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Le ton et la grammaire dans le Saramaccan

Pages 146-163 | Published online: 04 Dec 2015

  • Comparez lŏ ‘clan’ et lò ‘mucosité’, d´ ‘donner’ et da ‘être’. Voir pour l'orthographe note 6.
  • Nous ne parlerons pas ici en détail de la différence entre une langue tonale (Saramaccan) et une langue à accent (Sranan). On a admis jusqu'à présent que cette différence est déterminée par la différence entre hauteur et accent. Des recherches récentes ont rendu vraisemblable qu'il n'y a pas de différence essentielle entre les deux et que l'accent est perçu lui-même par un auditeur via une différence de hauteur du ton. Voir à ce sujet, e.g. H. Mol et E. M. Uhlenbeck, 'The Linguistic Relevance of Intensity in Stress.' Lingua V (1955), pages 205–213. Ceci donne à notre problème une actualité particulière. Sans approfondir la question plus avant, je tiens pourtant à mentionner ici que la différence entre langue tonale et langue à accent (telle qu'elle se révèle dans la comparaison du Saramaccan avec le Sranan) repose sur l'organisation des différences de la hauteur du ton dans le mot. En Saramaccan, la syllabe est porteuse de la hauteur tonale (pour autant que cette dernière soit reconnaissable par sa relation avec d'autres syllabes), tandis qu'en Sranan c'est le mot qui est porteur d'une différence de hauteur tonale.
  • J. Voorhoeve, 'An Orthography for Saramaccan.' Word XV (1959), pp. 436–445.
  • Le contour du ton s'est révélé constamment parallèle avec la durée de la voyelle. Le comportement des voyelles longues a révélé que ces voyelles sont construites par deux (ou plus) voyelles brèves. Quand ces voyelles brèves possédaient des hauteurs de ton différentes, il en résultait une voyelle longue avec contour tonal. En Yoruba, la même chose a été constatée par une autre voie. Voir B. Siertsema, 'Problems of Phonemic Interpretation, II. Long Vowels in a Tone I anguage.' Lingua VIII (1959), pages 42–64.
  • Dans un article sur ‘Linguistic Experiments in Syntactic Analysis,’ lu à la Conference for Creole Language Studies à la Jamaïque (1959). Cet article sera publié dans les Creole Language Studies, 2e partie (à paraître).
  • Le système orthographique employé est démontré ici. Pour de plus amples renseignements, voir l'article en question dans Word, XV.
  • Voyelles: Les voyelles nasales sont indiquées par voyelle plus n (avant des consonnes nonlabiales) ou m (avant des consonnes labiales).
  • Consonnes:
  • Ton:' (ton aigu), zéro (ton grave). Quand la consonne nasale forme une syllabe à part, le ton grave est indiqué par le signe' sur la consonne.
  • Les combinaisons de consonnes ne sont pas possibles. Chaque voyelle forme une syllabe à part. Dans cet article, les perturbations tonales ne sont pas transcrites sauf quand elles sont expressément mentionnées.
  • Selon une communication du Dr. Jack Berry, il en est ainsi dans beaucoup de langues de l'Afrique occidentale. Le ton moyen peut être considéré comme un “allotone” du ton aigu, conditionné par la fin du syntaxème.
  • On verra dans le paragraphe suivant que les mots se terminant sur deux syllabes aigiies appartiennent à une catégorie très particulière de mots d'intensification; ces mots sont caractérisés par le fait que la syllabe finale peut être allongée. A la fin d'un syn- taxème affirmatif, un mot de ce genre ne subit aucun changement. A la fin d'un syntax`me négatif, la syllabe finale change en un ton grave et peut être aussi allongée en un ton grave.
  • Le comportement tonal d'appositions, propositions incidentes, propositions contenant un discours direct ou un discours indirect, et des propositions subordonnées relatives, aura surtout de l'importance dans la poursuite de ces recherches.
  • Ceci concorde de nouveau avec des variations de ton déterminées. Un syntaxème négatif suit la règle normale, à condition toutefois que le suffixe ne soit pas considéré comme syllabe finale. Dans un syntaxème positif, le sandhi tonal prend toujours place entre le suffixe et les syllabes précédentes.
  • Nous avons signalé ceci à propos du mot gbólóó. A la fin d'un syntaxème négatif on trouve: ´ dě sŏ gbóloo ‘ce n'est sürement pas ainsi’. Ceci semble donc être un mot de deux syllabes avec extension de la syllabe finale. Je n'ai pas jugé nécessaire de contrôler ce fait quant à tous les mots d'intensification, ce qui est d'ailleurs difficile à faire, parce que beaucoup d'entre eux ne peuvent être employés dans un syntaxème négatif. Il est suffisant, quant au but que je me propose, de décrire la structure tonale déviant de ce type de mots.
