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Research Article

Louise Labé, une courtisane ? La controverse entre Paradin et Rubys

Published online: 08 Jun 2024
 

Abstract

L’activité de courtisane de Louise Labé est souvent évoquée ou niée par ses contemporains comme par les biographes. Cet article vise à étudier cette question à travers une controverse de deux historiens contemporains de Louise Labé, Guillaume Paradin et Claude de Rubys, chacun auteur d’une « Histoire de Lyon » et dont les opinions sont diamétralement opposées. Les mœurs d’une autre poétesse française, Pernette du Guillet, sont aussi évoqués par les deux spécialistes. En analysant les deux argumentations, le caractère, la carrière et les objectifs de ces deux historiens, nous aboutissons à une certitude quant aux mœurs de Louise Labé : elle a été une courtisane. En effet, Rubys a besoin du soutien du chancelier Bellièvre à qui il dédit son œuvre et ne peut se permettre de mentir, alors que Paradin est obligé de mentir pour pouvoir citer Louise Labé dans son livre. Enfin, nous notons que ni un admirateur sincère ni un adversaire acharné de Louise, ne contestent sa qualité de poétesse au seizième siècle. Les accusations de Rubys contre Pernette du Guillet nous semblent sans fondement.

The courtesan activities of Louise Labé were often either alluded to, or denied, by her contemporaries, as they were by her later biographers. This article aims to examine the issue through the works of two of Louise Labé’s contemporary historians, Guillaume Paradin and Claude de Rubys. They each wrote a History of Lyon, but their views on this matter are diametrically opposed. They both also allude to the lifestyle of another French poetess, Pernette du Guillet. Their arguments are examined in light of their contrasting characters, careers, and writing objectives, and that leads us to affirm as a matter of certainty that Louise Labé led the life of a courtesan. Rubys needed the support of the chancellor Pomponne de Bellièvre, to whom he dedicated his History, and he could not allow himself to lie about the matter. Paradin, on the other hand, was obliged to lie about it in order to be able to cite Louise Labé at all in his work. Neither sincere admirers nor embittered adversaries of Louise, both Rubys and Paradin cast no doubt upon her qualities as a poetess. The accusations of Rubys against Pernette du Guillet, on the other hand, appear to be quite without foundation.

Disclosure statement

No potential conflict of interest was reported by the author(s).

Notes

1 Sur les mœurs de la Lyonnaise, nous suivons Jacques Rossiaud, Amours vénales. La prostitution en Occident, XIIe–XVIe siècle (Paris : Flammarion, 2010), pp. 243–45. Cette interprétation se trouve renforcée par l’article de Clive Griffin, « La belle cordière en Espagne. Une découverte dans les archives de l’inquisition », Revue d’histoire littéraire de la France, 107.3 (2007), 537–40. Notons Dorothy O’Connor, Louise Labé, sa vie et son œuvre (Paris : Les Presses françaises, 1926), et surtout Georges Tricou, « Louise Labé et sa famille », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, V (1944), 60–104.

2 Guiducci refuse de la considérer comme une « courtisane honnête », elle est pour lui une « femme libre et indépendante, créature passionnée et sincère qui s’offrit chaque fois qu’elle le voulut, sans pour cela devenir prostituée », Enzo Giudici, Louise Labé : essai (Roma : Edizioni dell’Ateneo ; Paris : A.G. Nizet, 1981), pp. 32–3. François Rigolot estime que « les censeurs et les amateurs de biographies scabreuses ont joui d’un succès de scandale qui les a fait renchérir sur les détails licencieux d’une vie tout à fait hypothétique pour inventer le portrait de la "courtisane lyonnaise" », voir Louise Labé Œuvres complètes, éd., préf. et notes par François Rigolot (Paris : Flammarion, 1986), p. 7. Mireille Huchon reconnaît en Belle Cordière une courtisane fameuse, elle tente de la différencier de Louise Labé, voir Mireille Huchon, Louise Labé, une créature de papier (Genève : Droz, 2006), pp. 129–30. Michèle Clément, évoque dans « La mauvaise réputation » de la poétesse, elle estime que « la Belle Cordière est associée à un soupçon d’immoralité », voir Louise Labé, Œuvres, présentation, notes, dossier, index et bibliographie de Michèle Clément et Michel Jourde (Paris : GF Flammarion, 2022), p. 329.

