Deleuze and the Theory of Addiction

Abstract

This theoretical article presents and applies the theories of the French philosopher Gilles Deleuze. The article takes as its starting point the observation that current biomedical, social and psychological research does not provide a coherent view of the nature of addiction and there is a great deal of controversy in the field. The material philosophy of Deleuze provides the opportunity to introduce new ideas and bridge the gaps between different theories and approaches. Deleuze's philosophy is especially useful since neurological research on addiction has developed rapidly. Deleuzian concepts have implications not only for the general theory of addiction, but also for different theories on treatment and recovery. A Deleuzian theory, developed in this article, analyzes addictions as situational and interactional processes. Alcohol and drugs are used because they are connected with situations and interactions that enable the production of desire. They change and alter the body. Addiction alters the production of desire and life itself begins to be reduced to alcohol, drugs or a specific mode of behavior. Recovery from addictions is connected with the changes in life that offer subjects an open future. A recovering body must increase its capacity to be affected and be capable of creating new biopsychosocial connections of desire.

Keywords:

• addiction
• alcoholism
• body
• Deleuze
• health
• theory

Notes

1. “Tout culmine en has been. Cet effet de fuit du passé, cette perte de l'objet en tous sens, constitue l'aspect dépressif de l'alcoolisme” (Deleuze 1969 : 186).

2. “Le moment présent n'est plus celui d'effet alcoolique, mais celui de l'effet de l'effet” (Deleuze 1969 : 185).

3. “Les drogués ne cessent de retomber dans ce qu'ils voulaient fuir” (Deleuze & Guattari 1980: 349).

4. “Ça fonctionne partout, tantôt sans arrêt, tantôt discontinu. Ça respire, ça mange. Ça chie, ça baise. Quelle erreur d'avoir dit le ça. Partout ce sont des machines, pas du tout métaphoriquement: des machines de machines, avec leur couplages, leur connections” (Deleuze & Guattari 1972 : 7).

5. “Le masochiste s'est fait un CsO dans de telles conditions que celui-ci ne peut plus dès lors être peuplé que par des intensités de douleur, ondes dolorifères. Il est faux e dire que le maso cherche la douleur, mais non moins faux qu'il cherche le plaisir d'une manière particulièrement suspensive ou détournée. Il cherche un CsO, mais d'un tel type qu'il ne pourra être rempli, parcouru que par la douleur, en vertu des conditions mêmes où il a été constitué. Le douleur sont les populations, le meutes, les modes du maso-roi dans le désert qu'il a fait naître et croître. De même le corps drogué et les intensités de froid, les ondes frigidaires” (Deleuze & Guattari 1980: 188).

6. “Il y a des images, les choses mêmes sont des images, parce que les images ne sont dans la tête, dans le cerveau. C'est au contraire le cerveau qui est une image parmi d'autres. Les images ne cessent pas d'agir et de réagir les unes sur les autres, de produire et de consommer. Il n'a aucune différence entre les images, les choses et le mouvement” (Deleuze 1990 : 62).

7. “Si l'on demande pourquoi la santé ne suffirait pas, pourquoi la fêlure est souhaitable, c'est peut-être parce qu'on n'a jamais pensé que par elle et sur ses bords, et que tout ce qui fut bon et grand dans l'humanité entre et sort par elle, chez des gens prompts à se détruire eux-mêmes, et que plutôt la mort que la santé qu”on nous propose” (Deleuze 1969: 188).

8. “Arriver à se saoûler, mais à l'eau pure… . Arriver à se droguer mais par abstention, prendre et s'abstenir, surtout s'abstenir” (Deleuze & Guattari 1980: 350).