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Andromaque ou ‘La Veuve d’Hector’: Etude des noms propres et des périphrases onomastiques dans la pièce de Racine

Pages 78-92 | Published online: 04 Mar 2014

Notes

  • Nous considérons comme une périphrase onomastique toute substitution du nom propre par deux termes ou plus.
  • O’Regan M.J, ‘Genealogical Periphrasis in Racine,’ French Studies 16 (1962): 14–23.
  • June Moravcevich, ‘Racine’s Andromaque and the Rhetoric of Naming,’ Papers on Language and Literature 12·1 (1976): 20–35; Anthony A. Ciccone, ‘Proper Names in Rhyming Couplets in Racine’s Andromaque,’ Romance Notes 23·1 (1982): 22–28.
  • Le numéro des vers d’Andromaque de Racine renvoie à l’édition de Patrick Dandrey (Paris: Libraire générale française, 1986).
  • Quelques commentateurs de Racine ont perçu le rôle de tout premier plan d’Andromaque. Pour Jean-Pierre Castex, ‘Andromaque est la Parque de la pièce. Elle tire les ficelles du jeu dramatique’ (cité par Bérénice Le Marchand, ‘Andromaque et Bérénice: Les femmes raciniennes sont-elles aristotéliciennes?,’ Chimères 28 [2004]: 101). Robert W. Hartle (‘Symmetry and Irony in Racine’s Andromaque,’ in Paths to Freedom: Studies in French Classicism in Honor of E. B. O. Borgerhoff, ed. Ronald W. Tobin, and John D. Erickson, numéro spécial de L’esprit créateur 11·2 [1971]: 49); William A. Mould (‘The “innocent strategème” of Racine’s Andromaque,’ French Review 48·3 [1975]: 557); and Ian McFarlane (‘Reflections on the Variants in Andromaque,’ Form and Meaning: Aesthetic Coherence in Seventeenth-Century French Drama, ed. William D. Howarth, Ian McFarlane, and Margaret McGowan [Amersham: Avebury, 1982], 112) aboutissent à une affirmation identique.
  • Michaela Sambanis (‘Le concept de la jalousie et son lexique dans Andromaque et Phèdre,’ Cahiers d’histoire des littératures romanes 27·1–2 [2003]: 37–54) and J. P. Short (‘The Concept of Fate in the Tragedies of Racine,’ Studies in French Literature Presented to H. W. Lawton, ed. J. C. Ireson, Ian Dalrymple McFarlane, and Garnet Rees [Manchester: Manchester University Press, 1968], 315) ont souligné les dangers d’une interprétation purement statistique du lexique de Racine.
  • Plusieurs autres périphrases d’Hermione, prononcées en l’absence de Pyrrhus, vont dans le même sens: ‘son indigne conquête’ (v. 434), ‘sa captive’ (v. 435), ‘une Phrygienne’ (v. 572). Toutes révèlent l’intensité de sa jalousie.
  • Derek F. Connon l’explique de la manière suivante: ‘Racine shows his real interest to be not for the child himself, but for what he symbolizes’ (‘The Child on the Tragic Stage in 17th- and 18th-Century France: Racine, La Motte, Saurin,’ Romance Studies 27 [1996]: 24).
  • Philippe Ariès, L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime (Paris: Plon, 1960).
  • ‘Troie, thème et structure dans Andromaque,’ Re-lectures raciniennes: Nouvelles approches du discours tragique, ed. Richard L. Barnett (Paris: Papers on French Seventeenth Century Literature, 1986), 240.
  • Comme nous le rappelle Timothy J. Reiss, Racine connaissait les implications contenues par le prénom Astyanax, ainsi que l’indiquent ses annotions dans le livre VI de l’Iliade: ‘“les Troyens l’appelèrent Astyanax,” wrote Racine, ‘parce que son père défendait leur ville’ (ed. Picard 2·718: note to Iliad VI, 402–403). By its relation with his father, this name further marked dynastic descent, doing so quite specifically via the people’s concordant voice (‘Andromaque and the Search for Unique Sovereignty,’ The Shape of Change, ed. Anne L. Birberick, and Russell Ganim [Amsterdam: Rodopi, 2002], 43).