3 Madeleine Lazard, Louise Labé, Lyonnaise (Paris : Fayard, 2004), p. 77.

4 La polémique entre Calvin et Saconay rappelle la réputation de Louise Labé. Jean Calvin, Congratulation à venerable prestre, Messire Gabriel de Saconnay, Precenteur de l’Eglise de Lyon, touchant la belle Preface et mignonne, dont il a remparé le livre du Roy d’Angleterre, s. l., 1561, p. 8 : « Car il a accoustumé de rejouir ses hostes qu’il veut bien festoier de ce passetemps, de leur introduire des femmes en habits d’homme. A quoy luy a souvent servi une paillarde assez renommée, asçavoir la Belle Cordière ».

5 Huchon, p. 272

6 Guillaume Paradin, Mémoires de l’histoire de Lyon (Lyon : Antoine Gryphe, 1573).

7 La vie de Pernette du Guillet est moins connue et étudiée que celle de la Belle Cordière. Voir Rymes de gentile et vertueuse dame D. Pernette du Guillet, Lyonnoise (Lyon : Jean de Tournes, 1545) (édition Antoine du Moulin) et Rymes, édition critique par Élise Rajchenbach (Genève : Droz, 2006).

8 Huchon, la partie intitulée « Louise Labé, enjeu d’une querelle d’historiens lyonnais », pp. 114–25.

9 Sur Paradin, les principales études sont Le journal de Guillaume Paradin ou la vie en Beaujolais au temps de la Renaissance (vers 1510–1589), édité par Mathieu Méras (Genève : Droz, 1986) et Marius Audin, Le Chapitre de Beaujeu (1064–1785) (Villefranche : J. Guillermet, 1937–1938), vol. III.

10 Guillaume Paradin, De Antiquo statu Burgundiae liber, per Gulielmum Paradînum (Lugduni : apud S. Doletum, 1542).

11 Il rédige encore Les épigrammes latines de Guillaume Paradin publiées chez Antoine Gryphe (1581), traduites en français et commentées par Joseph Descroix (Lyon : Marius Audin, 1936). Elles constituent « son chant du cygne », selon Méras, p. 2.

12 Un franc vaut une livre.

13 Méras, pp. 98–9. Il s’agit de Pomponne de Bellièvre, futur chancelier de France, que nous allons retrouver plus loin.

14 AM Lyon, BB 91, f°88, délibérations consulaires 1573, le 26 mai 1573, et voir Méras, p. 134 : « Mon frère, Maistre Estienne apporta finalement et après plusieurs voyages la veisselle d’argent que m’avoit donné la ville de Lyon pour la peine que j’avois prinse à faire l’histoyre de la noble et antique cité de Lyon, […] ».

15 Méras, p. 76, lundi 2 mars 1573 : « Le povre Claudon Preslier morut ce jour […]. Il laissa deux filz, l’aisné nommé Claude, jeune homme subject à yvrognerie qu’il avoit appris chez le chanoyne Gayand et avec les putains de céans où il estoit d’ordinaire […] ».

16 Ibid., p. 47.

17 Les Epigrammes latines de Guillaume Paradin, publiées à Lyon, chez Antoine Gryphe, 1581, et traduites en français et commentées par Joseph Descroix, Lyon, Marius Audin, 1936, p. 28. Notons que Paradin dédie une épigramme à un inconnu qu’il déteste, Porcus Philotimus, un porc riche assoiffé de gloire qui présente quelques ressemblances avec Rubys … , pp. 54–5.

18 Rubys écrit qu’il se rend tous les jours à Lyon, Claude de Rubys, Histoire veritable de la ville de Lyon (Lyon : Bonaventure Nugo, 1604), dans l’avant-propos, non paginé.

19 Guillaume Paradin, Mémoires de l’histoire de Lyon (Lyon : Antoine Gryphius, 1573), p. 356. Antoine du Moulin confirme en partie cette nécrologie quand il présente des vers comme « suite a ladite fable. Invention de D. Pernette du Guillet, et non de l’Espaignol », voir Antoine du Moulin, Déploration de Venus, sur la mort du bel Adonis, avec plusieurs chansons nouvelles (Gand : Girard de Salenson, 1554), p. 4. Le poète, natif de Mâcon, remercie Pernette du Guillet comme femme de lettres ; il est donc plausible qu’il soit à ses obsèques.

