Cet ouvrage présente une synthèse des inondations remarquables recensées en France jusqu’en 2011, et s’inscrit dans l’application en France de la directive européenne sur les inondations. Il intègre des informations anciennes recueillies dans le monumental inventaire de Maurice Champion (1858–1864), mais s’appuie essentiellement sur l’évaluation préliminaire des risques d’inondation (EPRI) réalisée en 2011 par IRSTEA et Acthys-Diffusion centrée sur la documentation conservée dans les services de l’Etat, couvrant finalement une période de plus de deux cents ans (de 1771 à 2011). Il rassemble des informations sur près de 200 inondations remarquables regroupées sur les six districts de la métropole (Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône-Méditerranée-Corse, Seine-Normandie) et sur les cinq départements d’outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion). Les caractéristiques générales et les enjeux particuliers de chaque secteur géographique sont exposés. Pour chaque événement remarquable retenu, deux groupes d’information ont été extraits et synthétisés concernant la météorologie et l’hydrologie d’une part (description générale des phénomènes, localisation géographique, type d’inondation, dates de début et de fin de l ‘événement, et/ou sa durée, périodes de retour des phénomènes pluies et débits), les impacts et conséquences de l’inondation sur la vie et la santé humaine, la société, l’économie, l’environnement et le patrimoine culturel d’autre part.
Les auteurs soulignent eux-mêmes que dresser une synthèse concernant les inondations en France à l’échelle séculaire constituait une gageure, en raison des délais impartis à l’exercice, de la diversité à l’échelle de la France des phénomènes naturels en jeu, mais peut-être surtout parce que l’on ne dispose pas encore de grille de lecture permettant d’associer et de comparer selon des critères objectifs toutes les données selon différentes échelles de temps et d’espace, la météorologie et l’hydrologie étant à cet égard bien en avance sur les sciences humaines et sociales. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit, comme les inondations qu’elle étudie, d’une somme remarquable, première étape de la conception de plans de gestion des risques d’inondation (PGRI) qui devraient voir le jour à la fin de l’année 2015. Dans ce cadre et au delà, car il sera toujours nécessaire de tirer des leçons des évènements passés, elle sera très utile aux différents intervenants de la prévention du risque d’inondation (chercheurs, ingénieurs, décideurs), permettant à tous d’accéder à une information historique fiable et synthétique concernant des évènements trop souvent oubliés (Syndrome du « On n’avait jamais vu ça ! ») et nous ne pouvons qu’en conseiller à tous la roborative lecture.
P. Hubert
Paris