Abstract
A German bullet broke French poet and writer Joë Bousquet’s spine during World War I, and he spent the rest of his life writing in bed, paralyzed. His literary legacy demonstrates an experimental approach to Cartesianism. Whereas Descartes seeks to explain the human mind, Bousquet’s aphorisms argue that a commitment to ethics is fundamental to knowledge and creation. Bousquet interpreted his wound as his destiny. Drawing on Pierre Hadot’s work on the Stoics, I compare the notes that Bousquet wrote to himself with Marcus Aurelius’ journals. In this article, I decipher Bousquet’s meditations as spiritual exercises influenced by ancient philosophy that conceived ethics as a daily praxis rather than as a theory. I examine meditation as a reconfiguring of the body in an ethical gesture, just as Deleuze reads Spinoza in his last seminars at Vincennes.
Notes
1 Sur la critique du cogito, voir Les Capitales (Bousquet 122) et suivantes, ainsi que le livre de Nicole Bhattacharya, Joë Bousquet: Une expérience spirituelle (64–74). Dans Les Capitales, Bousquet considère le cogito comme un « acte rhétorique à l’état pur » qui « inaugure une rhétorique d’ingénieur » artificielle (126–127).
2 Joë Bousquet revient à de multiples reprises sur cet événement, notamment dans sa correspondance. Le récit détaillé des faits rapporté par le vétéran Alfred Ponsinet a été publié dans le journal l’Indépendant du jeudi 11 novembre 1965. Il est disponible dans les annexes de la biographie de Joë Bousquet établie par René Nelli (227–229). Alfred Ponsinet faisait partie de la petite patrouille menée par Bousquet. Aidé du caporal Potard, il enveloppe Bousquet blessé dans une toile de tente et le ramène au poste de secours.
3 À noter que Papillon de neige a subi de nombreuses coupes de l’éditeur Verdier. Je remercie ici René Piniès, directeur du Centre Joë Bousquet à Carcassonne, pour ses indications fructueuses et ses remarques bienveillantes lors de mon voyage de recherche en mai 2017, financé par une bourse Global Research Initiatives de New York University.
4 Paulhan, Jean. Fleurs de Tarbes ou La Terreur dans les Lettres. Paris: Gallimard, 1941.
5 Breton, André. Manifestes du Surréalisme. 1924. Paris: Gallimard, coll. “Folio Essais,” 1985.
6 Queneau, Raymond. Le Chiendent. Paris: Gallimard, 1933.
7 Ces remarques préliminaires sont extraites du second chapitre de l’ouvrage de Joseph Brami, Les Troubles de l’invention, essai sur le doute poétique de Joë Bousquet. Birmingham, AL: Summa Publications, 1987. Joë Bousquet situe également la méthode de Paulhan par rapport à la phénoménologie de Husserl, dont il a certainement lu les Méditations cartésiennes, traduites en 1931 par Emmanuel Levinas : Husserl, Edmund. Méditations cartésiennes et les conférences de Paris. Paris: PU de France, 2015.
8 Descartes, René. Discours de la méthode. 1637. Paris: Garnier-Flammarion, 2000.
9 Bousquet inscrit le mot « méditations » en tête de section aux pages 153 et 210 de Mystique. Dans cet ouvrage, il y mentionne également le Dharma, la doctrine bouddhiste (180), employant l’expression « acquérir des mérites » qui entre dans la définition du karma (181). Il était en effet familier de cette idéologie rapportée d’Asie par René Daumal. Les courts textes de Bousquet sur René Daumal ont été rassemblés par les Éditions Unes en 2014 : Bousquet, Joë. René Daumal. Nice: Éditions Unes, 2014.
10 À noter que Descartes utilise différents termes en latin, tous traduits en français par « méditation » : meditatio (réflexion, méditation), contemplatio (contemplation), ainsi que le verbe cognoscere (connaître).
11 Voir également Hadot, Pierre. Exercices spirituels et philosophie antique. 1993. Paris: Albin Michel, 2002.
12 Cette expression vient du livre de Joë Bousquet Le Mal d’enfance. 1939. Œuvre romanesque complète. Vol. 1. Paris: Albin Michel, 1979.
Additional information
Notes on contributors
Kaliane Ung
Kaliane Ung is a Ph.D. candidate in French at New York University. She publishes fiction in France and Québec. She has forthcoming articles on Violette Leduc (PU Sorbonne-Nouvelle) and Hervé Guibert (Classiques Garnier).