ABSTRACT
The question of women's sports provoked controversy in Indochina and the pioneers were often criticized. This article proposes to identify the key actors in this debate and the challenges created by the female athlete. Internal as well as external factors affected this controversy.
Notes
1. Association générale des Etudiants indochinois :
N°1 en juillet 1927 p. 69 : « Le XXe siècle est un siècle d'avions, d'automobiles, de machines. Pour avancer, l'Indochine doit les avoir. Il n'est plus temps que l'Asie vive exclusivement de pensée en méprisant la matière comme autrefois. (…). Le siècle actuel est un siècle de mouvement, d'activité. L'Indochine si elle veut se relever pour s’émanciper doit chercher à se mêler dans ce tourbillon d'affaires (…). Mais elle doit aussi se conserver. Les richesses corrompent. (En Europe et aux EU) le machinisme a troublé la moralité et détruit les organisations familiales des Etats qu'il domine. Nos bonnes institutions sociales et familiales subiraient le même sort si l'Indochine ne mettait pas un frein solide à cet utile mais dangereuse machine occidentale qu'elle va importer. Ce frein heureusement est tout trouvé : le culte des ancêtres et la morale confucéenne. Il reste à bien l'utiliser ». Signé Ly Binh Hué.
2. L'auteur indique que l’élite indochinoise fait pression sur l'administration coloniale afin que les fils et filles puissent avoir accès à une éducation moderne, dans les mêmes classes que les enfants français.
3. « Nous les jeunes, vous mes sœurs, aimez le mouvement, la vitesse, la gaité qui font votre vitalité même ; exercez vos muscles. (…) Vous jeunes femmes annamites qui aimez tant vous perfectionner dans les exercices musculaires, affrontez avec audace les critiques puériles de vos voisines et portez un lot noir pour mieux travailler » (An, 12-5-1934 4).
4. « Sachez seulement que tôt ou tard nos femmes annamites devront abandonner les principes périmés de l'ancienne philosophie chinoise. Regardez les Japonaises, les Chinoises pour avoir le courage de faire les premiers pas. Vous ne serez pas pour cela considérées comme de redoutables révolutionnaires » (An, 12-5-1934 4).
5. Comme « la Presse Indochinoise » par exemple.
6. Ceci était l'une des promesses de Sarraut dans son discours d'adieu à la colonie le 27 avril 1919 à la pagode Van Mieu.
7. Il s'agit du texte d'Albert Sarraut dans son discours d'adieu à la colonie le 27 avril 1919 à la pagode Van Mieu. Il fait un bilan de son action depuis 1911 et imagine l'Indochine de demain, en formulant des idées de réformes politiques qui amèneraient par degrés le départ des Français et la gestion de cet espace directement par les élites indochinoises.
8. « (…) il est recommandé à nos lectrices et sport-women de s'intéresser au tennis non pas en tant que sport mais en tant que moyen de procurer à leur corps une ligne harmonieuse et élégante. Le sport est pour une femme un moyen de faire travailler ses muscles, assouplir ses contours et arrondir ses formes » (An, 12-5-1934 4). L'article est signé Huong An.
9. Il s'agit d'une lettre rédigée par une annamite du Tonkin, reproduite telle quelle selon Scrépel, le rédacteur en chef du journal. Tran Dan Que félicite les demoiselles en Cochinchine car elles n'hésitent pas à faire du ping-pong, du tennis ou du football malgré les remarques des garçons alors que plus au Nord, au Tonkin, les femmes ont renoncé à cause des critiques des hommes. L'auteur émet un avis qui est démentit par la presse indochinoise : en effet, la lecture attentive des journaux montre au contraire que le sport féminin continue à se développer, en dépit des quolibets reçus. Les demoiselles pratiquent des sports à l’école, participent à des championnats le week-end, sans se cacher. Des prix leur sont remis et certains journaux les mettent en exergue. Le mot « champion » se conjugue au féminin, tout comme le mot « sportif » qui apparait dans la presse en Indochine au début des années 1920.
10. Les femmes doivent oser braver le regard des mâles ; elles peuvent s'inspirer de Mme Nghia en Cochinchine ou des joueuses de Hué ou d'Annam qui participent à de nombreux tournois.
11. Qui a créé une École de cadres féminins à Dalat en 1942 pour former les futures chefs en Indochine.
Additional information
Notes on contributors
Brice Fossard
Brice Fossard is a History and Geography graduate who worked on the economical issues of the Colonial Exhibition in Hanoi in 1902; as a doctoral student in Lausanne and at Paris 1, he examines “Sports and Youth Movements in Indochina from 1858 to 1945.”