20 François de Billon, Le Fort inexpugnable de l’honneur du sexe féminin (Paris : Jean d’Allyer, 1555).

21 Paradin, pp. 355–56.

22 Jacqueline Boucher, « Les implications lyonnaises dans le renvoi par Henri III de son équipe ministérielle », dans Mélanges offerts au professeur Maurice Gresset, réunis par Paul Delsalle, François Lassus, Corinne Marchal (Besançon : Presses universitaires de Franche-Comté, 2007), p. 178.

23 Rubys.

24 Claude de Rubys, Les privileges, franchises et immunitez octroyees par les roys très chrétiens aux consuls, eschevins, manans et habitans de la ville de Lyon […] (Lyon : Antoine Gryphius, 1574), p. 27.

25 Rubys, Histoire véritable, avant-propos, non paginé.

26 Roger Doucet, « Le Grand Parti à Lyon au XVIe siècle », Revue historique, n° 171 (1933), 472–512 et n° 172 (1933), 1–40, voir p. 472 : « Cl. de Rubys, dans son Histoire de Lyon, nous décrit avec plus de détails cette opération financière, mais il y mêle de telles inexactitudes qu’il nous est impossible, après une critique minutieuse, de ne rien retenir de son récit. L’autorité de Cl. De Rubys et ses qualités de pittoresques ont égaré certains historiens modernes ».

27 Cité par Rossiaud, p. 208, et p. 115 : « La trentaine signale donc le déclin de la beauté. Au XVe siècle encore, une trentaine avancée contraint les meretrices à changer de rôle. Anne de France, à l’orée du XVIe siècle, enseigne à sa fille Suzanne de Bourbon que passé 40 ans on ne peut plus ‘musser les fronces du visages’ ».

28 Ibid, pp. 232–43.

29 Stéphan Hellin, « Le testament de Louise Labé : portrait d’une femme affranchie », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, LXXXV.2 (2023), 316–19.

30 Rossiaud, pp. 202–03, sur les tarifs des prostituées communes : « elles gagnaient en deux passes l’équivalent d’une journée de travail dans les vignes […] Conclusion la plus claire : le prix de la femme est bas, très bas ».

31 Louis Cimber et Félix Danjou, Archives curieuses de l’histoire de France, première série, t. IX, « Discours sur la contagion de peste qui a esté ceste presente année en la ville de Lyon » (Paris : Beauvais, 1836), p. 243.

32 Sur Bellièvre, voir l’ouvrage d’Olivier Poncet, Pomponne de Bellièvre (1529–1607) : un homme d’État au temps des guerres de Religion (Paris : École des Chartes, 1998), pp. 17–19 et pp. 42–5.

33 Claude-François Ménestrier, Éloge historique de la ville de Lyon et sa grandeur consulaire sous les Romains et sous nos rois (Lyon : B. Coral, 1669), p. 50. Sur Nicolas de Langes et Pomponne de Bellièvre, voir Poncet, p. 351.

34 Claude de Rubys, Le bouclier de la réunion des vrais catholiques françois, contre les artifices du Béarnoys, des Hérétiques & leurs fauteurs & adhérantz (Lyon : Jehan Pillehotte, 1589).

35 Antoine Péricaud, Notes et documents pour servir à l’Histoire de Lyon, 1594–1610 (Lyon : 1845), pp. 155–56. Voir Poncet, p. 210.

36 Rubys, Histoire veritable ; Bellièvre avait présenté Rubys à Henri III en 1574 lorsqu’il séjournait à Venise (ibid., p. 425). Rubys et Bellièvre, deux juristes, se connaissaient avant, peut-être depuis leurs années d’étudiants. Rubys a obtenu le privilège du roi en juin 1602, il déclare à Bellièvre « confesser vous estre debiteur de la vie, de la liberté, & de l’honneur, qui sont trois choses les plus cheres que nous ayons en ce monde, & qui ne se peuvent estimer : avec un extreme regret toutesfois, Mon seigneur, de me voir desnuer de tous moyens de m’en revancher ». Cette lettre de remerciement, sous forme d’épître, est datée du 31 décembre 1600 ; Péricaud, p. 167.