  • Pour des raisons différentes, bien que tout aussi intéressées, Pyrrhus ne veut voir—et veut qu’Andromaque ne voit—dans Astyanax que son fils à elle (‘votre fils’ [v. 284, 326, 332, 380, 956, 1509]).
  • Outre ce cas isolé, Andromaque n’emploie ‘fils d’Hector’ (v. 1088, 1104), ‘son fils’ [d’Hector] (v. 1020, 1082) qu’avec sa confidente Céphise.
  • A l’inverse, quand Oreste dit ‘ce/le/son fils,’ il renvoie toujours au fils d’Hector sans aucune ambigüité possible (v. 161, 225, 600).
  • Nous sommes en désaccord ici avec plusieurs exégètes de Racine qui ont pris les propos des vers 877–80 au sens littéral: Jeanne Le Hir (‘Puissance et prestige du passé dans Andromaque de Racine,’ Etudes classiques 33 [1965]: 406); David Shaw (‘The Function of Baroque Elements in Andromaque,’ Forum for Modern Language Studies 11 [1975]: 207); Noémi Hepp (‘Ouverture pour Andromaque,’ Papers on French Seventeenth Century Literature 10·19 [1983]: 673, 678); Ralph Albanese, Jr (‘La poétique de l’espace dans Andromaque,’ Australian Journal of French Studies 32·1 [1995]: 14); Anne M. Menke (‘The Widow Who Would Be Queen: The Subversion of Patriarchal Monarchy in Rodogune and Andromaque,’ Cahiers du dix-septième 7·1 [1997]: 207); Roland Racevskis (‘Generational Transition in Andromaque,’ Dalhousie French Studies 49 [1999]: 69).
  • Roland Barthes, Sur Racine (Paris: Seuil, 1979), 81; Reinhard Kuhn, ‘The Palace of Broken Words: Reflections on Racine’s Andromaque,’ Romanic Review 70 (1979): 337; Mould 560; Ronald W. Tobin, ‘Andromaque’s Choice,’ Orbis Litterarum 58·5 (2003): 318.
  • Pour une excellente analyse de cette rencontre entre Andromaque et Hermione, à l’acte III scène 4, voir Steven Rendall, ‘Argument and Persuasion in French Classical Drama,’ Papers in Romance 5·1 (1983): 7–13.
  • Malgré la beauté des mots de Dandrey—‘l’enfant sans identité, voué à se consumer dans les larmes avec sa mère sur quelque île perdue … Trop grand pour être esclave, trop petit pour être roi, Astyanax n’avait de statut que celui du souvenir; et voici qu’il devient [à la fin de la pièce] promesse’ (‘Le dénouement d’Andromaque ou l’éloge de la régence,’ ‘Diversité, c’est ma devise’: Studien zur französischen Literatur des 17. Jahrhunderts, ed. Frank-Rutger Hausmann, Christoph Miething, and Margarete Zimmermann [Paris: Papers on French Seventeenth Century Literature, 1994], 140)—‘nous ne suivons pas son raisonnement. Pour nous, Astyanax, aux yeux d’Andromaque, a toujours été ‘promesse.’
  • ‘Dead Hector is very much present as his name is spoken over forty times, and he becomes an obstacle in the present drama’ (Moravcevich 24).
  • Lucien Goldman, Le Dieu caché: Etude sur la vision tragique dans les Pensées de Pascal et dans le théâtre de Racine (Paris: Gallimard, 1969); J. D. Hubert, ‘Le triomphe symbolique d’Hector,’ French Review 27·6 (1954): 446–52.
  • Andromaque est celle qui emploie quasi-exclusivement des périphrases pour désigner Hector. Mis à part elle, Oreste est le seul autre personnage important qui recourt à une périphrase pour renvoyer à Hector, au vers 163, ‘son père.’
  • Andromaque n’emploie cette formule affective que devant Pyrrhus, formule qui fait écho à ‘des dépouilles si chères,’ autre périphrase utilisée par Andromaque pour qualifier Hector, et qu’elle lance à la face de Pyrrhus (v. 946).
