Nos Spectacles 1946–1975: présence et effacement d'une revue catholique

Abstract

Nos Spectacles , founded in 1932, was the official organ and voice of two successive associations concerned with Catholic amateur theatre in France, which constituted a means of conserving and propagating Catholic values. After 1945, the journal renewed its dedication to raising the artistic level of Catholic theatre through a process of acculturation of the faithful, but in decidedly different conditions for Catholicism as a whole in a secular society. Nos Spectacles is therefore an interesting case study in the participation of Catholic organisations in a wider context. Over the years, the increasing preference of Catholic stages for a non-Catholic repertoire and the important part played by Catholic amateurs in the administration of the global amateur sector led, along with the decline of parish and diocesan organisations, to the disappearance of the journal's specifically confessional identity and its eventual merger with a purely secular counterpart.

Notes

 [1] Notre livre, Le Théâtre catholique en France au XX ^e siècle en France (Phillips 2007), trace l'évolution de ce théâtre entre 1920–1945. Le premier chapitre de la Deuxième Partie est consacré à Nos Spectacles de la période 1932–1940.

 [2] Voir en particulier l'ouvrage collectif dirigé par Georges Cholvy (1988a).

 [3] Bloch-Lainé appartenait aux Comédiens Routiers de Léon Chancerel dès l'origine de la troupe en 1929 (voir le livre indispensable de Maryline Romain 2005).

 [4] Nous donnerons désormais les références à la revue sans le titre, sous forme de numéro, année et page. Les numéros des années 1946–1947 sont désignés par le mois, la sérialisation ne commençant qu'en 1948.

 [5] Tous ces propos se trouvent dans Nos Spectacles, 75, 1960, pp. 1–15.

 [6] Voir le numéro spécial et hors série de juin 1950, p. 2.

 [7] Nous suivrons les avatars de cette crise et sa résolution d'après le récit qu'en donne Nos Spectacles. Ce récit est corroboré en tout par l'histoire des amateurs, pourtant assez sommaire, dans le livre de Jacques Ducrot et André Fonnet (s.d.).

 [8] Ce mouvement devient ensuite la CIFTA (‘fédérations’ remplace ‘sociétés’ et l'on ajoute ‘de langue française’).

 [9] On trouvera ce décret en fac-similé dans Marie-Madeleine Mervant-Roux (éd.), Du Théâtre amateur: approche historique et anthropologique (2004), pp. 73–74. Ce livre néglige presque totalement la contribution des amateurs catholiques avant ou après 1945.

[10] Cette association d'artistes catholiques est fondée par Georges Le Roy, sociétaire de la Comédie-Française, et Gaston Baty, directeur du Théâtre Montparnasse, en 1927. Tombée en déclin avant la Deuxième Guerre, elle est relancée en 1947 et existe jusqu'à nos jours. Voir Phillips (2007), Deuxième Partie, Chapitre VIII.

[11] Pour Chancerel, voir Romain (2005) et Phillips (2007), Deuxième Partie, Chapitre VII.

[12] Henri Mancardi écrivait à la fin des années 1930 une chronique de théâtre pour la revue Latinité, dont le rédacteur en chef était Jacques Reynaud, revue associée étroitement avec l'Action Française et avec un nationalisme culturel xénophobe.

[13] La situation à travers la France s'avérait inégale. Selon Marie-Thérèse Cloître (1999), la dernière représentation connue pour le théâtre des amateurs catholiques date de 1967. Voir son article in Cholvy et Tranvouez (1999).

[14] Ducrot et Fonnet apportent des détails plus abondants sur le fusionnement des deux organisations dans Quand les amateurs entrent en scène (s.d., pp. 18–20).