La presse jeunesse face au sport. Le développement en France d'une culture entre tradition et modernité dans les années 1960

Abstract

En France, la tension entre modernisme, porté par la jeunesse, et tradition, soutenue par d'autres groupes sociaux orchestrait les années soixante. Ceci est identifiable, dans les politiques sportives et les propositions fédérales qui ne prennent pas en compte les espérances, les valeurs et les représentations de toute ou partie de cette jeunesse française. Cet article met en avant, à travers 4 magazines pour adolescents, représentatifs de cette période, la variété de traitement réservé au sport. Dans l'analyse de ces mensuels pour teenager des années soixante, nous avons montré qu'en contraste avec la presse ‘adulte’, ces magazines annoncent les changements à venir en matière de loisir sportif. Ceci s'inscrit alors dans une forme de résistance à une culture sportive traditionnelle qui pourtant, à travers les actions politiques menées, avait pour première intention d'attirer massivement la jeunesse dans les stades.

In France, tension between modernism, upheld by young people, and tradition, supported by many social lobbyists, orchestrated the Sixties. In particular sport's political and federal proposals didn't really meet the expectations, values and representations of French youth. Thus in the article the authors focus on a sports theme through the study of four magazines for teenagers which were representative of that period. In the analysis of these monthly teen magazines, the authors show that in contrast to the ‘adult’ press, teen magazines announced changes in sports and leisure that would take the form of resistance to a traditional model which had, on the contrary, intended to attract the young.

Notes

 [1] Cet article se situe dans la continuité des travaux présentés dans Modern & Contemporary France, vol. 15, n^o 3 (2007).

 [2] Salut les Copains, « à lui seul, diffusait en décembre 1964: 933 752 exemplaires sur un tirage de 1 069 250. La diffusion totale par numéro en décembre 1965 était de 916 899 sur un tirage de 1 059 997 » (Cloître 1967, p. 122).

 [3] Selon le travail de F. Marion (2007), les exemplaires écoulés arrivent difficilement à 100 000. Sachant que cette presse est lue deux à trois fois par exemplaire, cela représente un lectorat de 200 000 à 300 000 au maximum de la parution.

 [4] L'ensemble des positions prises par M. Herzog durant cette période repose sur ce postulat initial. Voir notamment Martin (1999).

 [5] MAT, n^o 22, août 1966, pp. 70–71.

 [6] SLC, n^o 96, août 1970, Rubrique « Si j'étais président », p. 24.

 [7] SLC, n^o 102, février 1971, « Françoise Hardy, Si j'étais présidente », pp. 60–61.

 [8] SLC, n^o 114, février 1972, p. 46.

 [9] MAT, n^o 56, juillet 1969, pp. 61–63.

[10] SLC, n^o 42, janvier 1966, p. 39.

[11] MAT, n^o 57, août 1969, pp. 26–33.

[12] La rubrique filature est récurrente dans la revue et propose un suivi d'une vedette dans son quotidien. Le plus souvent l'hyperactivité, le confort matériel, les amis sont mis en évidence.

[13] SLC, n^o 82, juin 1969, p. 69.

[14] « Et maintenant la neige », Loisirs et Vacances de la Jeunesse, NGF, n^o 28, septembre 1965.

[15] NGF, n^o 16, août 1964, p. 30.

[16] NGF, n^o 45, mars 1967, « Killy qui rit », pp. 28–34.

[17] NGF, n^o 29, octobre 1965, « Le chrono est leur juge », pp. 50–57.

[18] Rallye Jeunesse, n^o 74, mai 1965, p. 73.

[19] NGF consacre 30 pages aux Jeux Olympiques de Grenoble dans son numéro 55 de février 1968.

[20] NGF, n^o 4, septembre 1963, p. 9.

[21] NGF, n^o 11, mars 1964, p. 5.

[22] NGF, n^o 11, mars 1964, p. 5.

[23] « Le succès ne lui a pas tourné la tête. Georges continue à partager son temps entre le football, son métier de chaudronnier, sa famille et les écoliers lensois, ses supporters », Rallye Jeunesse, n^o 60, mars 1964, p. 65.

[24] NGF, « Grandeur du sport », n^o 11, mars 1964, p. 5.

[25] NGF, « Une fille doit-elle faire du sport ? », n^o 20, décembre 1964, p. 42.