Le défi de la transition énergétique et les conditions d’adoption des éco-énergies dans le secteur du transport : le cas des tracteurs électriques

RÉSUMÉ

Face au défi de contester le modèle diesel, cet article étudie les conditions d’adoption de la traction électrique dans le transport de proximité. A partir d’une étude de la littérature et d’un cas d’application, il montre que le déploiement d’une telle énergie doit suivre une logique territoriale et s’appuyer sur la constitution d’un écosystème d’affaires à la fois du côté de l’offre et du côté de la demande afin que les interdépendances soient gérées. Si la traction électrique trouve des applications dès lors qu’il s’agit de trajets de courte distance et récurrents, elle engage l’ensemble des acteurs dans une réflexion relative à l’organisation des opérations.

ABSTRACT

This paper studies the challenges to electric truck (heavy trucks) adoption in urban transport. Starting from the literature on innovation adoption and an implementation case study of the port of Le Havre, we show one should consider electric truck adoption at the scale of a whole territory and rely on the emergence of innovative business ecosystems to build the offer as well as to manage demand requirements and interdependencies. Indeed, if electric trucks are applicable to short-distance and recurring trips, their implementation engages market players to question current operational organization.

MOTS CLÉ:

• transition énergétique 
• adoption 
• transport routier 
• poids lourds 
• ecosystème d’affaires

KEYWORDS:

• green economy
• adoption
• road transport
• heavy trucks
• business ecosystem

Déclaration

Les auteurs confirment qu’il n’y a aucun conflit d’intérêt.

Notes

1. Le secteur des transports est, d’après le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), le premier émetteur de gaz à effet de serre (en incluant les véhicules particuliers).

2. L’étude de l’International Council for Clean Transportation (ICCT 2013) considère qu’en dépit des efforts faits par les constructeurs pour l’amélioration du moteur thermique, seuls des moteurs hybrides ou des moteurs tout électriques pourront améliorer l’impact du transport routier sur l’environnement.

3. Selon le Centre National Routier (CNR), le carburant représente entre 20 et 26 % du coût du transport en longue distance, soit à peu près autant que le personnel de conduite (fonction du coût du gasoil), contre 12 % pour le camion.

Additional information

Funding

Cette recherche a été financée par l’Union européenne à travers le Fonds européen de développement régional et par le conseil régional de Normandie (projet de classe 2).

Notes on contributors

Marie-Laure Baron

Marie-Laure Baron est maître de conférences en sciences de gestion à l’Institut Supérieur d’Etudes Logistiques (ISEL), école d’ingénieurs en logistique de l’université du Havre, Normandie Université. Ses travaux au sein du NIMEC, appliqués initialement à la distribution, explorent les relations inter-organisationnelles et la coordination. Les travaux plus récents se concentrent sur les écosystèmes d’affaires au sein des corridors logistiques (Projet CLASSE2). Elle a coordonné plusieurs programmes de recherche pluridisciplinaires dans le domaine de la logistique, et est impliquée dans différents projets avec des industriels toujours dans le domaine de la logistique.

Suzanne Marie Apitsa

Suzanne Marie Apitsa est docteur en sciences de gestion. Qualifiée MCF, elle est chercheur associé au laboratoire NIMEC-Université du Havre. Ses recherches portent sur le management interculturel et de la diversité, la RSE, la GRH internationale, l’internationalisation des PME et le management des organisations en Afrique. Elle a publié dans ces divers domaines. Elle a élargi son champ de recherche vers les thématiques de la mobilité durable dans le secteur du transport/logistique. Elle intervient comme vacataire de l’enseignement dans plusieurs établissements en France.