Nouvelle année, nouvel édito. Je souhaite à tous nos lecteurs, contributeurs et relecteurs une très bonne année 2021 que j’espère meilleure sur le plan sanitaire et tout aussi riche sur le plan de la recherche. Il me paraît important de profiter de cet édito pour remercier au nom du comité éditorial tous les relecteurs qui ont participé au processus de relecture des manuscrits soumis à notre revue. Celui-ci, même s’il est long, rigoureux et même quelques fois fastidieux, reste essentiel pour la qualité et la contribution des articles publiés. Je souhaite également encourager les contributeurs à soumettre leur manuscrit que nous aurons plaisir à publier et partager avec l’ensemble de la communauté de chercheurs et de praticiens.
Ce premier numéro de l’année 2021 s’articule autour des cinq articles suivant que j’ai plaisir à vous présenter.
Les trois premiers articles clôturent le numéro spécial du colloque PROLOG 2020.
Le premier article, proposé par nos collègues canadiens Martin Beaulieu, Sylvain Landry et June Marques Fernandes, s’intéresse aux enjeux de gestion de la capacité dans le contexte de la logistique hospitalière par l’entremise d’une salle de pilotage. À partir d’une recherche collaborative menée avec un centre hospitalier de la province de Québec (Canada), l’étude met en avant un choix d’indicateurs de performance pour gérer la capacité et de décisions stratégiques selon le secteur de la logistique hospitalière.
Olivier Mevel, Thierry Morvan et Nélida Morvan, fidèles au drive et au secteur de la grande distribution, étudient la perception du degré de satisfaction et les attentes des consommateurs vis-à-vis du parcours client. Ils s’interrogent également sur les mix marketing et logistique déployés par une nouvelle formule de service en grande distribution, en complément des formules déjà existantes. À partir d’une enquête empirique auprès de 1078 individus résidant en région Bretagne et en Loire-Atlantique, ils identifient différents axes émergeants qui devraient permettre aux enseignes de faire évoluer leur formule drive.
L’étude de la gouvernance d’un système d’information inter-organisationnel (SIIO) dans un contexte portuaire et donnant accès à des ressources rivales est questionné dans cette contribution originale de Marie-Laure Baron et Ali Khodadad-Saryazdi. Les auteurs mettent en évidence, en ayant recours à la théorie des communs, la manière dont les relations au sein de la communauté portuaire influencent le développement, l’implantation et l’usage du système d’information. Une étude de cas approfondie permet de révéler les enjeux de gouvernance du système d’information.
En quoi le capital social et les structures relationnelles permettent-ils aux prestataires de services logistiques, notamment dématérialisés (4 Prestataires Logistiques), de repenser le pilotage et la coordination des chaînes logistiques ? Nejib Fattam et Tarik Saikouk apportent des éléments de réponse en expliquant le rôle du capital social dans la construction d’un réseau communicationnel entre les différentes entités d’une chaine logistique. Leurs résultats soulignent que le capital social agit comme facilitateur, pourvoyeur d’opportunités d’affaires et vecteur d’acquisition d’informations et qu’il devient une compétence distinctive à valoriser et à mobiliser dans les échanges inter-organisationnels.
Enfin, la bibliothèque de la Logistique et du SCM propose sa deuxième contribution. Gilles Paché nous entraîne, comme il sait très bien le faire, dans la vie des « invisibles » de la logistique : les chauffeurs routiers. Sous les feux de l’actualité, ces derniers jouent un rôle clé durant cette crise sanitaire en se chargeant des approvisionnements de marchandises ou de la récupération des déchets. Reconnus comme des acteurs essentiels de notre bien-être, les chauffeurs routiers n’en restent pas moins des méprisés alors même qu’ils sont les témoins privilégiés de profondes mutations économiques, technologiques et sociétales que les chercheurs en logistique et SCM ne peuvent ignorer. C’est en ces mots que Gilles Paché nous invite à lire ce livre qui propose un éclairage humaniste sur la dure vie des chauffeurs routiers, ces « invisibles » au grand cœur.