Abstract
La popularité de la littérature eschatologique parmi les Slaves est bien connue. Dans cette étude je mets l’accent sur la Narration de notre père Agapius comme exemple d’apocalyptique apocryphe et je passe en revue sa tradition textuelle dans Slavia Orthodoxa. La Narration est une apocalypse byzantine très ancienne qui a été traduite en slave en Bulgarie au dixième siècle et qui a souvent été copiée pendant toute la période médiévale. L’examen de la tradition textuelle révèle d’une façon caractéristique une attitude peu rigoureuse envers le texte de la part des copistes. Les scribes et les éditeurs de même n’avaient pas de scrupules à prendre toutes sortes de libertés avec ce texte. Toute la tradition est complètement pénétrée par la contamination et l’usage de plus d’un exemplaire semble avoir été la norme. Une conflation d’une telle envergure indique que l’ouvrage était encore mieux connu que ne le suggèrent les soixante-dix-neuf témoins survivants, étant donné que presque chaque scribe qui était tombé sur la Narration semblait l’avoir déjà lue et semblait savoir où trouver un ou plusieurs autres témoins. Une étude de la tradition textuelle confirme que la Narration, comme tant d’autres textes eschatologiques qui traitent du paradis ou de l’enfer, était bien connue et aimée des slaves orthodoxes.