42
Views
2
CrossRef citations to date
0
Altmetric
Original Articles

L’auteur Pascal Quignard

Pages 119-136 | Published online: 20 Feb 2007
 

Notes

Notes

1.  Pascal Quignard s’en distancie nettement dans Petits Traits 86.

2.  « Le vrai style est saccade — cette saccade étant le but du rêve qui érige progressivement, lui-même par saccades, le sexe masculin » (Rhétorique 146).

3.  Dans Rhétorique Spéculative, Quignard évoque aussi cette sorte de locution sans « je », cette voix par derrière qui parlerait comme un narrateur de roman derrière le personnage et dirait beaucoup plus : « l’usage de la voix-off (l’introduction du point de vue d’un narrateur) fait advenir l’impossible à voir et fait régner l’inaccessible. Toute voix-off dit le hors champ » (179).

4.  Cf. Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur ? ».

5.  On pourrait le penser quand on le voit invoquer cette sentence d’Aristote (contre Platon) : « le poiétés est moins bon juge de son ouvrage que l’usager : son action fabricatrice porte sur les moyens; la fin le dépasse » (Petits Traités II 119).

6.  Il faut entendre « l’auteur, non pas comme l’individu parlant qui a prononcé ou écrit un texte, mais comme principe de groupement du discours, comme unité et origine de leurs significations, comme foyer de leur cohérence » (L’ordre 28).

7.  Cf. Barthes qui écrit dans S/Z : « il faut relire le texte comme s’il avait été déjà lu » (Œuvres complètes 150–151).

8.  Si l’on excepte le cas des poètes élégiaques (Tibulle, Ovide et Properce) qui assimilent « faire une élégie » à « faire un amour », si ce n’est même à « faire l’amour », et celui de Martial, qui au détour de telle épigramme interpelle le cul de son lecteur.

9.  Sur ce rapport paternel auteur/lecteur, voir D. Porte, « l’Écrit enraciné » (74). En revanche, le rapport de l’auteur à son livre n’est « pas d’ordre paternel, mais amoureux et jaloux ». Danielle Porte invoque pour exemple caractéristique l’épître 1 d’Horace (144).

10.  Cornutus fut le maître de philosophie, le grand dédicataire et le relecteur privilégié de Perse.

11.  Voir aussi les études sur le sujet rassemblées dans les Actes du Colloque du PARSA-Lyon du 2–6 novembre 2002, La Citation dans l’Antiquité. Voir en particulier Gérard Salamon, « Les Citations dans les Tusculanes » (135–146).

12.  C’est ce que démontre Rémi Poignault, dans l’esprit positif de mesurer le degré de recréation poétique de l’auteur quand il s’empare de ses modèles latins.

13.  Voir par exemple sur « l’amplification », Cicéron, Orator, §XXXVI-125 à139.

14.  C’est le sous-titre des Sentences, divisions et couleurs des orateurs et rhéteurs. On peut le voir figurer à la première page de garde du livre : « controverses et suasoires » (3).

15.  Sur quelques significations de « l’origine », voir Bénédicte Gorrillot, « Le Latin de Pascal Quignard ».

16.  La citation exacte du dramaturge latin est : « homo sum: humani nihil a me alienum puto » (v.77). La traduction française en est: « je suis un homme: c’est pourquoi je pense que rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».

17.  Pascal Quignard m’a aimablement confirmé, dans une lettre du 9 mars 2005 et lors d’une conversation du 11 juin 2005, qu’il avait abondamment lu ces auteurs et qu’ils pouvaient constituer un possible modèle d’écriture. Il m’a ainsi appris qu’entre 1969 et 1976 il a méthodiquement parcouru les rayons de la Bibliothèque Nationale de France collectant ces écrivains de l’Antiquité dite tardive, qu’ils soient compilateurs, érudits ou romanciers des IIe au VIe siècles après Jésus-Christ, qu’ils aient écrit en Latin ou en Grec (la langue grand-maternelle des Latins, pour le romancier).

18.  Ces compilateurs ont vécu entre le IIe et le VIe siècles après Jésus-Christ. Le romain Aulu Gelle (IIe s. ap. JC) est l’auteur d’impressionnantes Nuits Attiques (cumulant étiquettes grammaticales, commentaires littéraires, citations d’auteurs, anecdotes d’hommes célèbres) et Athénée, grec vivant à Rome au IIIe s. ap. JC, d’un monumental Deipnosophistes (bibliothèque littéraire et philosophique portative de l’honnête homme antique),). Diogène Laërce, grec du IIIe siècle de notre ère, a composé de vertigineuses Vies (sur tous les penseurs et philosophes antiques) et Isidore de Séville (VIe s. ap. JC) a proposé en langue latine d’encyclopédiques Étymologies. Sur la figure de l’auteur chez Athénée, voir Charles Jacob, « La construction de l’auteur dans le savoir bibliographique antique : à propos du Deipnosophistes d’Athénée ». Sur Diogène Laërce, voir Foucault, « Qu’est-ce qu’un auteur ?».

Log in via your institution

Log in to Taylor & Francis Online

PDF download + Online access

  • 48 hours access to article PDF & online version
  • Article PDF can be downloaded
  • Article PDF can be printed
USD 53.00 Add to cart

Issue Purchase

  • 30 days online access to complete issue
  • Article PDFs can be downloaded
  • Article PDFs can be printed
USD 211.00 Add to cart

* Local tax will be added as applicable

Related Research

People also read lists articles that other readers of this article have read.

Recommended articles lists articles that we recommend and is powered by our AI driven recommendation engine.

Cited by lists all citing articles based on Crossref citations.
Articles with the Crossref icon will open in a new tab.