  • Tobin a bien vu cette volonté d’Andromaque de se venger de Pyrrhus en le comparant négativement à Hector: ‘At one and the same time, he [Pyrrhus] must strive to equal both his illustrious father, Achilles, and his glorious rival, Hector. He cannot succeed, of course, since both figures have become, if anything, even more idealized and heroic after their deaths; they have far outdistanced the struggling Pyrrhus. The young man’s sense of impotence is frequently intensified by Andromaque whose possession would be tantamount, in his eyes, to a victory over Hector. She repeatedly throws the name and the image of Hector in Pyrrhus’ face in order to bring him up short’ (‘Racine’s Racists,’ Bulletin of the Rocky Mountain Modern Language Association 26·2 [1972]: 36).
  • Andromaque l’utilise de façon analogue devant Pyrrhus: ‘Sa mort seule a rendu votre père immortel./Il doit au sang d’Hector tout l’éclat de ses armes’ (v. 360–61).
  • ‘Aussi bien ce n’est pas la première injustice/Dont la Grèce d’Achille a payé le service./Hector en profita, Seigneur; et quelque jour/Son fils en pourrait bien profiter à son tour’ (v. 233–36).
  • Cette douleur est attestée par Cléone qui désigne périphrastiquement Andromaque par ‘un cœur accablé de tant de déplaisirs’ (v. 451). De par son titre de confidente d’Hermione, Cléone ne peut être accusée de sympathie envers Andromaque, ce qui rend son témoignage d’autant plus percutant.
  • Comme le dit avec justesse Moravcevich, ‘[n]either Oreste nor Hermione nor Pyrrhus feels ambiguous about her identity which is initially defined by Pylade in terms of her past, “la veuve d’Hector”’ (30).
  • Maurice Delcroix a précisé que le mot inhumaine ‘paraît recevoir de la situation une valeur plus riche que dans le langage précieux, auquel on lui a parfois reproché d’appartenir’ (‘Le sacré dans les tragédies profanes de Racine: Andromaque,’ Cahiers raciniens 22 [1967]: 37).
  • ‘La “cruauté,” terme récurrent dans la pièce, n’est plus un topos du discours amoureux, mais désigne précisément le désir de faire souffrir l’autre, avoué sans ambages par chacun des trois protagonistes en proie à la passion: Pyrrhus, Hermione et Oreste’ (Emmanuelle Hénin, ‘“Pyrrhus n’avait pas lu nos romans”: Le héros tragique à l’épreuve de la galanterie [1666–1676],’ Papers on French Seventeenth Century Literature 33·64 [2006]: 80).
  • Nous partageons ici l’analyse de Delcroix pour qui Oreste est ‘[l]e chantre de la fatalité, plutôt que son témoin’ (29).
  • Paul Bénichou, Morales du Grand Siècle (Paris: Gallimard, 1976), 155.
  • Michael Hanne constate cette absence de rencontre entre les deux personnages sans pour autant la commenter plus que cela: ‘The only characters not to meet are Andromaque and Oreste, who are at opposite ends of the play’s passionate chain. The two who meet most frequently are Oreste and Hermione’ (‘“Encounter” and “Conference” in the Tragedies of Racine from Andromaque to Phèdre,’ AUMLA: Journal of the Australasian Universities Language and Literature Association 35 [1971]: 44).
  • Albert Cook, French Tragedy: The Power of Enactment (Chicago: Swallow, 1981), 52.
  • Antoine Soare, ‘La triple mort de Pyrrhus ou Andromaque entre le baroque et le classicisme,’ Papers on French Seventeenth Century Literature 11·20 (1984): 165.
  • Muratore M.J, ‘The Pleasures of Re-Enactment in Andromaque,’ Dalhousie French Studies 24 (Spring–Summer 1993): 61.
  • Vassiliki Rapti a perçu avec exactitude la situation d’Andromaque sur ce point précis: ‘elle doit sauver les apparences afin de garder comme alliés les habitants de l’Epire qui lui assureront sa victoire’ (‘La dynamique du sacrifice chez Racine: Andromaque-Bérénice-Iphigénie,’ Theatron 1·2 [2003]: 45).
  • Homère, Iliade, ed. and trans. Eugène Bareste (Paris: Béthune et Plon, 1843), 144.
  • Racine, seconde preface, Andromaque, ed. Patrick Dandrey (Paris: Librairie générale française, 1986), 20.

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