Comme une ombre lointaine : l’influence de Tolkien sur la Fantasy franÇaise

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Notes

1. On sait que l’attention générée par la lutte contre une édition « pirate » d’abord lancée par Ace Books ne fut pas étrangère à l’engouement pour Tolkien qui saisit alors certains milieux intellectuels, et tout particulièrement les campus pacifistes et hippies.

2. La collection « Ballantine Adult Fantasy », sous la direction de Lin Carter, bras droit de Ballantine pour ce domaine depuis 1965, réédite ainsi entre 1969 et 1974 des auteurs comme Lord Dunsany, William Morris, Clark Ashton Smith, H. Rider Haggard, James Branch Cabbel etc., et fait émerger quelques nouveaux talents comme Katherine Kurtz.

3. Sous la direction du jeune et dynamique spécialiste français de Tolkien, ce volume marquait de façon emblématique le début, bien tardif, de l’intérêt de la critique universitaire pour le romancier anglais.

4. Dès 1978, Sous l’araignée du Sud de Dominique Roche et Charles Nightingale (Robert Laffont) fait d’ailleurs référence à Tolkien, tout juste traduit, en quatrième de couverture (« Un conte merveilleux et terrible, dans la lignée de Tolkien, dans la tradition héroïco-fantastique des anglo-saxons, mais cette fois écrit en français dans une langue riche et imagée »).

5. Rapidement suivie en 1996 par Nestiveqnen, structure aujourd’hui en sommeil.

6. Fabrice Colin, dans ses interventions publiques au sujet du genre, ne manque jamais de rappeler cette place unique et massive qu’occupe Tolkien aux origines de la Fantasy telle qu’on la définit aujourd’hui. Par exemple, enregistrement en ligne des journées d’études « La Fantasy en France aujourd’hui. Ecrire, éditer, traduire, illustrer », Paris XIII-Paris Nord (CENEL) et « Modernités médiévales », 10–11 juin 2009.

7. Loevenbruck, Gaborit et Colin donnent tous trois (Haber 2003) la date fondatrice de leur première lecture du Seigneur des Anneaux : en 1984 ou 1985 – dans tous les cas, ils ont 12 ans.

8. Parmi les romanciers-rôlistes à l’inspiration épique, citons encore Nicolas Cluzeau (auteur entre autres de la tétralogie Le Dit de Cythèle), Chris Debien (Le Cycle de Lahm, un volume paru), ou surtout Mathieu Gaborit, qui a continué à développer son JdR Agone, tiré des Chroniques des crépusculaires, longtemps après avoir délaissé l’écriture romanesque. Jérôme Noirez, auteur de la trilogie Féérie pour les ténèbres, a été collaborateur de Multisim pour la gamme Retrofutur, Pierre Pevel a également commencé comme scénariste de JdR… Il semble au final que peu d’auteurs français ne soient en rien concernés par cette influence.

9. La quatrième de couverture place les ouvrages « À mi-chemin entre Croc-Blanc et Le Seigneur des Anneaux », avec une nette dominante de ce dernier tout de même, les passages consacrés à la louve Imala étant fort heureusement limités. 

10. On retrouve ce même type de groupe, mené par un mage gandalfien, cette fois autour d’Ariale, jeune adepte de la Voie Blanche, dans La Malerune, la trilogie suivante développée par Grimbert.

11. Cette « Petite encyclopédie » contient des informations variées, dont des développements assez conséquents sur le calendrier ithare et l’alphabet romin (Le Secret de Ji 475–502 ; L'Ombre des anciens 539–566).

12. Ce mélange s’avère d’ailleurs très proche de celui qui caractérise les « sylphes » de La Malerune !

13. Après la trilogie dark epic Le Cœur d’Aramantha, les derniers ouvrages de la romancière, publiés chez Mnémos (2008 et 2010) prennent place dans un univers pleinement singulier, le très sombre archipel des Numinées, qui mêle Italie renaissante et croyances antiques.

14. L’impressionnante bibliographie de l’auteur s’enrichit chaque année de nouveaux titres, et il s’est fait une spécialité des jeux intertextuels.

15. Les éditions de L’Oxymore, dirigées par Léa Sihol, ont rempli ce rôle, notamment avec les superbes anthologies Chimères, avant la disparition de la structure en 2006. La revue Faeries, émanation de l’éditeur Nestiveqnen, a publié des nouvelles inédites aux côtés d’articles critiques, mais n’a plus paru depuis son numéro 27, hiver 2007. Ces dernières années, c’est Argemmios qui a repris ce flambeau, gràce au travail à sa tête de Nathalie Dau. 

16. Après plusieurs titres pour la collection SF « Autres Mondes » chez Mango Jeunesse, Fabrice Colin a entre autres fait paraître le dyptique La Malédiction d’Old Haven / Le Maître des dragons chez Albin Michel, collection « Wiz ».

17. Ainsi l’hommage à Lewis Carroll, héros « déplacé » du roman, dans Leçons du monde fluctuant de Jérôme Noirez (2007).