Les types de violences faites aux femmes et aux filles au Burkina Faso : vers des interventions sociojudiciaires prônant l’autonomisation individuelle et collective

RÉSUMÉ

Au Burkina Faso, les violences faites aux femmes et aux filles sont omniprésentes. Les objectifs de cet article visent à comprendre les types de violences vécus par les femmes et les filles victimes de violences qui viennent consulter l’association Africa Agriculture Vision, un organisme communautaire, et à proposer un modèle d’intervention sociojuridique adapté favorable à l’empowerment individuel et collectif. L’analyse de 20 récits recueillis expose des violences de différentes natures. De ces types de violence vécus, les contributions de cet article sont le phénomène de la polyvictimisation et la proposition commune d’un modèle favorable à l’autonomisation des victimes.

ABSTRACT

In Burkina Faso, violence against women and girls is ubiquitous. The aim of this article is to understand the different types of violence experienced by women and by girls who reach out to the community organisation Africa Agriculture Vision, and to offer an appropriate socio-legal model for intervention, favouring individual and collective empowerment. The analysis of the 20 testimonies collected in our study reveals different types of violence. This article will highlight, through these contributions, the phenomenon of polyvictimisation and the joint proposal of a model which would favour the empowerment of victims.

MOTS-CLÉS:

• femmes et filles victimes de violences
• interventions sociojudiciaires
• empowerment individuel
• empowerment collectif
• Burkina Faso

Notes

1 Banque mondiale (2022): https://www.banquemondiale.org/fr/country/burkinafaso/overview#1 (Consulté le 13 mars 2022)

2 Plus la valeur de l’IIG est élevée, plus les disparités entre les femmes et les hommes sont importantes.

3 United Nations Development Programme, Human Development Report : https://hdr.undp.org/en/faq-page/gender-inequality-index-gii#t294n24. L’indice d’inégalité de genre est un indicateur composite (PNUD 2010) qui met en évidence le manque à gagner en matière de développement économique, imputable aux inégalités de genre. Plus sa valeur est élevée, plus les disparités entre les femmes et les hommes sont importantes.

4 United Nations Development Programme, Human Development Report : https://hdr.undp.org/en/countries/profiles/BFA.

5 L’indice de développement de genre est un indicateur statistique composite (PNUD 1995) qui vise à montrer, de façon chiffrée, que le développement ne profite pas aux hommes et aux femmes de manière égalitaire.

6 Africa Agriculture Vision: AAV.

7 Langue parlée par les Mossis, ethnie dominante au Burkina Faso.

8 Ces informations sont manquantes pour quatre répondantes.

9 Sources des données: Annuaire action sociale 2019. Ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale.

10 1 NSP.

11 Dans le cadre de cet article, les mots « empowerment » et « autonomisation » sont utilisés comme synonyme.

12 Sources des données: Rapports des cellules genre/annuaire statistique femme et genre, 2018: www.sig.bf; www.presidencedufaso.bf; www.information-sur-le-burkina-faso.com.

Additional information

Notes on contributors

France Desjardins

France Desjardins, docteure en management de projets, est chargée de cours au Département des sciences économiques et administratives à l’Université du Québec à Chicoutimi et à l’École nationale d’administration publique. Elle est également membre du Laboratoire de recherche et d’intervention en gouvernance des organisations et membre associé au Laboratoire d’études multidisciplinaires en gestion de projet. Elle possède une maîtrise en administration publique et un baccalauréat en science de la criminologie de l’Université de Montréal. Ses travaux de recherche portent, entre autres, sur les questions sociales telles que l’empowerment des individus et des collectivités.

Salmata Ouedraogo

Salmata Ouedraogo est titulaire d’un doctorat (PhD) en économie appliquée (HEC Montréal) et est spécialisée en microéconomie appliquée au développement. Professeure titulaire au Département des sciences économiques et administratives de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), ses travaux de recherche portent sur des problématiques pratiques de développement, telles que la pauvreté, le genre, la santé et l’éducation.

Anastasie Amboulé Abath

Anastasie Amboulé Abath est professeure au Département des sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Titulaire d’un doctorat (PhD) de l’Université Laval, elle mène des recherches sur la question des rapports sociaux de sexe, race, classe sociale. Elle s’intéresse notamment aux différentes formes de violences faites aux femmes et aux questions de justice sociale dans l’éducation. Elle est chercheuse régulière au Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire, membre du réseau PÉRISCOPE et membre du Réseau québécois en études féministes (RéQEF).