37 Il s’agit de Philibert de La Guiche, gouverneur de Lyon et ancien bailli de Mâcon en 1572 et d’Alphonse Delbene, évêque d’Albi, historiographe du duc de Savoie ; Péricaud, p. 167. La Guiche, au « caractère plus martial que politique », risque de réagir si Rubys ment : il menace, en 1601, un procureur général de la ville de lui donner du bâton sur le crâne, voir Yann Lignereux, Lyon et le roi : de la "bonne ville" à l’absolutisme municipal, 1594–1654 (Seyssel : Champ Vallon, 2003), p. 253. Alphonse Delbene, né à Lyon, est un « ancien compaignon d’estude, & l’un des mieux versez en l’histoire » de Rubys, voir Rubys, Histoire veritable, p. 237.

38 O’Connor, p. 163

39 Claude-François Ménestrier, Éloge historique de la ville de Lyon et sa grandeur consulaire sous les Romains et sous nos rois (Lyon : B. Coral, 1669), p. 78.

40 Ibid., p. 62

41 Rubys connaît bien les financiers et passe un acte avec Jean-Baptiste Da Diaceto, financier de Lyon, voir AD Rhône 3E4170, le 12 avril 1568.

42 Olivier de Magny, Œuvres poétiques, édition critique avec introduction et notes sous la direction de François Rouget (Paris : Honoré Champion, 2006), t. II, pp. 405–06. Sur Olivier de Magny, voir Louis-Alexandre Bergounioux, Quelques rectifications et documents inédits sur Olivier de Magny (1520–1561) et sa famille …  (Cahors : A. Coueslant, 1937) (extrait du Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, 3e fasc. 1936–1er fasc. 1937). Voir aussi Adrien Foissac, « Note sur Olivier de Magny, sa famille, son actuelle parenté », Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, 38 (1913), p. 139 : en 1535, Magny est étudiant à l’Université de Cahors, il a au moins quinze ans, on peut situer sa date de naissance autour de 1520, il a environ trente-cinq ans en 1555, donc de la génération de Louise Labé.

43 Cette hypothèse a été évoquée, entre autres, par O’Connor, p. 82.

44 Toujours dans un registre sexuel, Magny constate dans une ode que le cordier Perrin peut certes admirer tous les jours la beauté de sa femme, mais qu’il ne peut accomplir son devoir conjugal qu’au mieux une fois par an. Magny, t. II, p. 406.

45 Ce mariage n’a jamais été signalé par les spécialistes de ce poète. Voir AN MC étude VIII, 640, le 2 juin 1634 : Remise par Claude de Mosnier de la copie du mariage de Jean de Mosnier et de Claude Blanchet, en date du 25 août 1561. Claude Blanchet est décrite comme la veuve d’Olivier de Magny, secrétaire du roi, et la fille de Guillaume Blanchet, bourgeois de Paris.

46 Paradin, Mémoires de l’histoire de Lyon, p. 355

47 Voir L’émergence littéraire des femmes à Lyon à la Renaissance, 1520–1560, études réunies et présentées par Michèle Clément et Janine Incardona (Saint-Étienne : Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2008), p. 27 : « il y a donc tout un travail de propagande discrète en faveur des dames lyonnaises, entamé par Marot, propagande qui prépare la parution d’œuvres de femmes ». Voir le rondeau adressé « À Jehanne Gaillarde, de Lyon, Femme de grant savoir », Clément Marot, Œuvres complètes, présentées par François Rigolot (Paris : édition Garnier Flammarion, 2007), t. 1, p. 140.

48 Bibliothèque municipale de Reims, Manuscrit 1902. Ce manuscrit date du seizième siècle, une partie a été recopiée, probablement au dix-neuvième siècle, c’est celle que nous citons plus loin. Le reste de l’ouvrage est bien du seizième siècle, et une allusion est faite à un seigneur d’Anjou, Jacques Ridouet de Sancé, un admirateur de Louise Labé, qui a effectivement vécu à cette époque. Aussi nous considérons le manuscrit comme utilisable dans une démonstration. Sur Jacques Ridouet de Sancé, voir BNF, Cabinet des titres, PO 2481, f°15 : il serait né vers 1523.