  • Ce matériel de mots a été réuni pour la plus grande partie par le Père A. Donicie, missionnaire à Suriname. Le matériel sera publié à part avec une étude lexicographique comparative: comparaison du Saramaccan de 1778 avec celui de l'heure actuelle et comparaison du Saramaccan avec le Sranan.
  • Cette formation du mot est productive. De nouvelles formations comme Faliséma ‘Pharisien’ se révèlent suivre la règle. On peut dire, en général, que les dérivés de -ma renferment les nomina actoris et sont par conséquent dérivés de verbes, et que les dérivés de -wan sont des adjectifs pris substantivement. J'écris ceci avec une certaine hésitation parce que, partant de la forme du mot seulement, il est difficile de faire une distinction entre verbes et adjectifs. Peut-être devrions-nous parler de verbes d'action et de verbes exprimant une situation.
  • Le mot gaamá ‘gouverneur, chef’ est toutefois soumis aux règles du sandhi tonal et, pour le reste, il est construit de façon divergente (mot primaire: gaán, ‘grand’). Ce mot doit être emprunté au Sranan gramán. Construit de même de façon divergente, citons le mot íniwán ‘chaque, chacun et tous’ qui a deux syllabes aigües et une intermédiaire grave.
  • Les redoublements sont ici, eux-aussi, transcrits sous leur forme primitive de laquelle toutes les formes de perturbation peuvent dériver. Les informateurs donnent toutefois la forme divergente isolée, tandis qu'en même temps les syllabes graves entre les syllabes aigües sont changées en syllabes aigües: avóavo, híáhia, wántéwánte, gadja-gadja, baafubaafu, baákábááka et baziábazia.
  • On indique gaságasa. Voir aussi la forme avóavo. Dans cette forme isolée, de même qu'à la fin du syntaxème, la syllabe finale à ton aigu est changée en ton grave, parce que la syllabe grave précédente est placée entre deux syllabes aigües, et qu'elle a donc un ton grave influençable.
  • L'analyse syntaxique sur la base des symptômes de sandhi tonal est plus simple que si cette analyse devait se faire sur la base de la possibilité d'un placement séparé des mots à l'intérieur du groupe de mots. Voir quant à l'explication de cette dernière méthode ma publication déjà citée Linguistic Experiments in Syntactic Analysis.
  • Les points signifient que le syntaxème doit être poursuivi. Dans l'exemple suivant, le point marque la fin du syntaxème.
  • Ceci est le seul cas observé jusqu'à l'heure actuelle dans lequel on ait pu décider sur la base des symptômes de sandhi tonal qu'une syllabe est un préfixe. J'hésite encore sous ce rapport, parcę que la forme u devant un substantif (dans la même signification exactement) et devant un verbe (dans une signification quelque peu différente) n'est pas un préfixe. J'ai pensé au début que la particule verbale sa était elle-aussi un préfixe parce que cette forme prenait un ton aigu après une négation. Une analyse plus approfondie a toutefois démontré une différence entre sa (désignation “irrealis”) et sá ‘pouvoir’. La première forme n'était pas possible après une négation, à moins qu'elle ne soit précédée de bi (désignation d'un temps passé).
  • dá ‘donner’ est un verbe que l'on place devant ce qui serait un objet indirect dans le système linguistique européen. La forme miii est expliquée par les règles de perturbation à la fin d'un syntaxème négatif.
  • Après les pronoms personnels, je crois n'avoir observé ceci que dans kaa ‘déjà’, qui se présentait aussi comme káá. Il est toutefois possible que la forme primitive soit kaá. Ceci est difficile à trancher parce que ce mot se présente presque toujours à la fin du syntaxème.
  • de á n'est pas tout à fait contracté en d'á, mais la syllabe de est devenu extrêmement courte.
  • Dans ces exemples, les symptômes de sandhi tonal ne sont plus transcrits. Ils n'ont plus d'intérêt ici.
  • Kenneth L. Pike, Tone Languages. A Technique for Determining the Number and Type of Pitch Contrasts in a Language, with Studies in Tonemic Substitution and Fusion. Ann Arbor, 41957, page 37. Dans une lettre personnelle, Pike appelle mon attention sur un récent article de Sarah Gudschinsky dans Word; il y est formulé une autre opinion qui, à son avis pourrait bien être une amélioration.

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