.
2. Jean Burgos et Philippe Renaud notamment ont suggéré le rapprochement de “Lul” à “A la nue accablante tu”; voir Cellier 74.
3. Tous font allusion aux résonances érotiques d’“A la nue accablante tu,” mais je n’ai pu découvrir aucune analyse développée de cet érotisme dans la critique mallarméenne. Pour une lecture non érotique, voir notamment Marchal 251–56.
4. Les sirènes “tir[ent] aux mers la langue”: peut-être s’agit-il aussi de tirer la langue du poème aux mers, comme on tirerait une couverture vers soi. Les matelots tirent en sens inverse, vers la terre.
5. Cellier 76, je souligne. Cellier peine à expliquer pourquoi il y aurait encore des flammes dès lors que cet “Icare” se trouve dans l’eau.
6. Notons au passage que cette situation ressemble à celle de Merlin dans L’Enchanteur pourrissant, où des “animaux” mythologiques viennent parler au mage comme autant de vautours autour d’une carcasse.
7. Louis, “Lul de Faltenin” 9–11; Louis, “Encore ‘Lul de Faltenin’“ 7–9; Bates 7–9; Renaud 498–500. Aucune marque grammaticale n’indique que Lul de Faltenin est un homme, mais on l’a toujours soutenu tel. Serait-ce possible de voir en lui/elle un être sans sexe, androgyne? Lul, ce(tte) châtré(e) impuissant(e), est elle-même une sirène, attirant irrésistiblement les “animaux” vers ses blessures saignantes.
8. Entre maint autre exemple, Malcolm Bowie remarque l’exceptionnelle prolifération du i dans Un coup de dés; 135–36.
9. Ajoutons que le quintil ABABA de “Lul” est lui aussi chiasmatique.
10. Sur ce héros “impersonal, abstract, human ‘Type,’” voir Shaw 94.