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International Journal for Philosophy and Theology
Volume 20, 1959 - Issue 2
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Original Articles

„IDENTITÄT UND DIFFERENZ”

„L'oubli de l'être” selon M. Heidegger

Pages 157-174 | Published online: 02 Jan 2013
 

SOMMAIRE

L'auteur de cet article présente une analyse de la seconde partie du petit livre de Heidegger „Identität und Differenz”. Il analyse la triple opposition que Heidegger dit exister entre sa propre philosophie et toute la tradition philosophique antérieure à partir de Platon et qu'il appelle en un sens péjoratif la métaphysique. Cette dernière culmine dans le rationalisme de Hegel, si bien que le philosophe de Fribourg oppose à une philosophie des êtres, différents dans leur identité, celle de la différence de l'être précisément comme différence; au lieu d'une dialectique qui reprend le passé et le totalise, Heidegger cherche à retrouver une vérité philosophique oubliée, cachée dans l'hégélianisme; enfin loin d'être une progression dialectique, la pensée de Heidegger est „un pas en arrière”, non vers le passé mais vers la profondeur et l'intériorité de l'être comme être. Heidegger montre comment toute la philosophie antérieure jusqu'à Platon, tout ce qu'on appelle métaphysique, est plongé dans l'oubli de l'être comme être, et comment cette métaphysique, oublieuse de l'être véritable, est à la fois une ontologie manquée et une théologie en réalité athée.

L'auteur essaie ensuite de déterminer la part de vérité qu'il pense trouver dans cette vue heideggérienne sur la philosophie et son histoire. Il distingue à cet effet les philosophies de l'être dont les principaux représentants sont Platon, Aristote, Plotin, S.Thomas et d'autre part les philosophies de la conscience qui sont issues du cogito cartésien. Il admet avec Heidegger que ces dernières ont en effet méconnu ou „oublié” la profonde réalité de l'être dans sa différence vraiment transcendante par rapport à toute objectivation. D'autre part par une analyse qu'il espère authentique de l'être tel que S. Thomas l'a conçu, il montre comment la critique de Heidegger de l'„existentia” scolastique n'atteint en rien la véritable métaphysique thomiste de l'être. En un mot l'oubli de l'être n'a pas commencé avec Platon, comme le veut Heidegger, qui au contraire l'a posé, mais avec Descartes seulement, et il s'est glissé ensuite même dans la scolastique postérieure. Ce qui peut excuser quelque peu Heidegger d'étendre indûment cet oubli sur toute la tradition métaphysique dont il rejette par ailleurs la terminologie qu'il pense tout entière contaminée par l'oubli de l'être.

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