49 Bibliothèque municipale de Reims, Manuscrit 1902, f°448 bis.

50 Nous évitons ce passage car Dagoneau y recopie une partie du chapitre de Paradin consacré à la Belle Cordière.

51 Ici, « réputer » signifie « considérer » : Edmond Huguet, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle (Paris : Didier, 1962), t. VI, p. 525.

52 Bibliothèque municipale de Reims, Manuscrit 1902, f°448 ter.

53 Idem pour deux auteurs presque contemporains, Antoine du Verdier et François Grudé, sieur de La Croix du Maine, Les bibliothèques françoises de La Croix du Maine et Du Verdier (Graz : Akademische Druck-u. Verlagsanstalt, 1969), Fac-sim. de l’éd. de Paris : Saillant & Nyon, 1772–73, t. II, p. 222 et t. V, pp. 188–89.

54 Le titre de son œuvre posthume, Rymes de gentille et vertueuse dame D. Pernette Du Guillet Lyonnaise, rappelle bien les mœurs classiques de l’auteur. Cinq épitaphes suivent les Rymes, dont trois ont des signatures transparentes pour l’époque : « M. SC. », pour Maurice Scève, D.V.Z., « D’un Vray Zele », devise de Jean de Vauzelles, peut être utilisée par son frère Matthieu et « I.V.Z. » pour Jean de Vauzelles. Voir Elsa Kammerer, Jean de Vauzelles et le creuset lyonnais : un humaniste catholique au service de Marguerite de Navarre entre France, Italie et Allemagne (1520–1550) (Genève : Droz, 2013), p. 59.

55 Voir Louise Labé, Euvres de Louïze Labé lionnaize / rev. et corr. par ladite Dame. Suivi de Escriz de divers poëtes, a la louenge de Louize Labé Lionnoize / par M. Scève, O. de Magny, J. A. de Baïf … [et al.] (Lion : par Jan de Tournes, 1555), p. 134.

« Av’ous encore en notre absence

De votre Magny souvenance ? »

56 Clémence de Bourges : « Maurice Seve & Claude Taillemont honorerent sa mort par des vers que nous n’avons plus ; les seuls qui nous restent sont de de Rubis, qui n’étoit encore qu’un écolier », Recherches pour servir à l’histoire de Lyon ou Les Lyonnois dignes de Mémoire (Lyon : chez les freres Duplain, 1757), t. I, pp. 261–62. Nous n’avons pas retrouvé ces vers de Rubys, connus encore au dix-huitième siècle.

57 Dès 1538, un humaniste lyonnais, Gilbert Ducher, ne donnait pas le vrai nom des personnes dont il faisait l’éloge. Ducher évoque dans ses épigrammes une certaine « Polla », savante et peu chaste. Décrit-il Louise Labé, Pernette du Guillet ou une autre ? Nous l’ignorons. Gilbert Ducher, Gilberti Ducherii Vultonis Aquapersani epigrammaton libri duo (Lugduni : apud Sebastianum Gryphium, 1538), et Gilbert Ducher, Épigrammes ; édition et traduction annotée par Sylvie Laigneau-Fontaine et Catherine Langlois-Pézeret (Paris : Honoré Champion, 2015), p. 361 :

« Sur Polla, au medecin Pierre Tolet

Après qu’elle eut parcouru le Catulle qu’on lui avait offert, Polla,

La très savante et trop peu chaste Polla, Tolet,

Pour être chaste et pudique contrairement à sa réputation,

Elle ordonna de jeter un tel livre par-delà l’océan ».

Additional information

Notes on contributors

Stéphan Hellin

Stéphan Hellin est agrégé d’histoire, et doctorant en histoire au Centre Roland-Mousnier, Sorbonne Université (UMR 8596). Ses recherches portent sur le rôle des financiers italiens en France lors des guerres de religion, sujet qui lui a nécessité des travaux importants dans les archives notariales, les collections nationales, et dans les archives diplomatiques à l’étranger. Le doctorat est dirigé par Nicolas Le Roux, et la thèse sera défendue en 2024.

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